Le 26/03/2014
*Cette histoire de menaces contre certains pays de la Région des Grands Lacs africains, sous le prétexte du respect, par leurs Présidents respectifs, des mandats constitutionnels, a provoqué un tollé général à Kinshasa.
C’est dans cette optique que Baudouin Banza Mukalay Sungu, usant de sa casquette d’Autorité Morale de l’UDCO, un des partis membres de la Majorité Présidentielle, réagit, au travers d’une interview accordée à Forum des As.
L’homme y décortique tout. Il aborde, en effet, le fond des choses, en relevant, par exemple, les non-dits, dans les propos de Russ Feingold, relayés récemment sur les ondes de Rfi.
Plus loin, il parle aussi de l’avènement imminent du gouvernement de cohésion nationale et scrute, avec optimisme, l’horizon 2016. Lisez-le !
Dans cette série de réponses qu’il a réservées aux pertinentes préoccupations axées sur l’actualité brûlante, il y a lieu d’en tirer quelques matières à réflexion. En tout cas, Baudouin Banza n’y a pas mis de gantelets, ni de circonlocutions oiseuses.
Dosé, méticuleux et réfléchi. Il l’aura été, sur toute la ligne. Dans cette contre-attaque, il rappelle, sommairement, l’histoire des USA face à la guerre et établit des similitudes avec la situation actuelle dans la Région des Grands Lacs, avant de livrer sa lecture des faits sur l’évolution, quoique sur des voies escarpées, des efforts en cours en RD. Congo.
Baudouin Banza : comment réagissez-vous aux récents propos de l’Envoyé spécial d’Obama en RDC et dans la région des Grands Lacs sur le strict respect des mandats constitutionnels des chefs d’Etat de la région ?
Le sénateur Russ Feingold a reconnu les efforts déployés par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour pacifier et sécuriser le pays, pour apporter des réformes... Il a insisté sur le respect des mandats constitutionnels en disant qu’il faut plus d’institutions fortes que d’hommes forts.
Moi, je crois qu’il s’agit là juste des déclarations de principe ! Parce que, pour qu’il y ait des institutions fortes, elles ne doivent qu’être bâties par des hommes forts qui sont dans un contexte historique déterminé et de la particularité de chaque pays !
Quand on parle d’institutions de la Cinquième République, c’est le Général De Gaulle qui les a bâties !
Quand on parle d’institutions des Etats-Unis, c’est Georges Washington qui les a édifiées ! Ce n’était pas des citoyens lambda !
N’oubliez pas que les Etats-Unis étaient confrontés à la guerre.
Dans un pays post-conflit comme le nôtre où les intérêts sont centrifuges, où il est difficile de parler tous de l’intérêt général, il faut quelqu’un qui montre la direction, qui rassemble...
Et moi, je ne pense pas que quand il y a devant nous un homme qui montre la direction, qui rassemble, qu’on le prenne pour un homme fort !
Les institutions fortes sont bâties au fil des années. Elles ne sont pas le fruit d’une génération spontanée ! Qu’on ne se détrompe ! C’est le temps qui permet de corriger les institutions, de les améliorer pour qu’elles soient plus fortes que les autres.
Concrètement, Baudouin Banza, lorsque Russ Feingold insiste sur le strict respect du mandat présidentiel reconnu par la Constitution, ne trouvez-vous pas qu’il s’agirait d’une menace face aux dérives des chefs d’Etat africains ?
J’ai parlé d’intérêts centrifuges dans des pays post-conflits comme le nôtre. Vous savez qu’en Europe, dans des pays comme la France, confrontée notamment à la guerre du Mali, le président de la République a dû inviter tous les ténors de l’Opposition pour discuter de l’engagement et de l’avenir de la France !
Mais ici, si on invite l’Opposition, elle ne viendra pas ! Il y aura même des gens qui vont soutenir la guerre contre le pays ! Il faut donc du temps pour que les gens comprennent c’est quoi l’Opposition. C’est quoi l’intérêt suprême de la Nation !
Etre opposant, c’est faire des observations, des contrepropositions… Ce n’est pas de voir des pièges partout et en tout. Que les gens comprennent que l’Opposition doit être démocratique. Qu’elle doit faire preuve de tolérance, respecter les institutions et ceux qui les animent...
Or, dans nos pays, être opposant, c’est de ne même plus respecter les animateurs des institutions !
Il faut que ceux qui sont au pouvoir sachent aussi qu’ils n’y sont pas pour eux-mêmes, pour accumuler des richesses à leur compte ! Ils doivent apprendre à partager et à respecter les règles de la démocratie.
Qu’attend-on principalement du Gouvernement de cohésion nationale ?
Je ne vois pas pourquoi on veut dramatiser ! Le Gouvernement d’union nationale n’est pas un gouvernement spécial, dont les animateurs viendront du ciel ! Il dépend de la volonté du président de la République de rassembler davantage.
Il reste un gouvernement d’hommes, faits de chair et dont le sang circule dans les veines. Il y a des faiblesses humaines. Et donc ne mystifions pas trop les choses. On ne peut pas me dire sincèrement que le gouvernement en place, dirigé par Matata Ponyo, n’a rien fait !
Et que le Gouvernement de cohésion nationale serait mieux. Ce serait une erreur de le croire. On ne peut pas me convaincre. Puisqu’on peut remplacer un gouvernement pour des raisons d’efficacité politique !
Et cela n’a rien à voir avec l’efficacité de gestion ! Je dirais même qu’on peut le remplacer pour des raisons d’opportunité politique. Et je crois que c’est le cas.
Je ne vois pas pourquoi on veut dramatiser ! Le Gouvernement d’union nationale n’est pas un gouvernement spécial, dont les animateurs viendront du ciel !
Il dépend de la volonté du président de la République de rassembler davantage. Il reste un gouvernement d’hommes, faits de chair et dont le sang circule dans les veines. Il y a des faiblesses humaines.
Et donc ne mystifions pas trop les choses. On ne peut pas me dire sincèrement que le gouvernement en place, dirigé par Matata Ponyo, n’a rien fait ! Qu’il a pêché par incapacité.
Et que le Gouvernement de cohésion nationale serait mieux. Ce serait une erreur de le croire. On ne peut pas me convaincre. Puisqu’on peut remplacer un gouvernement pour des raisons d’efficacité politique !
Et cela n’a rien à voir avec l’efficacité de gestion ! Je dirais même qu’on peut le remplacer pour des raisons d’opportunité politique. Et je crois que c’est le cas. Le Gouvernement de cohésion nationale est attendu justement pour l’unité, ainsi que pour plus de paix et de calme.
L’horizon 2016 ne vous fait-il pas frissonner ?
Il ne faut pas considérer 2016 comme une date fatidique. La Constitution a fixé à cinq ans le mandat du président de la République.
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Propos réalisés par FDA
Titre et chapeau sont de La Prospérité)*
*Cette histoire de menaces contre certains pays de la Région des Grands Lacs africains, sous le prétexte du respect, par leurs Présidents respectifs, des mandats constitutionnels, a provoqué un tollé général à Kinshasa.
C’est dans cette optique que Baudouin Banza Mukalay Sungu, usant de sa casquette d’Autorité Morale de l’UDCO, un des partis membres de la Majorité Présidentielle, réagit, au travers d’une interview accordée à Forum des As.
L’homme y décortique tout. Il aborde, en effet, le fond des choses, en relevant, par exemple, les non-dits, dans les propos de Russ Feingold, relayés récemment sur les ondes de Rfi.
Plus loin, il parle aussi de l’avènement imminent du gouvernement de cohésion nationale et scrute, avec optimisme, l’horizon 2016. Lisez-le !
Dans cette série de réponses qu’il a réservées aux pertinentes préoccupations axées sur l’actualité brûlante, il y a lieu d’en tirer quelques matières à réflexion. En tout cas, Baudouin Banza n’y a pas mis de gantelets, ni de circonlocutions oiseuses.
Dosé, méticuleux et réfléchi. Il l’aura été, sur toute la ligne. Dans cette contre-attaque, il rappelle, sommairement, l’histoire des USA face à la guerre et établit des similitudes avec la situation actuelle dans la Région des Grands Lacs, avant de livrer sa lecture des faits sur l’évolution, quoique sur des voies escarpées, des efforts en cours en RD. Congo.
Baudouin Banza : comment réagissez-vous aux récents propos de l’Envoyé spécial d’Obama en RDC et dans la région des Grands Lacs sur le strict respect des mandats constitutionnels des chefs d’Etat de la région ?
Le sénateur Russ Feingold a reconnu les efforts déployés par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour pacifier et sécuriser le pays, pour apporter des réformes... Il a insisté sur le respect des mandats constitutionnels en disant qu’il faut plus d’institutions fortes que d’hommes forts.
Moi, je crois qu’il s’agit là juste des déclarations de principe ! Parce que, pour qu’il y ait des institutions fortes, elles ne doivent qu’être bâties par des hommes forts qui sont dans un contexte historique déterminé et de la particularité de chaque pays !
Quand on parle d’institutions de la Cinquième République, c’est le Général De Gaulle qui les a bâties !
Quand on parle d’institutions des Etats-Unis, c’est Georges Washington qui les a édifiées ! Ce n’était pas des citoyens lambda !
N’oubliez pas que les Etats-Unis étaient confrontés à la guerre.
Dans un pays post-conflit comme le nôtre où les intérêts sont centrifuges, où il est difficile de parler tous de l’intérêt général, il faut quelqu’un qui montre la direction, qui rassemble...
Et moi, je ne pense pas que quand il y a devant nous un homme qui montre la direction, qui rassemble, qu’on le prenne pour un homme fort !
Les institutions fortes sont bâties au fil des années. Elles ne sont pas le fruit d’une génération spontanée ! Qu’on ne se détrompe ! C’est le temps qui permet de corriger les institutions, de les améliorer pour qu’elles soient plus fortes que les autres.
Concrètement, Baudouin Banza, lorsque Russ Feingold insiste sur le strict respect du mandat présidentiel reconnu par la Constitution, ne trouvez-vous pas qu’il s’agirait d’une menace face aux dérives des chefs d’Etat africains ?
J’ai parlé d’intérêts centrifuges dans des pays post-conflits comme le nôtre. Vous savez qu’en Europe, dans des pays comme la France, confrontée notamment à la guerre du Mali, le président de la République a dû inviter tous les ténors de l’Opposition pour discuter de l’engagement et de l’avenir de la France !
Mais ici, si on invite l’Opposition, elle ne viendra pas ! Il y aura même des gens qui vont soutenir la guerre contre le pays ! Il faut donc du temps pour que les gens comprennent c’est quoi l’Opposition. C’est quoi l’intérêt suprême de la Nation !
Etre opposant, c’est faire des observations, des contrepropositions… Ce n’est pas de voir des pièges partout et en tout. Que les gens comprennent que l’Opposition doit être démocratique. Qu’elle doit faire preuve de tolérance, respecter les institutions et ceux qui les animent...
Or, dans nos pays, être opposant, c’est de ne même plus respecter les animateurs des institutions !
Il faut que ceux qui sont au pouvoir sachent aussi qu’ils n’y sont pas pour eux-mêmes, pour accumuler des richesses à leur compte ! Ils doivent apprendre à partager et à respecter les règles de la démocratie.
Qu’attend-on principalement du Gouvernement de cohésion nationale ?
Je ne vois pas pourquoi on veut dramatiser ! Le Gouvernement d’union nationale n’est pas un gouvernement spécial, dont les animateurs viendront du ciel ! Il dépend de la volonté du président de la République de rassembler davantage.
Il reste un gouvernement d’hommes, faits de chair et dont le sang circule dans les veines. Il y a des faiblesses humaines. Et donc ne mystifions pas trop les choses. On ne peut pas me dire sincèrement que le gouvernement en place, dirigé par Matata Ponyo, n’a rien fait !
Et que le Gouvernement de cohésion nationale serait mieux. Ce serait une erreur de le croire. On ne peut pas me convaincre. Puisqu’on peut remplacer un gouvernement pour des raisons d’efficacité politique !
Et cela n’a rien à voir avec l’efficacité de gestion ! Je dirais même qu’on peut le remplacer pour des raisons d’opportunité politique. Et je crois que c’est le cas.
Je ne vois pas pourquoi on veut dramatiser ! Le Gouvernement d’union nationale n’est pas un gouvernement spécial, dont les animateurs viendront du ciel !
Il dépend de la volonté du président de la République de rassembler davantage. Il reste un gouvernement d’hommes, faits de chair et dont le sang circule dans les veines. Il y a des faiblesses humaines.
Et donc ne mystifions pas trop les choses. On ne peut pas me dire sincèrement que le gouvernement en place, dirigé par Matata Ponyo, n’a rien fait ! Qu’il a pêché par incapacité.
Et que le Gouvernement de cohésion nationale serait mieux. Ce serait une erreur de le croire. On ne peut pas me convaincre. Puisqu’on peut remplacer un gouvernement pour des raisons d’efficacité politique !
Et cela n’a rien à voir avec l’efficacité de gestion ! Je dirais même qu’on peut le remplacer pour des raisons d’opportunité politique. Et je crois que c’est le cas. Le Gouvernement de cohésion nationale est attendu justement pour l’unité, ainsi que pour plus de paix et de calme.
L’horizon 2016 ne vous fait-il pas frissonner ?
Il ne faut pas considérer 2016 comme une date fatidique. La Constitution a fixé à cinq ans le mandat du président de la République.
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Propos réalisés par FDA
Titre et chapeau sont de La Prospérité)*
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