mardi 29 juillet 2014

Le «pantin magnifique»


"Joseph Kabila" le "pantin magnifique" et ses mentors ougandais et rwandais

«Jouet d’enfant, figurine en carton dont on agite les membres en tirant sur un fil». Telle est la signification première du mot «pantin» dont les synonymes sont peu élogieux : fantoche, marionnette.

Le Congo-Kinshasa est dirigé, depuis bientôt quatorze ans, par une sorte de «pantin magnifique». Pourquoi magnifique? 

Tout simplement parce qu’il exerce l’apparence du pouvoir. 

En fait, il n’est qu’une marionnette qui n’a aucun projet politique. Il se contente d’exécuter les instructions de ses mentors. 

De même, il récite comme un écolier du primaire les discours rédigés par ses collaborateurs. Nul ne sait les valeurs qui guident son «action».

Qui manipule cette marionnette?

A l’extérieur, il y a les principaux initiateurs de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre) que sont le Rwandais Paul Kagamé et l’Ougandais Yoweri Museveni. 

Ces deux potentats soutiennent qu’ils n’ont pas mené la guerre dans l’ex-Zaïre «pour rien». C’était, assurent-ils, pour prévenir toute action de déstabilisation de leurs pays respectifs à partir du Congo voisin. 

Il leur fallait un «régime ami» - mieux, un homme-lige - à la tête de ce pays. L’objectif est atteint depuis le 26 janvier 2001.

A l’intérieur, on trouve le «clan des Baluba du Katanga» - usufruitier du pouvoir legué par leur "frère" LD Kabila - mais aussi tous les «situationniste-opportunistes» qui savent la vérité sur les circonstances exactes de la mort de Mzee et le choix de son successeur. Des hommes et des femmes qui estiment qu’on ne parle pas la bouche pleine.

Très peu proche de la population, ce «pantin magnifique» n’est pas attentif aux aspirations de «son» peuple. Un peuple qui ne fait plus mystère de son vif désir de changement. Son désir d’alternance démocratique qui fuse dans toutes les conversations. Et ce, aux quatre coins du pays.

Incapable de communiquer et surtout de proposer un «rêve» aux 70 millions de Congolais, le «pantin magnifique» a néanmoins pris goût au pouvoir. 

Il veut conserver le pouvoir non pas pour procurer le bonheur au plus grand nombre. Il n’est intéressé que par les avantages et privilèges. Bref, le côté frivole.

Incapable d’expliquer les raisons qui le poussent à s’accrocher à l’impérium, le « pantin magnifique » a mobilisé ses affidés. 

Les Congolais ont encore frais en mémoire les "Cinq chantiers" et "la révolution de la modernité". Des slogans creux.

Depuis le mois de juin 2013, date de la publication du très controversé ouvrage «Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation» d’Evariste Boshab, le secrétaire exécutif du parti kabiliste PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), l’opinion congolaise interprète cette «sortie éditoriale» comme un ballon d’essai.

Président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la « majorité présidentielle», Aubin Minaku vient de descendre dans l’arène. «Toute constitution est révisable», a-t-il martelé dans une récente intervention à « Télé 50 ». 

Il n’a pas tort. Sauf qu’il faudrait encore démontrer le «bien-fondé» ou encore l’intérêt national qui justifie la révision constitutionnelle.

Après cette sortie de Minaku, on se trouve plus que jamais dans la logique de «la tentative de dérive dictatoriale» envisagée par les législateurs de 2005 dans l’exposé des motifs de la Constitution promulguée en février 2006.

Ces législateurs avaient justement prévu l’article 220 pour «sanctuariser» quelques principes fondamentaux. A savoir notamment : le principe de suffrage universel, le nombre et la durée des mandats du président de la République, le pluralisme politique.

Il est désormais clair que seul un «duel à mort» - au propre comme au figuré - pourrait départager les progressistes et les conservateurs incarnés par "Joseph Kabila" et sa mouvance. 

Il s’agit de barrer la route au "pantin magnifique" ainsi qu’au groupe maffieux qui tentent d’asservir le Congo et son peuple. 
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant

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