samedi 15 février 2014

Deuxième journée d’audience à la Cpi : Révélations troublantes de la procureure sur Bosco Ntaganda !

le mercredi 12 février 2014


 
L’audience de confirmation des charges de la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, contre l’ancien chef de guerre, Bosco Ntaganda, est entrée dans sa deuxième journée.

La procureure a jusqu’au vendredi prochain pour convaincre les juges que les éléments de preuve qu’elle a récoltés sont assez solides pour justifier un procès. Puis les juges rendront leur décision dans les 60 jours.

Bosco Ntaganda, l’un des chefs de guerre les plus recherchés de la région des Grands Lacs, doit répondre de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en 2002 et en 2003 en Ituri par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), dont il était le chef militaire. 

Les poursuites contre lui sont les premières de la CPI qui incluent des charges de viols contre des enfants soldats.

La procureure Fatou Bensouda se dit, pour sa part, assurée que Bosco Ntaganda et sa milice, l’UPC/FPLC, avaient persécuté des civils “sur des bases ethniques”. 

“Les crimes n’étaient pas commis au hasard et n’étaient pas spontanés, a ajouté Mme Bensouda, lors d’une audience de confirmation des charges devant la CPI, en présence du suspect écroué depuis 2013. Ils visaient délibérément la population non-Hema” de l’Ituri, à l’Est de la RDC. 

La milice de Bosco Ntaganda voulait le contrôle de cette région riche en ressources naturelles, notamment en or.

Et d’ajouter : “Ntaganda a planifié et mené bon nombre d’attaques militaires coordonnées contre les Lendu et d’autres tribus non-Hema”. Les forces sous ses ordres ont “attaqué des villes à l’arme lourde”. Ils allaient “de maison en maison (...), brûlant et pillant les propriétés”. 

Bilan: au moins 800 personnes ont été tuées par les hommes de Ntaganda en 2002 et 2003, selon l’accusation. Ils ont notamment mené une attaque longue de six jours, en novembre 2002, contre la ville minière de Mongbwalu, à quelque 70 kilomètres au Nord-Ouest de Bunia, capitale de l’Ituri.

922 victimes enregistrées

Neuf cent vingt-deux victimes ont été enregistrées pour participer aux audiences de confirmation des charges, a indiqué un membre de l’unité de sensibilisation de la CPI en Ituri, dans la Province Orientale. 97 enfants ex-soldats font partie de ces victimes.

Mais, déjà au cours de sa première comparution devant la CPI mardi 26 mars, consacrée notamment à la vérification de son identité, Bosco Ntaganda avait clamé son innocence.
 
“J’ai été informé de ces crimes, mais je plaide non coupable”, avait-il alors déclaré, avant d’être interrompu par la juge Ekaterina Trendafilova, qui lui a expliqué que l’objet de l’audience n’était pas de savoir s’il plaidait coupable ou non coupable.

Qui est Ntaganda?

Surnommé “Terminator” pour sa férocité, Bosco Ntaganda a 41 ans d’âge. Il est né au Rwanda. Il a fait ses armes au sein du Front patriotique rwandais du président Paul Kagame à l’époque où la rébellion mettait fin au génocide en 1994. 

Certains observateurs estiment qu’il pourrait faire d’embarrassantes révélations sur le rôle de Kigali dans l’Est de la RDC. Ntaganda avait été arrêté en avril. Contre toute attente, il s’était réfugié à l’ambassade des États-Unis au Rwanda. 

Faisant l’objet de deux mandats d’arrêt, il avait été transféré à la CPI où il avait clamé son innocence lors de sa comparution initiale, fin mars.


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