Le Maitre et son cheval de troie..........
Les FARDC et l’armée rwandaise (RDF) se sont affrontés, mercredi 11 juin, à l’arme légère et lourde sur la colline de Kanyesheja, dans la localité de Kabagana II à une vingtaine de kilomètres de Goma.
Les Congolais accusent les Rwandais d’avoir "enlevé" un de leurs soldats. Les Rwandais soutiennent naturellement le contraire.
Selon eux, des militaires congolais auraient pénétré sur le territoire rwandais et attaqué une patrouille de la RDF. Bilan: cinq tués côté FARDC. Les autorités provinciales du Nord Kivu restent muettes sur le nombre des victimes.
Après la «défaite» des rebelles du M23 début novembre dernier, le Rwanda de Paul Kagamé - suspecté de soutenir ces combattants - suit avec le plus grand intérêt les opérations conjointes Monusco-FARDC en vue de la reddition des miliciens des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).
Des opposants armés au régime de Kigali que celui-ci qualifient collectivement de "génocidaires". Le maître de Kigali n’en veut pas.
Depuis quelques mois, des sources rapportaient que l’armée rwandaise (Rwandese defence Forces) avait amassé des troupes à la frontière commune au niveau du Nord Kivu. Objectif : faire échec à des infiltrations.
Dans un récent voyage à Ruhengeri, l’ex-fief du clan Habyarimana, le président Paul Kagamé avait, début juin, invité la population à collaborer avec la police et les autorités administratives pour démasquer les "infiltrés" en provenance du Congo voisin.
Mercredi 11 juin à l’aube, des tirs nourris ont réveillé la population en sursaut. Selon le colonel Olivier Amuli, porte-parole des FARDC au Nord Kivu, tout a commencé à 05h00 du matin. Un habitant contacté par l’AFP parle, lui, de 04h00.
Pour une raison inconnue, des éléments de la «RDF» ont franchi la frontière congolaise et enlevé un militaire congolais, un caporal. Interrogé par l’agence française, Amuli a précisé dans un texto que les troupes congolaises ont opposé une forte réaction à cette incursion en repoussant les Rwandais « chez eux ».
Des échanges de tirs ont eu lieu à la colline de Kanyesheza, située à une vingtaine de kilomètres de Goma. La nouvelle a été confirmée par le gouverneur du Nord Kivu Julien Paluku. Selon un habitant d’un village proche des affrontements, les combats avaient repris vers 14h00.
Dans un communiqué publié mercredi, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, accuse les soldats congolais d’avoir violé l’intégrité du territoire rwandais et d’avoir attaqué une patrouille de la RDF.
A en croire Mushikiwabo, cette agression a dégénéré en affrontements. Bilan : cinq morts dans les rangs des FARDC.
Dans son communiqué, le chef de la diplomatie rwandaise a averti les autorités congolaises à cesser «toute attaque contre le territoire rwandais» car «le Rwanda se tenait prêt à agir pour protéger ses citoyens».
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a, pour sa part, relativisé l’ampleur de l’incident en parlant de "petits incidents". Pour lui, "ce n’était pas des combats entre deux armées".
Il a néanmoins accusé l’armée rwandaise d’avoir provoqué ces incidents.
Question : comment expliquer ce lourd bilan côté congolais?
A en croire Paluku, les autorités provinciales seraient occupées à identifier les "causes" de ces échanges de tirs. "L’enquête est en cours", selon la formule consacrée. En attendant, une délégation congolaise était en route pour "négocier le retour du militaire congolais enlevé".
A la Monusco, même discours serein voire minimaliste. Commandant des forces de la Mission onusienne, le général Dos Santos Cruz, a confirmé l’accrochage en précisant qu’il s’agit d’un "incident mineur".
Ajoutant : "La situation est revenue au calme". L’officier croit trouver un début d’explication en faisant remarquer qu’à la frontière entre le Congo-Kinshasa et le Rwanda, il y a des endroits où "la frontière n’est pas clairement définie". "A ces endroits, les troupes de deux pays sont très très proches".
Depuis son avènement à la tête de l’Etat congolais fin janvier 2001, "Joseph Kabila" considère toutes les questions touchant au Rwanda comme relevant du "secret défense". L’homme entretient des relations d’une opacité totale avec le régime rwandais de Paul Kagamé.
Le 30 juin 2010, la parade militaire prévue à l’occasion du 50ème anniversaire de l’l’indépendance du Congo a été retardée de plusieurs heures. Au motif que l’avion qui amenait le satrape rwandais à Kinshasa avait quitté Kigali avec plus d’une heure de retard.
Ce jour là, les Kinois ont pris la mesure du lien de subordination qui existait entre "Joseph" et ses parrains ougandais et rwandais. Au-delà des apparences, entre "Kabila" et Kagamé la complicité est totale. Le reste n’est que du cinéma.
Fort de ce lien de subordination, "Joseph" se démène comme un beau diable pour éloigner les miliciens Hutus des FDLR de la frontière rwandaise.
Au lieu de demander au Haut commissariat aux réfugiés de reconduire ces citoyens rwandais dans leur pays d’origine, "Joseph" préfère les installer au Congo.
En 2010, il avait tenté sans succès de les délocaliser au Maniema. Il est maintenant question de les "déporter" à l’Equateur en attendant de leur trouver un "pays d’accueil".
En attendant de connaître l’élément déclencheur des affrontements de ce mercredi, il est clair que "Joseph Kabila" est plus soucieux de la sécurité nationale du Rwanda de Kagame que de l’intégrité physique et du bien-être des Congolais.
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B.A.W
© Congoindépendant
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