vendredi 29 novembre 2013

Kampala : Accord de tous les dangers !

Vendredi, 29 Novembre 2013  



Le projet d’Accord ou de Déclaration de Kampala est sur le point d’être signé par le gouvernement congolais et le M23. Raymond Tshibanda, ministre des Affaires Etrangères et chef de la délégation congolaise, était attendu hier jeudi 28 novembre 2013 dans la capitale ougandaise. 


Les incessants ballets politiques et diplomatiques de Martin Köbler, Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDCongo et Mary Robinson, Envoyée Spéciale du patron des Nations Unies dans les Grands Lacs entre Kampala, Kigali et Kinshasa donnent à penser qu’aucune des parties prenantes ne pourrait échapper au rituel de la signature.

Aussi, dans le souci de dresser es garde- fous contre un document comportant plus d’obligations que de droits pour le peuple congolais, le député national Fabrice Pela a-t-il ficelé une question orale avec débat à l’attention du ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie. 


Mais, à la suite d’un malaise né au sein de l’hémicycle de Lingwala avec la suspension, par le groupe parlementaire MC et Alliés, de sa participation aux travaux de l’Assemblée Nationale, le débat tant espéré n’a pas eu lieu.

Par conséquent, la représentation nationale n’a pu examiner en profondeur les 11 dispositions d’un document qui, au-delà de la controverse sémantique, recèle des germes de retour du loup dans la bergerie congolaise.


Des millions de Congolaises et Congolais redoutent comme la peste une guerre des « mots » qui cache en réalité une manœuvre malsaine de la facilitation ougandaise de décréter un « match nul » politique entre le gouvernement et le M23; alors que cette rébellion, qui a perdu la guerre de l’Est, ne devrait avoir rien à revendiquer. 


La bataille à mener par les autorités congolaises ne devrait pas se confiner à l’intitulé de l’Accord ou de la Déclaration de Kampala.

La littérature produite par l’équipe de Crispus Kiyonga, ministre ougandais de la Défense, prétextant avoir intégré les préoccupations dé Kinshasa et du M23, exige des amendements de fond. 


Ceux-ci devraient toucher toutes les opportunités offertes à ce mouvement rebelle de rebondir comme partie prenante au partage des responsabilités au niveau de l’armée, de la police, des entreprises publiques, des institutions politiques, de la diplomatie, etc. 

Il n’est pas normal, par exemple, que le M23 vienne encore fourrer son nez dans des dossiers liés à l’amnistie, à la réintégration ou non de ses ex- combattants au sein des FARDC, aux projets de développement du Nord-Kivu, au rapatriement et à la réinstallation des réfugiés, à l’indemnisation des citoyens dont les biens auraient été pillés et spoliés en période de conflit, au mécanisme de suivi de l’exécution de l’Accord ou de la Déclaration de Kampala.

Ou le M23 a disparu militairement et la fameuse Déclaration de Kampala en tire les conséquences. Ou ce mouvement rebelle a été absout de tous ses péchés et on le dit aux Congolais de manière claire. 


Rechercher une cohabitation contre nature entre le peuple congolais et des criminels qui l’ont empêché de dormir sur ses deux oreilles pendant 18 ‘mois, c’est rouvrir la porte au loup, afin de lui permettre de causer, de nouveau mort et désolation dans ses rangs.

D’où, si les défenseurs des intérêts du peuple congolais dans la capitale ougandaise n’arrivent pas à faire changer le contenu de l’Accord ou Déclaration de Kampala, il faut tout craindre pour le futur de la patrie.

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Kimp

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