samedi 12 juillet 2014

Alternance 2016 : Lambert Mende, le bouffon du roi


Lambert Mende Omalanga

La tribune intitulée «L’agenda secret neo-conservateur d’Obama» (Obama’s secret neo-con agenda) publiée, sous la signature de Richard Miniter, dans le magazine américain «Forbes» daté du 30 juin 2014 a rendu «Joseph Kabila» fou de rage. Ses "petits soldats", mêmement. 

Le mercredi 9 juillet, le ministre des Médias et porte-parole du «raïs», Lambert Mende Omalanga, s’est livré à un numéro digne d’un bouffon du roi. Tout ça parce que les Congolais et le reste du monde demande à son "patron" de respecter la Constitution qui limite le nombre de mandat présidentiel à deux.

Dans cette tribune, Richard Miniter a fait trois annonces choc. 

D’abord,
«Joseph Kabila» aurait amassé une fortune estimée à 15 milliards de dollars $US. Ensuite, la mainmise de la fratrie «Kabila» sur les richesses du pays. Un certain Selemani aurait détourné 300 millions $US destinés au trésor public. Jaynet et Zoé, devenus parlementaires, se seraient arrogé le monopole des imprimés de valeur destinés au gouvernement. 

Le journaliste d’épingler les biens mal acquis par le numéro un Congolais grâce aux intérêts qu’il posséderait dans les concessions minières et autres exploitations pétrolières. 

L’argent généré serait « planqué » dans des paradis fiscaux britanniques. In fine, Miniter a annoncé que l’Occident pourrait "frapper" le satrape congolais dans son "portefeuille" s’il ne "dégageait" pas le 19 décembre 2016.

Lors de son point de presse du 9 juillet, Mende a semblé dans un état second. Ses mains partaient dans tous les sens. L’homme ne cessait de dandiner tout en riant jaune. L’agitation était palpable. 

Les spécialistes du langage corporel n’ont pas manqué de constater que le ministre dit de la « Nouvelle citoyenneté » contenait mal son courroux. En bon bouffon, plus kabiliste que "Joseph Kabila", il a été chargé de laver l’honneur « souiller » de son « roi ».

Aveuglé, Mende a oublié quelques règles que tout porte-parole digne de ce nom doit observer lors d’une «communication de crise ». A savoir : préparer la communication ou le message, connaître le sujet, dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, bannir l’arrogance et l’agressivité, garder son calme.

Mercredi 9 juillet, « Lambert » est resté égal à lui-même : arrogant, agressif, cassant. Tel ce soldat japonais qui se cachait dans la jungle durant les années 80 croyant que la Deuxième mondiale n’était pas encore terminée, Mende est apparu bourré de certitudes. 

Pour lui, son « roi » est toujours le maître du jeu. Il n’a pas compris que le tapis est en train de se dérober sous les pieds de son « patron». Il est vrai que le pouvoir a tendance à rendre son détenteur non seulement fou mais aussi aveugle et sourd.

Faute d’arguments, Mende a commencé par brocarder l’auteur de l’article. 

« Il y a un journaliste qui se dit free-lance, lance-t-il. Il y en a quelques uns ici. C’est quelqu’un qui n’est même pas lié à un organe de presse. Il ne travaille pas chez Forbes. Il est free-lance. C’est quelqu’un qui peut publier un bon article tout comme il peut vous publier un tract. Il vit grâce à ceux qui lui donnent quelque chose pour écrire. Nous ne connaissons même pas ce monsieur ».

Ministre des Médias mieux, ministre de l’Information, Mende a étalé ainsi son ignorance en assimilant un journaliste free-lance en une sorte de «mercenaire de la plume» prêt à rédiger n’importe quoi moyennant finance. 

Alors que le mot «free-lance» n’a rien de péjoratif. Il signifie simplement un «travailleur indépendant». C’est un statut fort courant en Occident dans les milieux de la presse, de la publicité, du graphisme et de la photographie. Un journaliste free-lance est un indépendant - par opposition à un salarié. Il est payé à la production ou pige. Le journaliste Richard Miniter est un journaliste d’investigation bien connu qui collabore avec plusieurs médias américains.

Dans son "papier", Miniter écrit clairement qu’il s’est référé à des sources occidentales mais aussi à des experts africains. Mende ne tardera pas à être confondu. Les faits sont têtus. Très têtus.

Qui ignore encore la mainmise de la « fratrie Kabila » sur les ressources tant minières que naturelles du Congo ?

Qui ignore qu’il faut recourir au "précieux concours" d’un des membres de la "famille présidentielle" tant pour investir au Congo démocratique que pour obtenir le règlement d’un contentieux devant les Cours et tribunaux?

Qui ignore que Jaynet «Kabila» et son associé dans la société CAMEC, le Zimbabwéen blanc Billy Rautenbach, avaient entrepris des démarches auprès de la Présidence de la République en janvier 2006 pour obtenir l’autorisation en vue d’exploiter la mine d’uranium de Shinkolobwe, au Katanga ?

Qui ignore que l’homme d’affaires Dan Gertler et «Joseph Kabila» font des juteuses affaires et que le premier sert de prête-nom au second ?

En août 2007, le gouvernement congolais n’avait-il pas approuvé un «contrat de partage de production de petrole», signé en date du 7octobre 2006 entre la RD Congo et l’«Association» dénommée «Nessergy Ltd-Cohydro»? 

Qui se dissimulait derrière "Nessergy Ltd", si ce n’est Dan Gertler?

Dans un communiqué daté du 23 janvier 2014, Global Witness ne rapportait-il pas que le gouvernement congolais avait conclu un accord pétrolier "déficitaire" avec la même société Nessergy consistant au rachat par l’Etat congolais des droits pétroliers de la société offshore Nessergy pour un montant "des centaines de fois supérieur au prix payé" par ladite société - soit 500 000 $ US?

Qui ignore qu’en mai 2010, le gouvernement congolais signait un autre contrat de «partage de production» de pétrole avec les sociétés Offshore Caprikat Ltd et Foxwhelp Ltd, basées, toutes les deux, dans les Iles Vierges, au Royaume Uni? 

Peut-on expliquer pourquoi le bonus de signature d’un total de six millions $US a été payé à l’Etat congolais par un avocat nommé Médard Palankoyi, connu comme étant un proche de Gertler ? 

Les véritables propriétaires de Caprikat et Foxwhelp ne seraient-ils pas le duo «Kabila» et Gertler ?

Lambert Mende Omalanga a raté l’occasion de se taire en déclarant : «Notre président est l’un de rares chefs d’Etat à ne pas avoir des comptes dans ces pays où les autres avaient l’habitude et ont l’habitude. Il y a des procès contre certains chefs d’Etat pour biens mal acquis. Avez-vous entendu quelqu’un citer le nom de Joseph Kabila. Ce journaliste est-il mieux informé que le monde entier» ? Qu’en sait-il?

Il est assez symptomatique de voir l’ancien rebelle Lambert Mende défendre avec tant d’ardeur le régime des «Kabila». 

Un régime qu’il a combattu jadis avec la "même conviction", les armes à la main, dans les rangs successivement de la rébellion pro-rwandaise du RCD et dans le RCD/KML de Mbusa Nyamwisi - pour cause de «dictature». Les raisons invoquées à l’époque ont-elles disparu? C’est pire que de la prostitution... 
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant

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