06/03/2013

Massacre en RDC
Si dans sa forme, l’accord-cadre d’Addis-Abeba paraît plus global que les précédents dans la mesure où il associe plus d’acteurs, notamment les Nations unies, la CIRGL, la SADC, l’Union africaine (UA), il pêche par l’excès des engagements mis sur le compte de la RDC.
« Les engagements de la RDC tels que repris dans cet accord traduisent la manière avec laquelle la communauté internationale appréhende l’Etat congolais.
De tels engagements signifient que pour la communauté internationale l’Etat congolais n’existe presque plus.
Car, comment comprendre qu’on exige à la RDC d’entreprendre des réformes qui font exactement l’essence d’un Etat, comme les réformes de la sécurité, la garantir des services sociaux de base. Où se trouve donc l’Etat congolais », commente un acteur politique, proche de l’Opposition.
En remettant en cause les fondamentaux d’un Etat moderne et souverain, l’accord-cadre d’Addis-Abeba a ouvert la voie à l’émiettement de la République démocratique du Congo.
Parrainé par les Nations unies, le fameux accord a reçu hier mardi l’aval du Conseil de sécurité avant sa mise en œuvre effective. Mais, dans l’opinion congolaise, il est dénoncé à haute voix la mise de la RDC sous tutelle de la communauté internationale.
L’accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 février 2013 sous l’égide des Nations unies pour la stabilité de la partie Est de la RDC a du mal à faire l’unanimité au sein de l’opinion nationale. Les avis sont partagés sur la portée réelle de cet accord qui, pour la majorité des Congolais, remettrait sérieusement en cause la souveraineté de la RDC.
Pourtant hier mardi 5 mars, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et patron de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RD Congo (Monusco), Roger Meece, est allé défendre cet accord devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New-York (Etats-Unis).
Il s’agissait avant tout d’obtenir l’aval de l’organe de décision de l’ONU en vue de passer à la phase de matérialisation de cet accord qui prévoit dans un premier temps le déploiement dans l’Est de la RDC d’une brigade spéciale d’intervention, agissant sous les ordres de la Monusco.
Dans le même cadre, il est prévu le renforcement du mandat de la Monusco. Forte de 17.000 hommes présents en RDC, Le nouveau mandat devrait obtenir les moyens d’intervenir efficacement sur le terrain pour le rétablissement de la paix en RDC.
Les avis divergent
Si dans sa forme, l’accord-cadre d’Addis-Abeba paraît plus global que les précédents dans la mesure où il associe plus d’acteurs, notamment les Nations unies, la Conférence internationale sur la région des Grands(CIRGL), la Communauté de développement de l’Afrique australe(SADC), l’Union africaine (UA), il pêche par l’excès des engagements mis sur le compte de la RDC.
« Les engagements de la RDC tels que repris dans cet accord traduisent la manière avec laquelle la communauté internationale appréhende l’Etat congolais. De tels engagements signifient que pour la communauté internationale l’Etat congolais n’existe presque plus.
Car, comment comprendre qu’on exige à la RDC d’entreprendre des réformes qui font exactement l’essence d’un Etat, comme les réformes de la sécurité, la garantir des services sociaux de base. Où se trouve donc l’Etat congolais », commente un acteur politique, proche de l’Opposition.
Le langage est cependant atténué au sein de la majorité présidentielle où l’accord-cadre d’Addis-Abeba est vu sous l’angle d’un début de solution à l’insécurité récurrente dans l’Est.
« L’accord-cadre d’Addis-Abeba a l’avantage d’ouvrir un nouveau cycle dans la recherche d’une solution rapide pour le retour de la, paix dans l’Est. Les intérêts de la RDC et encore moins sa souveraineté ne sont pas bradés.
Car, cet accord s’inscrit dans les efforts déjà entrepris par le président de la Joseph Kabila, relativement à la réforme de l’armée et des services de sécurité, au redressement du domaine économique et à l’amélioration de l’accès aux services de base. Tout cela dans la vision de la révolution de la modernité tracée par le chef de l’Etat à l’horizon 2016 ».
C’est à cet exercice que s’est livré également le gouvernement en dépêchant deux de ses membres pour tenter d’éclaircir les contours d’un accord que la majeure partie de la population trouve compromettante pour la RDC. Il s’agit de Raymond Tshibanda des Affaires étrangères et de Lambert Mende des Médias, porte-parole du gouvernement. Malgré leur prestation, l’opinion reste sceptique.
Le fond du problème
A l’extérieur de la RDC, des spécialistes de la région, à l’instar de Bob Kabamba, enseignant à l’Université de Liège (Belgique) est d’avis que l’accord-cadre d’Addis-Abeba scelle la mise sous tutelle de la RDC sous le joug de la communauté internationale.
Dans une tribune intitulée « Quand la RDC se met sous tutelle de la communauté internationale », Bob Kabamba révèle les contours cachés d’un accord mal négocié qui, de bout en bout, selon lui, ne bénéficie en rien à la RDC. Bien au contraire, pour ce spécialiste de la politique africaine et de la région des Grands Lacs, c’est plutôt la RDC qui se laisse dépouiller de tous ses attributs d’un Etat souverain.
En acceptant, soutient-il, de se mettre sous surveillance de la Communauté internationale, la RDC se livre poings et pieds liés à la merci de cette dernière. La RDC ne pourrait rien entreprendre ni décider sans en référer aux Nations unies et autres structures crées par le fameux accord. N’est-ce pas là, indique Bob Kabamba, une belle manière de mettre un pays sous « tutelle » ?
Dans la suite de Bob Kabamba, l’analyste politique Jean-Pierre Mbelu s’attarde sur les questions politiques fondamentales que soulève l’accord d’Addis-Abeba. Il s’est dit convaincu que cet accord est une préparation au dispositif d’implosion de la RDC et explique pourquoi les Congolais doivent impérativement maîtriser le mode de fonctionnement des pays qui opèrent en RDC et lutter contre la culture de l’ignorance.
« Les criminels ne vont pas scier eux-mêmes la branche sur laquelle ils sont assis », indique-t-il. Le complot est savamment monté contre la RDC au niveau des instances décisionnelles internationales.
« Sommes-nous un pays souverain ? Sommes-nous réellement un pays indépendant ? Peut-on se réapproprier un texte sans en connaître l’auteur, sans en connaître l’histoire, sans en connaître l’esprit dans lequel ce texte a été écrit? », s’interroge Jean-Pierre Mbelu avant de noter que la signature de cet accord-cadre confirme davantage que nous sommes un pays sous occupation et sous-tutelle.
Dans une tribune reprise sous le titre « A Addis-Abeba comme au temps de la traite négrière et de la colonie ! », Mbelu enfonce le clou : « Est-il possible de signer un accord sans l’avoir négocié ?
Est-ce du ressort de la communauté internationale (occidentale) de proposer aux présidents africains et aux autres +nègres de service+ de signer des textes non soumis au débat (populaire) ? Un accord suppose quand même que les parties en présence s’accordent en fonction des charges qu’elles assument et qu’ils jouissent du mandat de ceux qu’ils sont supposés représenter !
Et puis, qui a rédigé l’accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 février 2013 ? Est-ce normal qu’à l’aube du XXIe siècle, il y ait encore +des esclaves+ et +des négriers+ ne sachant ni lire ni écrire et à qui +les maîtres+ imposent de parapher des textes qu’ils ont demandés à leurs experts de rédiger ? »
Dans l’opinion congolaise, l’accord-cadre d’Addis-Abeba passe pour une pilule amère difficile à avaler. C’est le cas de la mise en place d’un mécanisme de suivi, dit « 11+4 », et qui inclut, outre les 11 pays africains signataires, l’UA, les Etats-Unis d’Amérique, la France et la Belgique. La RDC va être mise sous protectorat étranger.
Selon le comité des intellectuels congolais (CIC), cet accord donne libre champ aux pays occidentaux qui tiraient les ficelles en coulisses. Ils pourraient faire main basse sur les richesses de la RDC en toute aise en agissant dorénavant en plein jour et le plus officiellement possible.
Dans les rues et les quartiers, c’est le même son de cloche qui est entendu. Et l’on se demande comment le gouvernement a pu signer un accord dont les dispositions aliènent la souveraineté de son pays. Nombreux sont ceux qui proposent que la question soit soumise au débat à la prochaine session du parlement ; cela, à défaut d’un référendum populaire. Vox populi, vox dei (la voix du peuple , c’est la voix de Dieu), dit un adage latin.
[Le Potentiel]
Massacre en RDC
Si dans sa forme, l’accord-cadre d’Addis-Abeba paraît plus global que les précédents dans la mesure où il associe plus d’acteurs, notamment les Nations unies, la CIRGL, la SADC, l’Union africaine (UA), il pêche par l’excès des engagements mis sur le compte de la RDC.
« Les engagements de la RDC tels que repris dans cet accord traduisent la manière avec laquelle la communauté internationale appréhende l’Etat congolais.
De tels engagements signifient que pour la communauté internationale l’Etat congolais n’existe presque plus.
Car, comment comprendre qu’on exige à la RDC d’entreprendre des réformes qui font exactement l’essence d’un Etat, comme les réformes de la sécurité, la garantir des services sociaux de base. Où se trouve donc l’Etat congolais », commente un acteur politique, proche de l’Opposition.
En remettant en cause les fondamentaux d’un Etat moderne et souverain, l’accord-cadre d’Addis-Abeba a ouvert la voie à l’émiettement de la République démocratique du Congo.
Parrainé par les Nations unies, le fameux accord a reçu hier mardi l’aval du Conseil de sécurité avant sa mise en œuvre effective. Mais, dans l’opinion congolaise, il est dénoncé à haute voix la mise de la RDC sous tutelle de la communauté internationale.
L’accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 février 2013 sous l’égide des Nations unies pour la stabilité de la partie Est de la RDC a du mal à faire l’unanimité au sein de l’opinion nationale. Les avis sont partagés sur la portée réelle de cet accord qui, pour la majorité des Congolais, remettrait sérieusement en cause la souveraineté de la RDC.
Pourtant hier mardi 5 mars, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et patron de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RD Congo (Monusco), Roger Meece, est allé défendre cet accord devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New-York (Etats-Unis).
Il s’agissait avant tout d’obtenir l’aval de l’organe de décision de l’ONU en vue de passer à la phase de matérialisation de cet accord qui prévoit dans un premier temps le déploiement dans l’Est de la RDC d’une brigade spéciale d’intervention, agissant sous les ordres de la Monusco.
Dans le même cadre, il est prévu le renforcement du mandat de la Monusco. Forte de 17.000 hommes présents en RDC, Le nouveau mandat devrait obtenir les moyens d’intervenir efficacement sur le terrain pour le rétablissement de la paix en RDC.
Les avis divergent
Si dans sa forme, l’accord-cadre d’Addis-Abeba paraît plus global que les précédents dans la mesure où il associe plus d’acteurs, notamment les Nations unies, la Conférence internationale sur la région des Grands(CIRGL), la Communauté de développement de l’Afrique australe(SADC), l’Union africaine (UA), il pêche par l’excès des engagements mis sur le compte de la RDC.
« Les engagements de la RDC tels que repris dans cet accord traduisent la manière avec laquelle la communauté internationale appréhende l’Etat congolais. De tels engagements signifient que pour la communauté internationale l’Etat congolais n’existe presque plus.
Car, comment comprendre qu’on exige à la RDC d’entreprendre des réformes qui font exactement l’essence d’un Etat, comme les réformes de la sécurité, la garantir des services sociaux de base. Où se trouve donc l’Etat congolais », commente un acteur politique, proche de l’Opposition.
Le langage est cependant atténué au sein de la majorité présidentielle où l’accord-cadre d’Addis-Abeba est vu sous l’angle d’un début de solution à l’insécurité récurrente dans l’Est.
« L’accord-cadre d’Addis-Abeba a l’avantage d’ouvrir un nouveau cycle dans la recherche d’une solution rapide pour le retour de la, paix dans l’Est. Les intérêts de la RDC et encore moins sa souveraineté ne sont pas bradés.
Car, cet accord s’inscrit dans les efforts déjà entrepris par le président de la Joseph Kabila, relativement à la réforme de l’armée et des services de sécurité, au redressement du domaine économique et à l’amélioration de l’accès aux services de base. Tout cela dans la vision de la révolution de la modernité tracée par le chef de l’Etat à l’horizon 2016 ».
C’est à cet exercice que s’est livré également le gouvernement en dépêchant deux de ses membres pour tenter d’éclaircir les contours d’un accord que la majeure partie de la population trouve compromettante pour la RDC. Il s’agit de Raymond Tshibanda des Affaires étrangères et de Lambert Mende des Médias, porte-parole du gouvernement. Malgré leur prestation, l’opinion reste sceptique.
Le fond du problème
A l’extérieur de la RDC, des spécialistes de la région, à l’instar de Bob Kabamba, enseignant à l’Université de Liège (Belgique) est d’avis que l’accord-cadre d’Addis-Abeba scelle la mise sous tutelle de la RDC sous le joug de la communauté internationale.
Dans une tribune intitulée « Quand la RDC se met sous tutelle de la communauté internationale », Bob Kabamba révèle les contours cachés d’un accord mal négocié qui, de bout en bout, selon lui, ne bénéficie en rien à la RDC. Bien au contraire, pour ce spécialiste de la politique africaine et de la région des Grands Lacs, c’est plutôt la RDC qui se laisse dépouiller de tous ses attributs d’un Etat souverain.
En acceptant, soutient-il, de se mettre sous surveillance de la Communauté internationale, la RDC se livre poings et pieds liés à la merci de cette dernière. La RDC ne pourrait rien entreprendre ni décider sans en référer aux Nations unies et autres structures crées par le fameux accord. N’est-ce pas là, indique Bob Kabamba, une belle manière de mettre un pays sous « tutelle » ?
Dans la suite de Bob Kabamba, l’analyste politique Jean-Pierre Mbelu s’attarde sur les questions politiques fondamentales que soulève l’accord d’Addis-Abeba. Il s’est dit convaincu que cet accord est une préparation au dispositif d’implosion de la RDC et explique pourquoi les Congolais doivent impérativement maîtriser le mode de fonctionnement des pays qui opèrent en RDC et lutter contre la culture de l’ignorance.
« Les criminels ne vont pas scier eux-mêmes la branche sur laquelle ils sont assis », indique-t-il. Le complot est savamment monté contre la RDC au niveau des instances décisionnelles internationales.
« Sommes-nous un pays souverain ? Sommes-nous réellement un pays indépendant ? Peut-on se réapproprier un texte sans en connaître l’auteur, sans en connaître l’histoire, sans en connaître l’esprit dans lequel ce texte a été écrit? », s’interroge Jean-Pierre Mbelu avant de noter que la signature de cet accord-cadre confirme davantage que nous sommes un pays sous occupation et sous-tutelle.
Dans une tribune reprise sous le titre « A Addis-Abeba comme au temps de la traite négrière et de la colonie ! », Mbelu enfonce le clou : « Est-il possible de signer un accord sans l’avoir négocié ?
Est-ce du ressort de la communauté internationale (occidentale) de proposer aux présidents africains et aux autres +nègres de service+ de signer des textes non soumis au débat (populaire) ? Un accord suppose quand même que les parties en présence s’accordent en fonction des charges qu’elles assument et qu’ils jouissent du mandat de ceux qu’ils sont supposés représenter !
Et puis, qui a rédigé l’accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 février 2013 ? Est-ce normal qu’à l’aube du XXIe siècle, il y ait encore +des esclaves+ et +des négriers+ ne sachant ni lire ni écrire et à qui +les maîtres+ imposent de parapher des textes qu’ils ont demandés à leurs experts de rédiger ? »
Dans l’opinion congolaise, l’accord-cadre d’Addis-Abeba passe pour une pilule amère difficile à avaler. C’est le cas de la mise en place d’un mécanisme de suivi, dit « 11+4 », et qui inclut, outre les 11 pays africains signataires, l’UA, les Etats-Unis d’Amérique, la France et la Belgique. La RDC va être mise sous protectorat étranger.
Selon le comité des intellectuels congolais (CIC), cet accord donne libre champ aux pays occidentaux qui tiraient les ficelles en coulisses. Ils pourraient faire main basse sur les richesses de la RDC en toute aise en agissant dorénavant en plein jour et le plus officiellement possible.
Dans les rues et les quartiers, c’est le même son de cloche qui est entendu. Et l’on se demande comment le gouvernement a pu signer un accord dont les dispositions aliènent la souveraineté de son pays. Nombreux sont ceux qui proposent que la question soit soumise au débat à la prochaine session du parlement ; cela, à défaut d’un référendum populaire. Vox populi, vox dei (la voix du peuple , c’est la voix de Dieu), dit un adage latin.
[Le Potentiel]
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