Les conflits ethniques s'étendent dans la région du Masisi à l'ouest de Goma dans la République démocratique du Congo, délaissée par l'armée régulière qui se concentre plus au nord contre les rebelles du M23, a annoncé mercredi le service Jésuite des réfugiés (JRS).
Au moins 18 personnes ont été tuées depuis août, "prises au milieu du feu entrecroisé de groupes rebelles opposés", affirme dans un communiqué transmis à l'AFP, le JRS qui appelle les forces de maintien de la paix des Nations (Monusco) et l'armée congolaise à intervenir.
La plus grande partie des forces régulières ont été depuis mai dernier réorientées vers le nord de la région du Nord-Kivu où le M23 a conquis du terrain. Elles sont appuyées par les casques bleus des Nations unies dans le cadre de leur mandat de protection des population.
Mais dans le Masisi, "la population se sent abandonnée par les forces de la MONUSCO qui n'a pas réussi son mandat", affirme un membre JRS cité dans leur communiqué.
JRS, qui est dans la région depuis 2010, soutient cinq camps de réfugiés, apporte de l'aide d'urgence et appuie l'éducation. Il emploie une dizaine de personnes.
Selon ces religieux, plusieurs groupes armés représentant notamment les communautés hunde et hutu s'opposent violemment. Interrogé par l'AFP, Danilo Gianese, responsable de la communication a expliqué que l'armée congolaise avait quitté de nombreuses positions.
"Ca laisse de l'espace aux groupes qui font des actions tous les jours" a-t-il dit. Refusant d'aborder les raison de ces exactions, Gianese a affirmé que "la situation se détériorait tous les jours".
Fin septembre plusieurs villages hunde ont été incendiés par des membres de la milice Nyatura (hutu). Le 3 novembre, plusieurs femmes au champ ont été tuées à quelques km de Masisi et le 11 novembre un hutu a été tué à Ngote par une milice appelée Forces de défense du Congo, selon le JRS.
L'est de la RDC, notamment les deux régions des Sud et Nord Kivu, instable en raison des rivalités pour l'exploitation de ses ressources minières, est secoué depuis mai dernier par la rébellion du M23.
Ce mouvement est formé essentiellement d'anciens rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée congolaise, se sont mutinés et combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu, frontalier du Rwanda et de l'Ouganda.
Ces deux pays sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent.
Slate Afrique avec l'AFP
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