samedi 26 juillet 2014

Crash du vol Air Algérie: «Les débris éparpillés sur 500 mètres»

le 26-07-2014

 
Un hélicoptère de l'armée française se pose à proximité du site du crash du vol Air Algérie, ce vendredi 25 juillet dans le nord du Mali.REUTERS/ECPAD

Au lendemain du crash du vol Air Algérie dans le nord du Mali, jeudi, avec 118 passagers à son bord, le président burkinabè s’est rendu sur le site du crash. Le général Gilbert Diendjéré, chef d’état-major burkinabè, décrit un site sur lequel il sera « difficile de récupérer quoi que ce soit ». 

Les deux boîtes noires de l'appareil ont déjà été découvertes tout de même. Les familles des victimes doivent se rendre sur les lieux du crash, ce samedi.

« Les débris étaient éparpillés sur une distance de 500 mètres », rapporte le général Gilbert Diendjéré, chef d'état-major particulier du président du Burkina Faso et président de la cellule de crise burkinabè, qui s'est rendu vendredi sur le lieu du crash du vol Air Algérie en compagnie de Blaise Compaoré. 

Le contact avec le vol AH 2017 a été perdu à 1 h 47 TU, jeudi, selon Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères - soit une demi-heure après son décollage de Ouagadougou. 

L’avion avait décollé à 1 h 17 (TU) de la capitale burkinabè et devait atterrir à Alger à 4 h 10 TU. L'épave a été retrouvée à Gossi, à 160 kilomètres au sud-ouest de Gao, dans le nord de Mali, près de la frontière burkinabè.

L'avion a « touché le sol avant de se désintégrer »

Selon le général Gilbert Diendjéré, l'étalement des débris est « dû au fait que l’avion s’est écrasé d’abord sur le sol et a dû rebondir pour aller un peu plus loin », avance le militaire burkinabè. 

« Il y a bel et bien un impact au sol, il y a même un cratère, qui est bien visible, et qui montre que l’avion a effectivement touché le sol avant de se désintégrer », précise le général Diendjéré. 

Il a également confirmé que l’avion était « complètement désintégré ». « Il est difficile aujourd’hui, de pouvoir récupérer quoi que ce soit », observe-t-il, estimant qu’il va être « difficile de pouvoir récupérer des corps ». 

Le chef d’état-major a confirmé que l’une des deux boîtes noires de l’appareil avait été retrouvée, hier, et la Minusma a déclaré aujourd'hui la découverte de la deuxième boîte noire.



Selon Jean Bertin Ouedraogo, ministre burkinabè des Transports, l'enquête va bientôt démarrer avec l'arrivée sur place de spécialistes français pour appuyer les techniciens burkinabè et maliens. 

« Nous travaillons actuellement avec le soutien des autorités françaises qui vont dépêcher des équipes spécialisées pour, non seulement l’identification des corps, mais pour engager véritablement, avec les forces Serval en place au Mali, les actions nécessaires pour nous permettre d’avoir beaucoup plus de visibilité et de comprendre un peu mieux ce qu’il s’est passé », a-t-il déclaré, précisant que le Mali coordonnera les opérations de recherche. Les autorités burkinabè ont, de leur côté « saisi l’organisation internationale de l’aviation civile pour leur donner toutes les informations en [leur] possession sur cet accident ».

Le président malien à Gao

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est pour sa part rendu à Gao, ce vendredi, après avoir survolé l'épave avec plusieurs de ses ministres. 

Depuis l’annonce du crash, « nous n’avons eu de cesse, en coordination étroite avec le président François Hollande, le président Blaise Compaoré et le président algérien, de conjuguer nos efforts pour que l’on fasse ce qu’il faut pour sécuriser le site, sécuriser les corps, que leur dignité soit sauve », a assuré le président malien à son retour à Bamako. 

Il a par ailleurs expliqué les motivations de son voyage à Gao, ce vendredi 25 juillet 2014 : « C’était mon devoir de m’y rendre, car le crash a eu lieu en territoire malien. Cela est un devoir obligé, républicain, et au plan des convenances internationales, en y ajoutant la touche de solidarité totale à l’endroit des familles endeuillées. »

A Ouagadougou, la colère et les questions des familles


Vendredi, à l'aéroport de Ougadougou, des proches et des familles des victimes du crash du vol Air Algérie écoutent les explications du Premier ministre.AFP PHOTO / AHMED OUOBA

Selon les autorités burkinabè, les représentants des familles des victimes pourraient se rendre sur les lieux du drame dès ce samedi. Des familles qui étaient rassemblées à l’aéroport de Ouagadougou, d’où est parti le vol Air Algérie, jeudi. 

Luc Adolphe, le Premier ministre burkinabè, n’est pas passé par des artifices pour décrire la réalité des faits aux familles des victimes. « L’avion s’est écrasé et s’est éparpillé en mille morceaux. Nous ne sommes même pas certains que nous pourrons reconstituer les corps tellement les morceaux sont émiettés », a-t-il déclaré. 

Les détails sur l’état de l’épave du vol d’Air Algérie donnés par le Premier ministre burkinabè ont arraché des cris de douleur aux familles. Des sanglots qui ont vite fait place aux interrogations. 

« Notre préoccupation, d’abord, ce sont les corps, parce que les familles attendent. Où vont-ils transférer les corps ? Où est-ce que l’on va les récupérer ? », interroge Haj Pierre, membre de la communauté libanaise burkinabè.

Dramane Ouedraogo, qui a perdu sept membres de sa famille dans ce crash, ne cache pas sa colère face à la qualité de l’appareil affrété par Air Algérie. 

« C’est vrai que la douleur de perdre sept membres de ma famille me choque. Mais ce que je dis c’est pour attirer l’attention sur notre système d’organisation », insiste-t-il. « Le jour de leur arrivée, ils ont dit qu’ils ont eu un accident grave à l’atterrissage, or, c’était au décollage… Et pour couronner tout cela : le crash, et tout le monde a péri. Ce n’est pas sérieux. » 

En attendant le déplacement des familles sur le lieu du drame, prévu ce samedi, Fleur Pellerin, secrétaire d’État française chargée des Français de l’étranger, a affirmé qu’aucune personne suspecte ne figurait sur la liste des passagers du vol AH 5017 d’Air Algérie.
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