mercredi 19 février 2014

RDC: Cohésion nationale...Distraction

Le 19/02/2014

Ça bouillonne dans tous les sens dans l’agitant microcosme politique congolais, en ce premier trimestre de l’année 2014. 

Aux polémiques très accentuées sur l’imminence du gouvernement de cohésion nationale, sur la feuille de route et le code de bonne conduite de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), sur la pétition anti-Malumalu, sur l’amnistie, voilà qu’une autre vient de voir le jour. 

Cette fois-ci, la question a des vraies similitudes avec l’éternelle discussion sur le sexe des anges. Il s’agit, en effet, de celle de l’Autorité morale de l’Opposition dite ‘’Républicaine’’.

C’est Léon Kengo wa Dondo qui porte désormais cette étoffe, qu’une frange de l’opposition lui a habillé le week-end dernier. 

Comme il fallait s’y attendre, les mécontents commencent à sortir de terre, telles des champignons. Ils ne veulent pas en entendre parler. Parmi eux, un homme qui n’a pas l’habitude de mettre sa langue en poche : Joseph Olengankoy. 

L’opposant Président du FONUS (Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité) a dit énergiquement NON à cette ‘’prétention’’, non sans se déverser sur la personne du Président du Sénat : Kengo n’a jamais été opposant. 

La preuve, dit-il, après avoir régné avec le Marechal Mobutu, il est actuellement la deuxième personnalité du régime. C’est Tshisekedi qui peut se targuer de cette position de personne morale de l’opposition. 

A défaut, c’est lui-même, le désigné ‘’Soso ya pembe’’. 

D’autres opposants, opposés également à cette élévation de Kengo, préparent certainement des déclarations hostiles qu’ils n’hésiteront pas à larguer sur la place publique le moment venu.

Mais, que Kengo, Olengankoy ou un autre opposant se considère Autorité Morale de l’opposition, l’essentiel reste à savoir, en quoi cette lutte de leadership est nécessaire pour qu’enfin, la RD. Congo puisse avoir une opposition digne de ce nom ? 

L’attente parait trop longue, pour le peuple congolais qui, décidément, n’arrive toujours pas à tirer profit d’une opposition permanemment divisée qui faille, de ce fait, à sa mission de faire le contrepoids au pouvoir et même à l’alternance. 

Pourquoi, 32 ans depuis sa création, l’UDPS de Tshisekedi continue à regarder le pouvoir en spectateur, malgré une popularité incontestable ? 

Pourquoi, de Mobutu à Kabila Joseph, bon nombre d’opposants terminent leur combat en rejoignant le pouvoir, plutôt que d’arracher l’alternance ? 

Pourquoi, deux législatures durant, cette opposition n’arrive pas à s’accorder sur la question de Porte-parole ? 

Autant des ‘’pourquoi’’ qui appellent à l’explication. Laquelle invite une véritable remise en question des uns et des autres qui se prétendent opposants. Il est temps que l’opposition congolaise, si elle existe vraiment, puisse revoir ses calculs. 

Si elle veut, cette fois-ci, jouer sa propre carte, c’est l’exercice à se soumettre obligatoirement. 

L’alternance tant souhaitée a un prix : l’organisation, l’unité et un vrai projet de société. Jusque-là, elle nous propose de la distraction.
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Socrate Nsimba
La Pros

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