vendredi 2 mai 2014

Affaire Blé Goudé : Le Procureur accepte un arrangement

le 02-05-2014

Charles Blé Goudé, présent dans le prétoire, ne s'est pas exprimé, hier. C'est un accord qui semble faire l'affaire de toutes les parties : le Procureur, l'accusation et la défense. 

Dans l’affaire le Procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) contre Charles Blé Goudé, un arrangement a été trouvé pour accélérer la procédure. Ce « deal » a été exposé, jeudi 1er mai 2014, à la Cpi 



Charles Blé Goudé, présent dans le prétoire, ne s'est pas exprimé, hier.

C'est un accord qui semble faire l'affaire de toutes les parties : le Procureur, l'accusation et la défense.

Dans l’affaire le Procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) contre Charles Blé Goudé, un arrangement a été trouvé pour accélérer la procédure. Ce « deal » a été exposé, jeudi 1er mai 2014, à la Cpi à La Haye, pendant la conférence de mise en état dont l'objectif était de discuter justement de ces questions de procédure. 

L'ex-leader de la jeunesse pro-Gbagbo était présent dans le prétoire dans l’élément vidéo de 52 minutes, que le Porte-parolât et l’Unité des affaires publiques de la Cpi, nous a transmis par mail. Il n'a pas pris la parole pour autant. 

Présentant une bonne mine, Charles Blé Goudé, habillé dans un costume marron et une chemise blanche avec une cravate rouge, suivait l'audience avec des écouteurs. 

Contrairement au suspect, la juge unique de la Chambre préliminaire I de la Cpi, Silvia Fernandez de Gurmendi, l'accusation représentée par Mc Donald, le substitut du Procureur, et la défense amenée par Me Nick Kaufman, se sont exprimés. 

Après les différentes interventions, la juge unique est arrivée à cette conclusion : « Vous avez conclu un accord à propos de toutes les questions que vous avez abordées : la question de la communication, la question du tableau qui contient les éléments (de preuves), la question relative au protocole sur la gestion des informations confidentielles. 

Et, je pense qu'ainsi, nous avons épuisé la liste des questions qui figuraient dans notre décision du 14 avril (2014) ».

Bien avant, elle a trouvé que c'est « une bonne chose » que l'accusation et la défense soient parvenues à cet accord. Silvia Fernandez de Gurmendi a ajouté que cet arrangement ne peut marcher que si les deux parties restent en communication. 

« Je compte sur vous pour que ce dialogue soit efficace », a-t-elle lancé, souhaitant avoir le document contenant l'accord. Sur-le-champ, ce vœu a été réalisé. 

Cela ne pouvait que la réjouir ce d'autant plus que c'est la juge, selon les informations livrées pendant l'audience, qui a demandé et obtenu des deux parties de s'entendre pour que la procédure aille vite. Et le mardi 29 avril 2014, elles sont parvenues à cet accord.

Pour comprendre cet gentlemen agreement, il faut relever que les faits reprochés à Laurent Gbagbo sont identiques à ceux pour lesquels, Charles Blé Goudé est poursuivi devant la Cpi. Or, des documents relatifs à l'ex-chef de l'Etat ivoirien ont déjà été communiqués. 

C'est dire qu'ils vont aussi servir dans l'affaire Blé Goudé et permettre de gagner du temps. 

“Il y a 4800 documents à charge...ceux qui sont considérés comme documents à charge contre M. Gbagbo le seront contre M. Blé Goudé”, a signifié, à juste titre, le collaborateur de Fatou Bensouda peu après le début de l'audience. 

Quant à l'avocat Isralien de l'ancien leader estudiantin ivoirien, il a lâché au cours de l'audience, hier: “L'affaire Gbagbo dure depuis plus de deux ans. 

Or, M. Blé Goudé n'a aucune envie de moisir dans la prison pendant deux ans et demi”. 

Auparavant, Me Kaufman a souhaité que la Chambre préliminaire I donne des délais très courts pour la communication des élements de preuve.

En somme, l'accord facilite la tâche aux différentes parties.

Charles Blé Goudé, 42 ans, aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité (meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains) qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences post-électorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. 

C'est le 30 septembre 2013 que la chambre préliminaire I de la Cpi a levé les scellés sur son mandat d’arrêt délivré le 21 décembre 2011. 

Après plusieurs mois d'hésitation, le gouvernement ivoirien a finalement décidé du transfèrement à La Haye de celui qu'il détenait depuis le 17 janvier 2013, date de son arrestation au Ghana. 

L'ex-ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo a fait sa première comparution, jeudi 27 mars 2014, à La Haye. L'audience de confirmation des charges a été fixée au 18 août 2014.
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SOIR INFO

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