samedi 20 avril 2013

Congo-Kinshasa : Ces voyous qui nous gouvernent !


Des activistes de la société civile de la province du Katanga sont entrés en clandestinité. Harcelés et filés par des agents de la police politique de «Joseph Kabila» dite "Agence nationale de renseignements", certains d’entre eux ont, purement et simplement, pris le chemin de l’exil pour échapper aux sbires d’un pouvoir stupide et méchant.

Un pouvoir réputé autant pour sa capacité à battre en retraite face à ceux qui menacent l’intégrité du territoire national que pour sa férocité à l’égard de paisibles citoyens. Désarmés.

Depuis plusieurs semaines, ces valeureux fils du pays ont reçu des appels téléphoniques anonymes les menaçant d’arrestations et de mort. C’est le cas notamment de Jean-Pierre Muteba et de Freddy Kitoko.

Le premier a été convoqué le mardi 16 avril dernier par le tout nouveau directeur de l’ANR/Katanga. Après deux heures d’attente interminable, l’intéressé n’a pas été reçu. Des méthodes dignes de la Gestapo pour l’équilibre psychique du sujet.

Les «malheurs» de ces dignes citoyens trouvent leur origine dans leur refus de regarder, sans réagir, pendant que des hommes et des femmes en charge de la gestion de la Cité se comportent en voyous.

Au lendemain de l’irruption, à Lubumbashi, le samedi 23 mars, des miliciens Maï Maï Ba kata Katanga, ces animateurs de la société civile avaient pris leur courage à deux mains en menant une enquête serrée sur les tenants et les aboutissants de cette grave affaire. Objectif : découvrir les "tireurs de ficelles".

Interrogés, des Maï Maï ont vite fait de divulguer des noms.

C’est le cas notamment de l’actuel gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo, et de l’ex-patron de la police nationale, le très inquiétant John Numbi Banza Tambo.

Masangu est supposé être le «bailleur de fonds». Numbi, lui, ne serait rien moins que le fournisseur en armes et munitions.

Un rapport ad hoc a été publié notamment sur la toile. D’où l’ire du pouvoir kabiliste. Pourquoi ? Tout simplement parce que les «personnalités» fustigées passent pour des «intouchables» de l’oligarchie au pouvoir.

Elles font partie des notables balubakats. Les Baluba du Nord katanga, la communauté ethnique à laquelle est issue feu Laurent-Désiré Kabila.

Seulement voilà, ces soi-disant notables affichent un comportement qui n’a rien à envier à celui de parrains maffieux. Ils se considèrent au-dessus des lois.

Dans sa missive datée du 8 février dernier, adressée à l’autre Mulubakat nommé Daniel Mulunda Ngoy, sieur Nday Ngoy Matembo, président de l’association culturelle «Buluba-I-Bukata», ne rappelait-il pas au très sulfureux président de commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’avoir dirigé celle-ci «pour conserver en famille le pouvoir suprême que Mzee LD kabila a conquis et légué à son fils biologique Joseph Kabila (…)?

Le président Nday n’avait-il pas ajouté que «(…), le président Kabila est pour notre communauté une mine d’or très précieuse que nous devons tous protéger qu’elles que soient ses erreurs» ?

Le Congo-Kinshasa est malade de ses pseudo-hommes d’Etat qui sont en réalité de voyous dont la place idéale se trouve dans une cellule miteuse de la prison de Makala, de Kasapa ou de Buluo.

Le Congo-Kinshasa est malade de la concentration de tous les pouvoirs d’Etat entre les mains d’un incivique. Le Congo-Kinshasa est malade de la concentration des forces dites de sécurité (Les renseignements civils et militaires, la garde présidentielle dite républicaine, les services spéciaux de la police nationale, l’Immigration) et du parquet général de la République entre les mains de quelques hors-la-loi.

Des hommes originaires d’une même province : le Katanga. L’Etat, c’est eux!

Le temps est plus que jamais venu pour que les citoyens congolais se dressent face à cette bande de voyous. Il s’agit de soutenir, de manière ferme et résolue, le combat que mènent les activistes de la société civile du Katanga. Il s’agit de croiser le fer, par tous les moyens, avec les "ennemis invisibles" de ce beau et grand pays.

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant

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