mercredi 20 novembre 2013

L’exposition Secrets d’ivoire rassemble des œuvres d'art de la population Lega de la République démocratique du Congo.

le 19/11/2013

   
Masques de l'exposition Secrets D'Ivoire au Musée Quai Branly, Gautier Deblonde

Secrets d’ivoire, un titre d'exposition qui fait office de promesse: révèler l'intimité de cette matière dure et opaque dans laquelle ont été moulés des centaines d'objets. 


Ces derniers, exposés au musée du Quai Branly, à Paris, appartiennent à la communauté Lega, un peuple forestier d'Afrique centrale principalement établi en République démocratique du Congo. Un groupe dont l'histoire est racontée à travers des textes et des illustrations tout au long du parcours. Des objets aussi. Figurines anthropomorphes, cuillères de bois et sculptures.

Une grande partie de ces œuvres proviennent de la collection de l'Américain Jay T. Last, un physicien qui, depuis les années 1960, enchaîne les belles trouvailles. Présent au vernissage, il était «ravi de voir sa collection exposée en France», aux côtés d'objets prêtés par le Fowler Museum.

Pendant un peu plus de trois mois, les visiteurs pourront découvrir les spécificités de ce peuple congolais, notamment les secrets du bwami: c'est une célébration qui permet de gravir des échelons dans la société et ce, à travers des rites d’initiations. 


Par la présence d'outils, de proverbes ou de statuettes utilisés lors du céramonial, toutes les étapes y sont représentées dans l'exposition.
Philosophie

Contrairement aux idées reçues, on découvre en longeant les allées sombres du musée que les étapes sont plus intellectuelles que physiques, car cette population «recherche la perfection morale», explique Aurélien Gaborit responsable des collections Afrique au Quai Branly. 


L’art, la connaissance et la sagesse ont une réelle signification chez les Lega.» Mais sur le chemin de la philosophie, intervient un ou plusieurs objets, médiateurs. 

Les artefacts faits de bois d'ivoire constituent les principaux supports de connaissance pour progresser dans l’initiation et se transmettent depuis des générations. Comme les imposants masques éburnéens des plus hauts gradés du bwami.

Secrets d’ivoire aborde également le combat mené par le colonisateur belge pour mettre un terme à cette pratique ancestrale. Ayant compris l'importance des objets dans le rite, l'administration belge avait ordonné leur confisquation et l'emprisonnement des chefs de tribus. 


Les colons usaient de tous les moyens pour «lutter contre cette influence imposante dans la société», poursuit Aurélien Gaborit.

Les Lega ont prouvé leur résilience car, encore aujourd'hui, ce peuple perpétue les traditions ancestrales. La voyage au pays des Lega s'achève. On regrette toutefois de ne pas en savoir davantage sur la fabrication des objets d'art. 


Leur conception a-t-elle évolué à travers le temps? Ou, au contraire, est-elle restée fidèle à la tradition des anciens?
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Greta Mulumbu
Slate Afrique
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Exposition: Secrets d'ivoire: l’art des Lega du Congo au Quai Branly
du 13/11/2013 au 26/01/2014

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