mercredi 14 novembre 2012

Au-delà des sanctions totalement insuffisantes contre Makenga, James Kabarebe « visé »

mercredi 14 novembre 2012


Le gouvernement de la RD Congo souhaite voir Washington et les Nations Unies, au-delà des « sanctions totalement insuffisantes » contre le chef militaire du M23 (Mouvement du 23 mars) Sultani Makenga, frapper « jusqu’au Rwanda ».

Dans le cadre des « sanctions les plus lourdes et les plus significatives » annoncées par le président Barack Obama contre les « responsables de la crise à l'Est de la RDC », les Etats-Unis l’ont placé sur leur « liste noire des personnes physiques ou morales sanctionnées pour leur participation au conflit » et ont « gelé ses avoirs ». L'ONU, qui a pris la même décision, y a ajouté l’« interdiction de voyager ».

« C'est un bon début mais c'est totalement insuffisant » parce que le colonel Sultani Makenga « n'a pas inventé cette pseudo-mutinerie qui affecte l'Est » de la RDC, a déclaré mercredi à Kinshasa le porte-parole du gouvernement dans un entretien à la presse française.

Tout en admettant qu’« il est bon » que Makenga « soit sanctionné » parce qu’il est un « instrument qui cause beaucoup de tort », le ministre des Médias Lambert Mende préfère qu’« on aille jusqu'aux sources, c'est-à-dire au Rwanda ».

« Il y a des noms qui sont autrement plus importants, beaucoup plus décisifs, beaucoup plus dangereux pour les populations du Kivu que Sultani Makenga. Je pense par exemple au ministre rwandais de la Défense », a-t-il affirmé.

« Des Congolais sont tués chaque jour par centaines, par milliers. Ces gens sont innocents et ils meurent. Leurs champs sont brûlés, leurs batails sont pillés et leurs enfants mineurs sont enrôlés de force par les éléments du M23, pro-rwandais, recrutés par le Rwanda.

Tout cela est loin d’être ridicule. », avait-il répondu à la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo ayant ironisé que « le ridicule ne tue pas ».Lambert Mende l’a invitée à « convenir que ce qui se passe au Kivu ne relève pas du ridicule ».

Suspension de la coopération militaire belgo-rwandaise

La semaine dernière, la Belgique a « virtuellement suspendu sa coopération militaire avec le Rwanda, mis en cause par des experts de l'ONU pour son soutien au M23.

« La Belgique et le Rwanda ont conclu en 2004 un programme de partenariat militaire (PPM), portant principalement sur la formation de militaires rwandais - dont certains suivent les cours d'officier au sein de l'Ecole royale militaire (ERM) à Bruxelles - ainsi que sur le sport, la recherche et la collaboration en ce qui concerne les grands brûlés.

En mai dernier, deux militaires belges ont ainsi été envoyés à l'hôpital militaire de Kigali pour une durée de huit semaines afin d'y assister les spécialistes en médecine tropicale.

Mais, Kigali a été mis en cause pour son soutien au Mouvement du 23 mars. Selon des experts de l'ONU, le M23 est soutenu par le Rwanda et l'Ouganda voisins, qui démentent ces accusations », rappelait Belga.

« La Belgique a dès lors décidé de suspendre sa coopération militaire avec le Rwanda », ont indiqué les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders et Pieter De Crem.

« Les dernières formations qui devaient encore être dispensés en Belgique en 2012 et qui relevaient du domaine médical ont été supprimées. Aucune nouvelle activité avec le Rwanda n'a été planifiée dans le cadre du PPM pour l'année 2013 », a précisé M. De Crem, mercredi en commission de la Chambre.

Angelo Mobateli
Le Potentiel

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