mardi 10 décembre 2013

Des preuves contre la procureur, Bensouda, la Cour suspend l’audience

Mardi, 10 Décembre 2013 



Retournement spectaculaire à la CPI -Cour pénale internationale. La dernière audience de l’affaire Bemba, vendredi 6 décembre, a été interrompue. Des accusations de subornation de témoins de la part de la défense à l’endroit de la procureur Fatou Bensouda ont fait que la cour a dû suspendre la séance. 


Séance tenante, Me Flamme, l’avocat belge de Jean-Jacques Mangenda co-prévenu avec Jean-Pierre Bemba, Fidèle Babala et Me Aimé Kilolo pour «subornation des témoins» a affirmé détenir copie d’une lettre d’un témoin à charge dans laquelle celui-ci réclame une rétribution à Bensouda après sa déposition.

Vingt-un autres témoins à charge ont apposé leurs signatures au bas de la correspondance en question. Graves accusations qui ont mis la cour dans l’embarras pour ne trouver d’issue que via une suspension de l’audience. 


Puisqu’il s’agissait d’une audience de confirmation des charges, le juge unique en a pris pour prétexte pour ne pas soumettre la question au débat. Il faudra attendre avril prochain pour que Bensouda s’explique là-dessus. 

Si les allégations de Me Flamme se confirmaient, c’est toute l’accusation contre Bemba qui s’écroulera. 

Donc, il y a encore de l’espoir pour tous ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur âme de la détention à la CPI de l’une des personnalités politiques congolaises les plus redoutées du régime Kabila. 

Selon des sources recoupées à Kinshasa et à La Haye, Bemba et consorts étaient mis sur écoute depuis mai dernier. Le 22 novembre denier, ces écoutes ont permis à Bensouda d’intercepter une conversation entre la défense de Bemba dans laquelle il était question de présenter, dans le plus bref délai, à la cour des preuves sur sa connivence avec des témoins à charge. 


Bensouda a alors fait une fuite en avant. «Elle s’est empressée de lancer des mandats d’arrêt contre avocats et membres de l’entourage de Bemba pour se prémunir», explique, depuis Hollande, un lieutenant bembiste très au fait de l’affaire. 

Un fait est que Me Flamme n’avait pas l’air de plaisanter pour un avocat de si grande expérience au barreau de Gand. Il était sur le point de brandir la lettre lorsque la cour s’est réfugiée derrière des faux-fuyants pour sauver la mise à Bensouda, résolue à faire de ce procès une affaire personnelle comme son prédécesseur, l’Argentin Moreno Ocampo. 


«L’acharnement de l’accusation démontre que l’homme politique Jean-Pierre est victime d’un règlement des comptes au niveau de la communauté internationale», accuse un membre de la famille Bemba. 

D’où cette image caricaturale pour désigner la CPI comme la «Cour politique internationale». Déjà que celle-ci ne jouit d’aucune indépendance dans la procédure de mise en accusation actionnée depuis le Conseil de sécurité des Nations-Unies. 

C’est donc Ban Ki-Moon le vrai patron, lui-même orienté selon les intérêts de ceux qui se font désigner avec arrogance comme les maîtres du monde. 


En plus, elle ne jugera jamais un jour un ressortissant occidental selon la logique des puissances qui n’acceptent presque jamais que les leurs comparaissent devant d’autres tribunaux. 


Cas typique : l’affaire de l’Arche de Zoé pour laquelle Nicolas Sarkozy avait remué ciel et terre pour obtenir le transfèrement des prévenus français à Paris. 

Les Etats-Unis font mieux. Ils obtiennent d’abord l’immunité pour les marines auprès du pays concerné avant toute intervention militaire. (Lire ci-dessous le texte sur l’affaire connexe au procès JP Bemba).
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MATTHIEU KEPA

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