samedi 21 septembre 2013

1600 rebelles du M23 pourraient être réintégrés dans les FARDC

   

Le gouvernement congolais pourrait accepter de réintégrer jusqu’à 1.600 rebelles du M23 au sein des FARDC.

C’est ce qui revient d’un point de presse animé jeudi par le ministre des medias et de l’information et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui a affirmé que seuls 100 commandants ou rebelles du M23 sont « définitivement non éligibles à l’intégration dans les FARDC », les autres, sur les 1.700 rebelles que compterait le M23, devant être réintégrés au « cas par cas ».

Le gouvernement congolais aurait établi que ces 100 rebelles ont été impliqués dans des crimes contre l’humanité, ou autres crimes de guerres, et présentera la liste aux pourparlers de Kampala qu’il mène avec les rebelles du M23, rapporte le journal Le Potentiel.

« Ce serait un non-sens que d’intégrer des criminels condamnés par la justice dans les FARDC. Le signal envoyé à l’opinion publique dans une telle éventualité serait désastreux en ce qu’il contribuerait à cristalliser dans nos mentalités l’idée que le recours à la violence armée est un moyen légitime pour gérer des conflits d’intérêt », a dit, avec raison, M. Mende concernant les 100 rebelles.

Mais, a ajouté M. Mende, « le gouvernement de la RDC s’interdit toute chasse aux sorcières et n’appliquera donc pas le principe inique d’une responsabilité collective des membres du M23 quant aux crimes commis tout au long de l’existence de cette force négative ».


« Les bénéficiaires de l’amnistie et de l’intégration au sein des FARDC feront l’objet d’un examen au cas par cas car il importe en même temps que chaque personne au sein de ce groupe armé assume la responsabilité de ses actes », a aussi dit M. Mende.

« Principe inique » ? « Chasse aux sorcières » ?


La réintégration au sein des FARDC n’est pas un droit que tous ou certains rebelles du M23 ont acquis. 


D’où proviendrait l’ « iniquité », ou l’injustice, de refuser de les réintégrer tous dans les FARDC et de demander plutôt leur démobilisation ?

Faire partie d’un groupe rebelle comme le M23, se battant contre l’armée nationale de la RD Congo, est un crime en soi-même. Tous les rebelles du M23 en sont coupables. 


Il n’y a donc pas d’iniquité ou d’injustice, ou encore une quelconque « chasse aux sorcières » si le gouvernement congolais refuse de réintégrer ces rebelles au sein des FARDC.

N’a-t-on rien appris de l’histoire désastreuse des intégrations et réintégrations des rebelles dans les FARDC ?

Parmi ces 1.600 rebelles que les FARDC réintègrerait au « cas par cas », comme l’affirme M. Mende, qui les empêchera dans trois, six, huit mois, ou encore un ou deux ans, de se mutiner et fabriquer de toutes pièces une nouvelle rébellion comme celle qui a conduit à la création du M23, après l’intégration des éléments du CNDP au sein des FARDC après les accords de paix de 2009 ?

Qu’est ce qui empêcherait au M23 et ses alliés au Rwanda de présenter des nouvelles recrues du M23 comme candidats à l’intégration, et donc prétendre qu’ils n’ont pas commis de crimes de guerre, juste pour les infiltrer comme des espions dans les FARDC ?

Comment le gouvernement congolais peut-t-il même aujourd’hui avancer l’idée de réintégrer des éléments du M23, dont la majorité reçoivent leurs ordres de Kigali et proviennent du Rwanda, dans les FARDC ?

Ces rebelles étaient encore en train de pilonner des quartiers civils de Goma il y a quelques semaines. 13 personnes sont mortes de ces bombardements aveugles. Iniquité ? Voilà l’iniquité.

Maintenant, on veut demander aux soldats des FARDC, qui se sont battus vaillamment et au prix de leur sang, de les réintégrer en leur sein ? 


Et tout cela, apparemment selon M. Mende, parce que ne pas le faire serait « inique » ou constituerait une « chasse aux sorcières » ?

L’iniquité c’est de dire aux soldats des FARDC de partager demain le même repas avec des rebelles qui étaient encore hier en train de tirer sur eux et tuer leurs frères et sœurs.

Combien d’espions faut-il avoir dans une armée pour l’affaiblir ? Un seul suffit. Un espion, ou agent travaillant pour un pays étranger, est un espion de trop dans une armée.

Les rebelles du M23 réintégrées dans l’armée congolaise ne seront là que pour affaiblir les FARDC et passer des informations à leurs vrais commanditaires au Rwanda.

Etre réintégré dans l’armée congolaise n’est pas un droit que les rebelles du M23 ont acquis. Il n’y a donc pas d’ « iniquité » à refuser de les réintégrer.


Réintégrer les rebelles du M23 dans les FARDC, même un seul, serait une folie.
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Congo Planete

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