mercredi 11 juin 2014

Kinshasa: des députés de l’Equateur opposés au transfert des FDLR à Irebu

le 11 juin, 2014 

MONUSCO DSRSG, Abdallah Wafy and Lambert Mende, DRC minister of communication arrived in Kanyabayonga MONUSCO base where FDLR rebels who surrendered to SADEC are accommodated with the logistic support of MONUSCO , the 5th of June 2014. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Dans une déclaration faite mardi 10 juin au Palais du Peuple à Kinshasa, les députés nationaux de l’Equateur se sont opposés à la relocalisation dans cette province des rebelles des FDLR qui ont volontairement déposé les armes dans les Kivus. 

Ces élus redoutent que la présence de ces derniers accentue l’insécurité à l’Equateur. Le gouvernement congolais planifie de regrouper les ex-FDLR qui ne désirent pas rentrer dans leurs pays dans un camp militaire à Irebu avant leur transfert dans un autre pays d’accueil.

«L’opinion tant nationale qu’international n’ignore pas les atrocités commises par ce mouvement politico-militaire à l’Est du pays. A ce point de vue, la décision du gouvernement relative à cette relocalisation n’est pas réfléchie», a affirmé le président du caucus des députés de l’Equateur, Nicolas Akpanza, qui lisait la déclaration de ses pairs.

Cette province est déjà confrontée à plusieurs autres problèmes d’ordre sécuritaires, selon la même source.

«Les réfugiés centrafricains se trouvent nombreux sur le sol de notre province, avec des conséquences négatives sur la vie des autochtones, la précarité de la situation de la province suite au dossier [des insurgés] Enyele, les récents expulsés du Congo Brazzaville sont pour la plupart des ressortissant de l’Equateur», a expliqué Nicolas Akpanza.

A cela s’ajoutent de nombreux conflits de terre qui débouchent sur des affrontements meurtriers.

Pour lui, «la province de l’Equateur, plus précisément Irebu ne dispose pas d’une base militaire pour fonder la relocalisation des FDLR; alors que les deux grandes bases militaires dont dispose le pays se trouvent à Kamina [Katanga] et Kitona [Bas-Congo].»

La veille de cette déclaration, la Nouvelle société civile avait aussi désapprouvé l’idée de relocaliser les FDLR à l’Equateur.

Processus appuyé par la Monusco

Quatre-vingt-quatre rebelles hutu rwandais ont volontairement déposé leurs armes samedi dernier à Kigogo (Sud-Kivu) dans le Sud-Kivu. Avant eux, d’autres combattants FDLR avaient déjà déposé volontairement les armes au Nord-Kvu. 

La Monusco a réaffirmé mercredi son soutien à ce processus de désarmement volontaire.

Dès que les éléments d’un groupe armé manifeste le désir de déposer les armes, la Monusco les reçoit et veille à ce «qu’ils soient traités selon les standards internationaux», en vue d’inciter les autres combattants à se rendre, a expliqué le général Abdallah Wafy, représentant spécial adjoint de Ban Ki-moon chargé des opérations de l’est de la RDC.

Les FDLR qui ne souhaiteront pas rentrer au Rwanda seront conduits à Walungu (Sud-Kivu), avant d’être acheminés à Bukavu puis à Kisangani (Province Orientale) par la Monusco. Le reste de leur parcours sera assuré par le gouvernement congolais de Kisangani à Irebu, en passant par Mbandaka (Equateur), a-t-il précisé.

Vous pouvez écouter le général Abdallah Wafy dans cet extrait sonore:

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