vendredi, 10 janvier 2014
Les signataires de la pétition pour la création d'un Tribunal pénal international pour la RDC (TPIRDC) ont été reçus par le président François Hollande. Une rencontre positive pour une initiative qui demandera encore un peu du temps.
Pour combattre l'impunité des crimes commis en République démocratique du Congo, 52 personnalités féminines avaient signé cet été une pétition pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC (TPIRDC).
A l'initiative de l'avocat congolais Me Hamuly Réty, des "marraines" célèbres comme Françoise Héritier, Rama Yade, Roselyne Bachelot, Ingrid Betancourt ou Mireille Delmas-Marty, lançaient un appel pour s'indigner du "traitement que subissent les femmes du Congo" ou le viol est utilisé comme arme de guerre.
Le 23 décembre dernier, une délégation conduite par Me Hamuly Réty a été reçu par François Hollande à l'Elysée. Fort des 38.000 signatures de la pétition, Me Réty, accompagné de Françoise Héritier et de Mireille Delmas-Marty ont demandé au président français que la constitution d'un Tribunal pour la RDC soit inscrite à l'ordre du jour du Conseil de Sécurité de l'ONU dont la France assure actuellement la présidence tournante.
Françoise Héritier a rappelé à François Hollande que l'on avait "franchit la ligne rouge en RDC et que la situation était inacceptable". Me Réty a également expliqué que "500.000 femmes francophones sont violées au Congo sans que personnes ne s'en émeuve".
Abdou Diouf, l'actuel secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), sera prochainement contacté.
Hamuly Réty affirme que le président français s'est montré réceptif au message des "marraines" mais ne souhaitait pas donner l'impression qu'en cautionnant cette initiative, il désavouait la Cour pénale internationale (CPI).
Mireille Delmas-Marty a alors expliqué à François Hollande que le Tribunal pour la RDC ne fragilisait nullement le rôle et le travail de la CPI, mais au contraire pouvait intervenir en complément de cette juridiction.
Concernant la demande d'inscription du TPIRDC à l'ordre du jour du Conseil de Sécurité de l'ONU, les conseillers du président de la République ont noté qu'il fallait 9 voix sur les 15 pour faire adopter cette proposition et conseillait plutôt de travailler en amont sur une investigation précise et un fort lobbying avant de présenter tout projet. Il faudra donc un peu de temps pour cela.
Hamuly Réty est sorti très satisfait de l'entretien de 55 minutes avec François Hollande. L'avocat compte reprendre rapidement son bâton de pèlerin pour fédérer autour de son initiative.
Prochaines rencontres prévues : Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) et Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen. Objectif : que l'Afrique et l'Union européenne parlent d'une même voie sur la création du TPIRDC.
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Christophe RIGAUD
Les signataires de la pétition pour la création d'un Tribunal pénal international pour la RDC (TPIRDC) ont été reçus par le président François Hollande. Une rencontre positive pour une initiative qui demandera encore un peu du temps.
Pour combattre l'impunité des crimes commis en République démocratique du Congo, 52 personnalités féminines avaient signé cet été une pétition pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC (TPIRDC).
A l'initiative de l'avocat congolais Me Hamuly Réty, des "marraines" célèbres comme Françoise Héritier, Rama Yade, Roselyne Bachelot, Ingrid Betancourt ou Mireille Delmas-Marty, lançaient un appel pour s'indigner du "traitement que subissent les femmes du Congo" ou le viol est utilisé comme arme de guerre.
Le 23 décembre dernier, une délégation conduite par Me Hamuly Réty a été reçu par François Hollande à l'Elysée. Fort des 38.000 signatures de la pétition, Me Réty, accompagné de Françoise Héritier et de Mireille Delmas-Marty ont demandé au président français que la constitution d'un Tribunal pour la RDC soit inscrite à l'ordre du jour du Conseil de Sécurité de l'ONU dont la France assure actuellement la présidence tournante.
Françoise Héritier a rappelé à François Hollande que l'on avait "franchit la ligne rouge en RDC et que la situation était inacceptable". Me Réty a également expliqué que "500.000 femmes francophones sont violées au Congo sans que personnes ne s'en émeuve".
Abdou Diouf, l'actuel secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), sera prochainement contacté.
Hamuly Réty affirme que le président français s'est montré réceptif au message des "marraines" mais ne souhaitait pas donner l'impression qu'en cautionnant cette initiative, il désavouait la Cour pénale internationale (CPI).
Mireille Delmas-Marty a alors expliqué à François Hollande que le Tribunal pour la RDC ne fragilisait nullement le rôle et le travail de la CPI, mais au contraire pouvait intervenir en complément de cette juridiction.
Concernant la demande d'inscription du TPIRDC à l'ordre du jour du Conseil de Sécurité de l'ONU, les conseillers du président de la République ont noté qu'il fallait 9 voix sur les 15 pour faire adopter cette proposition et conseillait plutôt de travailler en amont sur une investigation précise et un fort lobbying avant de présenter tout projet. Il faudra donc un peu de temps pour cela.
Hamuly Réty est sorti très satisfait de l'entretien de 55 minutes avec François Hollande. L'avocat compte reprendre rapidement son bâton de pèlerin pour fédérer autour de son initiative.
Prochaines rencontres prévues : Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) et Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen. Objectif : que l'Afrique et l'Union européenne parlent d'une même voie sur la création du TPIRDC.
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Christophe RIGAUD
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