dimanche 27 juillet 2014

Gaza : Une union entre chiites et sunnites pour la liquidation d’Israël

26/07/2014

 
Hamas - Commando

Beaucoup pensaient à une simple promenade de santé de l’armée israélienne dans les ruelles de Gaza. Mais déjà dès le premier jour de l’offensive terrestre, le dimanche 20 juillet dernier, tombaient 15 soldats israéliens tués par le Hamas à Gaza. 

Et le lendemain qui suivait, l’État hébreux reconnaissait officiellement 7 autres décès des soldats d’élite de Tsahal. Tandis qu’un autre se fait prisonnier comme ce fut le cas du sergent Gilad Shalit le 25 juin 2006. Le Hamas qu’Israël tente aujourd’hui de « réduire au silence » est un mouvement qui a longtemps été financé et soutenu par le même Israël et l’Occident, notamment par les États-Unis et les Britanniques. 

Quand il a fallu contrer la ligne politique suivie par l’OLP de Yasser Arafat, l’Occident et Israël ont favorisé, selon la loi de « divide et impera », l’émergence du groupe le Hamas. 

Des soldats israéliens qui sont tombés sous les balles du commando de Hamas font partie des unités d’élite de l’armée israélienne, le Tsahal. Un char de cette unité a été défait par des fusées de type Sagger. 

Paradoxalement, c’est le même type de missiles que les Hezbollah ont eu à utiliser contre Israël durant la guerre de 2006. Si le Tsahal est la meilleure armée du monde, c’est-à-dire avec le meilleur service renseignement militaire et civil, je pense qu’il devrait être au parfum, et c’est un secret de polichinelle, que l’Iran chiite avait fourni via le Soudan de Béchir des roquettes et des missiles au Hamas sunnite. 

Une union entre chiites et sunnites qui de prime à bord apparait paradoxale mais dont le mérite est de rassembler des forces réunies autour d’une même cause, un même objectif, à savoir la liquidation d’Israël. Israël avait perdu sa guerre contre le Hezbollah grâce aux matériaux militaires délivrés par l’Iran.

Citant une étude de Geoffrey Blainey, « […] The Causes of War […] », Daniel Pipes, le fils du conservateur américain Richard Perles, se trompe largement en postulant que des « responsables politiques débutent les guerres avec optimisme et l’espoir de remporter des combats, sinon ils éviteraient de se battre ». 

Pour lui, le Hamas, qui aurait provoqué Israël, ne saurait envisager une quelconque victoire, politique ou militaire, face à Israël et à son armée le Tsahal, une des armées parmi les plus puissantes du monde. Mais son analyse pèche par trop de zèle. 

Car elle rejette le fait que souvent des opprimés, qui au départ se soumettent à une guerre qui leur est imposée, et ce faute d’alternative à leur disposition, poursuivent rarement des objectifs similaires à ceux de leurs agresseurs à l’origine de guerre de prédation, de domination et de colonisation des peuples.

Beaucoup pensaient à une simple promenade de santé de l’armée israélienne dans les ruelles de Gaza. Mais déjà dès le premier jour de l’offensive terrestre, le dimanche 20 juillet dernier, tombaient 15 soldats israéliens tués par le Hamas à Gaza. 

Et le lendemain qui suivait, l’État hébreux reconnaissait officiellement 7 autres décès des soldats d’élite de Tsahal. Tandis qu’un autre se fait prisonnier comme ce fut le cas du sergent Gilad Shalit le 25 juin 2006.

Le Hamas qu’Israël tente aujourd’hui de « réduire au silence » est un mouvement qui a longtemps été financé et soutenu par le même Israël et l’Occident, notamment par les États-Unis et les Britanniques. 

Quand il a fallu contrer la ligne politique suivie par l’OLP de Yasser Arafat, l’Occident et Israël ont favorisé, selon la loi de « divide et impera », l’émergence du groupe le Hamas. 

Et à la lumière de tout ce qui se joue actuellement au Moyen Orient, en commençant par le nombre élevé de morts des militaires israéliens, je suis hésitant en voulant me poser une question qui peut paraitre inopportune celle de chercher à savoir si les parrains américains, britanniques et israéliens de Hamas se donnèrent la peine de lire ou de prendre connaissance du contenu du texte fondateur de Hamas, publié sous l’égide du cheik Ahmed Yassine. 

Car le document stipule qu’« Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge […] [et dans son article 7, on y lira plus tard que] : « […] L’heure ne viendra pas avant que les musulmans n’aient combattu les juifs [c’est-à-dire que les musulmans ne les aient tues] ». 

Je serais tout sauf naïf de croire à un oubli de leur part car le cynisme anglo-saxon m’a depuis appris à ne point de douter de leur sadisme.

Des soldats israéliens qui sont tombés sous les balles du commando de Hamas font partie des unités d’élite de l’armée israélienne, le Tsahal. Un char de cette unité a été défait par des fusées de type Sagger. 

Paradoxalement, c’est le même type de missiles que les Hezbollah ont eu à utiliser contre Israël durant la guerre de 2006. 

À Gaza même, Israël ne fait pas seulement face au Hamas, existe un autre groupe rival et plus radical que le Hamas du nom de Djihad islamique. Ce qu’Israël craint avec la montée des groupuscules du genre Al-Qaïda dans ses voisinages directs. 

Et l’arsenal militaire du Djihad Islamique comprend des « Fajr-5 ». Des armes puissantes de fabrication iranienne qui lui furent cédées par le Hezbollah libanais. Cet armement peut charroyer « 90 kg d’explosifs à une distance de 75 km ». 

Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens avait manifestement reconnu en novembre 2012 avoir fourni à Gaza des missiles pour atteindre Tel Aviv. 

Hier, des avions de ligne des compagnies européennes ont suspendu pour une courte durée leur vol sur l’aéroport de Tel Aviv pour cause d’un missile qui serait tombé dans les environs.

Si le Tsahal est la meilleure armée du monde, c’est-à-dire avec le meilleur service renseignement militaire et civil, je pense qu’il devrait être au parfum, et c’est un secret de polichinelle, que l’Iran chiite avait fourni via le Soudan de Béchir des roquettes et des missiles au Hamas sunnite. 

Une union entre chiites et sunnites qui de prime à bord apparait paradoxale mais dont le mérite est de rassembler des forces réunies autour d’une même cause, un même objectif, à savoir la liquidation d’Israël. Israël avait perdu sa guerre contre le Hezbollah grâce aux matériaux militaires délivrés par l’Iran. 

Alors, fallait-il y risquer la vie de ses jeunes militaires même si cette guerre oppose à Gaza les différents pays producteurs du gaz du Moyen Orient, à savoir la Russie, l’Iran et le Qatar.

L’intention réelle d’Israël serait-il de détruire le Hamas alors qu’il a participé à son avènement afin de minimiser l’influence du Fatah et plus tard, en jouant les uns contre les autres, s’assurer du total contrôle de la Palestine ? 

Selon le journaliste italien Manlio Dinucci, le Hamas avait signé des accords d’exploitation de son gaz avec Gaz British, une entreprise britannique. Cette dernière allait lui verser des royalties issues de sa vente. Mais Israël craignait, comme il s’opposait, que le Hamas ne s’en serve pour s’armer contre lui. 

Et l’ancien premier ministre palestinien leader du Hamas refuse qu’Israël exploite le gaz palestinien. Et la réponse du berger à la bergère venait de l’actuel ministre israélien de la Défense, le général Moshe Ya’alon à l’époque chef d’État-Major de l’armée israélienne, qui déclarait en 2007 que « le seul moyen de s’assurer que cette manne ne [finance le Hamas, c’est de déclencher] une opération militaire globale pour déraciner le Hamas de Gaza […] le gaz ne peut pas être extrait sans une opération militaire qui éradique le Hamas à Gaza ».

Comme on peut le constater, toutes les stratégies de guerre ne se ressemblent point. Si pour Israël et l’Amérique, il s’agit de mettre la main sur le gaz palestinien, Israël, en provoquant cette guerre, dont l’assassinat sous fausse bannière de trois jeunes palestiniens ne fut qu’un prétexte, serait en fait tombé dans un traquenard. 

La guerre d’Iran qui est toujours en cours se poursuit par forces interposées. Le Hamas n’est un pas un Etat, avec tous ses attributs. Il est juste un groupuscule qui ne peut selon les Occidentaux résister au Tsahal.

Mais pour la énième fois, le Hamas parvient à amener Israël à lui faire la guerre. 

Son objectif poursuivi, selon moi, est loin celui de le remporter militairement mais plutôt d’engranger quelques dividendes politiques, si minimes soient-ils. 

La démystification d’un adversaire dans un combat politique participe de la mobilisation de la masse et de la radicalité de son engagement. 

Les deux belligérants, un statut que gagne le Hamas en affrontant directement Israël, se rejettent mutuellement, mais ils finiront par se retrouver autour d’une table de négociation à la fin d’une guerre et ce quelle qu’en soit son issue. Un statut que le Hamas arracher par la force. 

Ce qui est loin d’être le cas des Congolais de la RD-Congo. La reconnaissance internationale, celle d’interlocuteur directe et à même de parler au nom de la Palestine, exige le renversement de rapport de forces et le sacrifice enduré du peuple palestinien. 

Lors de la dernière guerre de 2006, Obama dans son discours de Caire, a fait ce qu’aucun autre président américain n’avait jamais osé entreprendre avant lui : prononcer le nom de Hamas et lui demander officiellement de reconnaitre Israël et d’abandonner la lutte armée pour que l’Occident, l’Amérique en tète puisse, envisageât la possibilité d’un partage de pouvoir et l’entrée du Hamas dans un gouvernement palestinien.

Le Hamas se bat pour l’honneur. Ce qui cadre avec le sens même de la culture islamique célébrée au Moyen Orient. Des pertes en vie humaine importent peu dès lors que le sacrifice engagé favorise l’affirmation de soi et ouvre la voie vers l’autodétermination d’un peuple.

Les États-Unis livrent une bataille sans merci contre des populations qui leur résistent pendant qu’ils mettent en branle leur projet du Grand Moyen Orient ainsi que le bouleversement du marché mondial de l’énergie. 

Et l’Iran est concerné car les forces occidentales via l’Otan et ses valets tentent d’ « apporter des modifications dans le tracé des pipe-lines et l’exploitation de nouveaux gisements : couper la ligne Téhéran-Damas (NIORDC, INPC) au profit de couloirs de circulation permettant d’acheminer sur la côte syrienne à la fois le gaz qatari (Exxon-Mobil) et celui d’Arabie saoudite (Aramco) ».

C’est pour dire que l’on retrouve les Anglo-saxons partout et au nom uniquement de leurs propres intérêts. Hélas, rares en RD-Congo sont ceux qui mènent le véritable combat, celui pour lequel on se sacrifierait, il s’agit de la souveraineté nationale, de l’indépendance du Congo et de la défense de sa terre. 

La classe politique actuelle, ceux qui sont présentés comme le camp de pouvoir et son opposition, se recrute parmi de gros nounours entre des mains habiles et anglo-saxonnes et alliés. 

Non seulement ils en font ce qu’ils en veulent et quand ils le souhaitent, mais également s’amusent à les entendre parler d’être au pouvoir. Mawa…, pitié !

Likambo ya mabele, likambo ya makila…

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[Mufoncol Tshiyoyo] 
© KongoTimes

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