jeudi 14 août 2014

Belles lettres. De la case à la villa

12/07/2014

DE LA CASE À LA VILLA est une tentative de réponse au dilemme constant que rencontre l’architecte africain, dans sa pratique du métier, à savoir la conception des architectures « africaines modernes » alors que les africains ne veulent plus vivre dans des cases ou des huttes de paille.


Le livre DE LA CASE À LA VILLA traite du concept d’habiter dans l’architecture africaine, en s’appuyant sur l’exemple du Cameroun en particulier, chez les Bamiléké de l’Ouest et les Duala du Littoral, région dont Epée Ellong est originaire.

DE LA CASE À LA VILLA est une tentative de réponse au dilemme constant que rencontre l’architecte africain, dans sa pratique du métier, à savoir la conception des architectures « africaines modernes » alors que les africains ne veulent plus vivre dans des cases ou des huttes de paille.

La démarche que propose Epée Ellong est de parcourir ce qui constitue l’architecture africaine traditionnelle jusqu’à l’architecture africaine moderne, afin de faire apparaître les contradictions dans les mutations sociales et techniques au cours des différentes étapes historiques qui constituent cette époque.

Pour accomplir ce travail, l’auteur a voyagé considérablement à l’intérieur du pays et a discuté avec les habitants. Il puise également dans son expérience et sa connaissance propre de son ethnie Duala.

Les nombreuses illustrations et photos qui accompagnent les textes montrent les phases de construction des architectures traditionnelles et modernes, les objets usuels, etc… 

De nombreuses références historiques et linguistiques vernaculaires sont utilisées pour mieux expliquer et faire comprendre les changements sur le plan humain et architectural.
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Riveneuve Éditions
75 rue de Gergovie
75014 Paris
www.riveneuve.com
01 45 42 23 85

Prix : 25 Euros riveneuveeditions@orange.fr
ISBN : 978-2-36013-227-0
Epée Ellong & Diane Chehab
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Cameroonvoice

Les Pygmées congolais protestent contre la discrimination

09.08.2014


Des Pygmées dans une réserve en République démocratique du Congo
Keystone

Des centaines de Pygmées ont manifesté samedi à Kinshasa pour dénoncer la discrimination dont ils sont victimes de la part d'autres communautés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La marche était organisée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones.

Sur leur passage, les Pygmées étaient l'objet de curiosité des Bantous qui découvraient que la communauté pygmée n'était pas constituée seulement de personnes de petite taille.

La marche a pris fin non loin du Palais du peuple, siège du Parlement où un concert populaire a été donné par le célèbre orchestre Wenge Musica. Regret des organisateurs: aucune autorité devant le Palais du Peuple pour écouter leurs doléances.

La manifestation visait à soutenir la proposition de loi sur "la protection et la promotion des droits des peuples autochtones pygmées", a indiqué Patrick Sayidi, coordonnateur de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA). "Nous voulons que cette loi soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine session" parlementaire, a-t-il ajouté.

Mépris et exploitation

Les Pygmées sont un peuple de chasseurs-cueilleurs que l'on trouve en République démocratique du Congo (RDC), en Centrafrique, au Congo, au Cameroun ou encore au Gabon. Leur mode de vie est menacé par la déforestation, les mines, l'extension des terres agricoles et l'exploitation des multinationales.

Malgré des avancées, les Pygmées restent largement discriminés et méprisés par les autres ethnies, dites "bantoues". Celles-ci les exploitent contre une rémunération faible ou en nature - comme des cigarettes ou de l'alcool, favorisant les addictions.

"Le Pygmée est encore assujetti au Bantou, ce qui n'est pas juste. Nous réclamons des relations d'égal à égal et les mêmes droits", a souligné Patrick Sayidi.

Pour une cohabitation pacifique

Pour lui, les autres ethnies vivant en RDC doivent "conjuguer leurs efforts pour mettre fin à la marginalisation dont souffrent les Pygmées". Les manifestants ont également plaidé pour une cohabitation "pacifique" entre Pygmées et les autres ethnies dans la province du Katanga (sud-est).

"Nous dénonçons les tueries dont sont victimes nos frères au Katanga", a indiqué Yvette Kakumu, originaire de la communauté pygmée de la province du Bandundu (ouest).
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Swisscom

jean goubald Feat Lokua kanza dans Eve "Norme"

2ème guerre mondiale : les tirailleurs africains, ces héros de l'ombre

14/08/2014

 
Libération de la France, parade de l'infanterie algérienne (les "zouaves"). © Archives AFP

De Provence jusqu'en Alsace, des milliers de soldats venus des colonies sont morts pour libérer la France. Soixante-dix ans plus tard, Paris leur rend hommage. Une douzaine de chefs d'État africains devraient faire le déplacement sur la Côte d'Azur à cette occasion.

Depuis quelques jours, le ciel est tombé si bas qu'il confine les hommes et les végétaux dans un épais brouillard argenté sans éclat. Un de ces ciels de neige qui vous coupent du reste du monde. Impossible de distinguer la moindre silhouette à dix mètres. Impossible de marcher sans s'enfoncer dans la neige jusqu'à la taille. 

La bise glaciale venue du nord s'est levée. De violentes bourrasques emportent avec elles des tourbillons de grésil, lacèrent les visages et coupent la respiration. Le froid gèle tout. Les narines se collent aux parois du nez. Des gerçures fendent mains, pieds et lèvres non protégés.

L'hiver, de mémoire d'homme l'un des plus rigoureux de la région, n'épargne rien aux soldats du 4e régiment de tirailleurs tunisiens (RTT). La tempête de neige s'abattant sur le Hohneck et la plaine d'Alsace que domine ce sommet culminant à 1 363 m rend impossible le travail pourtant indispensable de l'aviation et complique le déplacement des blindés. 

Les Allemands se sont enterrés dans les bois et résistent. Seule l'infanterie peut les déloger. Les hommes du colonel Guillebaud sont livrés à eux-mêmes et ne peuvent compter que sur leur bravoure.

>> Retrouvez ici tous nos articles sur la seconde guerre mondiale

Alors que les troupes franco-américaines préparaient une double offensive autour de Colmar, un groupe des Forces françaises de l'intérieur (FFI) rattaché à la 3e division d'infanterie algérienne (DIA) a décidé de son propre chef de passer à l'attaque. 

Et est parvenu dans la nuit du 3 au 4 décembre à occuper les crêtes qui mènent au Hohneck, où se dresse majestueusement le Grand Hôtel Belvédère, occupé par les nazis. Une position déterminante, pensent-ils.

Si le Hohneck tombe, c'est le verrou d'accès à la plaine d'Alsace qui saute, rendant possible l'entrée en Allemagne. Une lutte acharnée s'engage. Les soldats du IIIe Reich reculent, laissant le temps au 4e RTT de relever les FFI et de s'installer dans le bâtiment le 8 décembre. Mais l'opération est mal préparée et c'est compter sans l'opiniâtreté du responsable de la SS, le Reichsführer Heinrich Himmler lui-même, bien décidé à reprendre le sommet.

>> À lire aussi : le sang des africains : de 1935 à 1940, les campagnes d’Éthiopie, d’Espagne, de Libye et de France

Huis clos meurtrier

Face à la puissance de l'artillerie allemande, les tirailleurs de la 3e DIA, la "division des trois croissants", qui comprend les 3e et 7e régiments des tirailleurs algériens (RTA) et le 4e RTT, font pâle figure. 

Éprouvés, sans ravitaillement ni service de santé, ils n'ont progressé que de 15 km en trois semaines dans les forêts vosgiennes, où se joue un huis clos meurtrier. Plus du tiers des effectifs est mort.

Dans le documentaire réalisé par Éric Blanchot, Ils étaient la France libre, Francis di Constanzo, l'un des pieds-noirs appelés aux côtés des "musulmans" d'Algérie, se souvient du désastre : "On a vécu comme des rats. Nous étions obligés d'uriner sur les mitrailleuses pour les dégeler, mais on était persuadés que nos camarades viendraient nous dégager." Las, ils n'en auront pas le temps. Les Allemands mettent en batterie un canon Flak 36 de 88 mm et bombardent l'hôtel, puis utilisent des lance-flammes avant d'engager le corps à corps.

Les pertes françaises seront effroyables. Sept officiers et quelque 140 hommes de troupes sont portés disparus. Une mauvaise coordination des FFI et de l'armée ainsi qu'une intendance qui n'a pas suivi auront coûté la vie à presque tous les hommes d'une compagnie dont les survivants seront parmi les premiers à fouler le sol allemand. 

C'est grâce à cette armée de près d'un demi-million d'hommes venus d'Afrique que la France a pu siéger à la table des vainqueurs.

La veille du jour J, des messages codés préviennent la résistance : "Le chef est affamé", "Nancy a le torticolis", "Gaby va se coucher dans l'herbe".

Lorsque à la conférence anglo-américaine de Québec d'août 1943 les Alliés mettent au point la libération de l'Hexagone, ils ne conçoivent pas le débarquement en Normandie surnommé dans un premier temps Sledgehammer ("le marteau") puis Overlord sans son pendant provençal, l'opération Anvil ("l'enclume"). 

En novembre 1943, Churchill s'y oppose. Il préfère donner la priorité aux actions déjà engagées en Italie, mais il sera finalement contraint ("dragooned", ce qui donnera le nom à l'opération Anvil-Dragoon) par Roosevelt. 

Le débarquement en Provence est fixé au 15 août 1944. La veille du jour J, sur les ondes de Radio Londres, des messages codés préviennent la résistance : "Le chef est affamé", "Nancy a le torticolis", "Gaby va se coucher dans l'herbe". C'est le branle-bas de combat.

Le théâtre des opérations est placé sous l'autorité du général britannique Wilson. La VIIe armée américaine, que commande le général Patch, constitue le corps expéditionnaire. Elle est composée du 6e corps d'armée et d'une division aéroportée, mais aussi de l'armée B française et ses 260 000 hommes placés sous les ordres du général de Lattre de Tassigny.

Le 18 avril 1944, de Gaulle a mis à la disposition de ce dernier sept divisions : les 1re et 5e divisions blindées formées en Afrique du Nord, la 9e division d'infanterie coloniale (DIC), qui en juin 1944 a conquis l'île d'Elbe, ainsi que les unités et le groupement de tabors qui constituaient le "corps expéditionnaire d'Italie" du général Juin : à savoir, la 3e DIA (celle de Cassino), la 2e division d'infanterie marocaine (DIM), la 4e division de montagne marocaine (DMM) et la 1re division française libre (DFL), dans laquelle figurent des soldats venus du Cameroun, du Tchad, du Sénégal, de Djibouti et d'Afrique du Nord.

>> À lire aussi : le sang des Africains : la guerre du désert, la reconquête de l'Éthiopie, Madagascar...

"Pluie d'ombres"

Trente mille hommes ont embarqué à partir du 9 août à Tarente et Brindisi, à Ajaccio et Bastia, à Oran et Alger. Trois jours plus tard, c'est au tour des tabors et d'une partie de la DIC. Jusqu'au 40e jour, les soldats débarqueront au fur et à mesure. C'est "une pluie d'ombres" qui tombe sur les côtes de Provence à l'aube du 15 août. 

En 2004, lors du 60e anniversaire du débarquement, Jules Castellan se souvenait dans les colonnes du journal La Croix : "La veille, en fin d'après-midi, on m'avait dit de venir à 5 heures du matin sur la place pour accueillir des parachutistes américains. Le ciel était encore noir et des ombres par dizaines tombaient autour de moi comme une averse."

Ils sont près de 10 000 Anglo-Américains à sauter entre Draguignan et Fréjus. La DFL débarque, elle, la première. De Lattre lui a confié "la mission la plus rude" : "Saisir l'ennemi à la gorge, fixer et maintenir sur place les forces allemandes qui défendent le camp retranché de Toulon." "C'est là que l'ennemi applique son effort principal, explique le général Saint-Hillier. Son système défensif, le long du front de mer, comporte deux positions bien organisées avec abris bétonnés, batteries fortifiées et champs de mines. Il est tenu par la 242e division, renforcée de bataillons de la Kriegsmarine."

Dans la soirée, peu après minuit, la 1st Special Service Force du colonel Walker neutralise les batteries des îles d'Hyères. Au même moment, les commandos d'Afrique du colonel Bouvet atteignent la côte et s'emparent du cap Nègre. Les tirailleurs subissent d'importantes pertes. Ils ne servent pas de chair à canon mais sont engagés dans des offensives laborieuses. 

Selon l'historien Julien Fargettas, à qui l'on doit l'important ouvrage Les Tirailleurs sénégalais (Tallandier, 2012), les statistiques ne permettent pas d'affirmer que les soldats africains aient été, plus que d'autres, envoyés à la mort.

Espoirs d'indépendance

Le 16 août débarque la Force Garbo, composée pour moitié de troupes des colonies (mi-européennes, mi-"indigènes"). Il faut prendre Toulon au plus vite. De Lattre ne dispose que de 16 000 soldats face aux 25 000 Allemands. 

Peu importe, sans attendre, il lance dans la bataille la 1re division de marche d'infanterie (DMI) et la 9e DIC à laquelle sont rattachés les hommes du 6e régiment de tirailleurs sénégalais (RTS).

Comme le rappelle l'exposition consacrée à l'opération Dragoon au Musée des troupes de marine de Fréjus, à partir du 15 août, ceux-ci "jouent un rôle important dans la libération du territoire et tout particulièrement dans celle du port de Toulon". Et de rappeler que ses faits d'armes lui auront valu d'être cité à l'ordre de l'Armée.

Les combats durent plusieurs jours et sont d'une extrême violence. Mais, combinée aux opérations de harcèlement menées par les FFI à l'intérieur de la ville, l'attaque française sera victorieuse. Le 23 août, des éléments du régiment colonial de chasseurs de chars (RCCC), de la 1re DIM et de la 3e DIA font leur jonction dans le centre-ville, place de la Liberté. Le 28 août, le contre-amiral Ruhfus se rend.

Les tirailleurs n'ont pas été accueillis les bras ouverts à Marseille, rappelle Éric Blanchot.

Le même jour, les Allemands capitulent également à Marseille. La Provence est libérée. C'est le résultat d'une lutte acharnée menée notamment par le groupe des tabors marocains (GTM), le 7e RTA et les FFI. Même si tout ne s'est pas fait sans heurts. "Les tirailleurs n'ont pas été accueillis les bras ouverts à Marseille, rappelle Éric Blanchot, dont l'un des aïeuls était spahi.

C'était une ville ouvrière, et les forces de l'ordre, qui ont violemment réprimé grèves et manifestations, étaient notamment composées d'Arabes et de Kabyles, appelés des colonies. Quant aux FFI, elles se rappelaient qu'avant le débarquement anglo-américain de 1942, sur les côtes nord-africaines lors de l'opération Torch, l'armée d'Afrique était vichyste."

>> Lire aussi notre dossier : Morts pour la France !

De fait, alors que l'Afrique-Équatoriale française (AEF) bascule du côté allié dès 1940 grâce à l'engagement personnel du gouverneur Félix Éboué, ce n'est qu'en 1942 que le reste de l'empire français devient gaulliste. Colons et musulmans sont appelés à servir dans l'armée française. 

Certains sont contraints, d'autres acceptent la conscription, pensant que l'engagement auprès de la "mère patrie" conduira à l'indépendance des colonies. Dans Ils étaient la France libre, un ancien combattant du 5e RTM, Youb Lalleg l'explique : "Il y avait un espoir que nous libérerions notre patrie, la France, et qu'au retour nous aurions l'égalité".

Dès lors, la France libre dispose d'une armée disciplinée, équipée en matériel moderne par les Américains, qui fournissent aussi des uniformes aux tirailleurs sénégalais. Difficile alors de les identifier, à tel point que les populations françaises penseront bien souvent être libérées par les GI et non pas par des "indigènes" vêtus de l'uniforme américain. Cette armée est cosmopolite mais pas égalitaire. 

Les coloniaux qui vont combattre pour sauver une nation qui leur refuse la citoyenneté n'ont ni les droits ni les mêmes soldes que les Européens. Comme les soldats africains-américains, qui subissent la ségrégation parmi les GI, les tirailleurs vivent de fait sous un régime discriminatoire.


Des tirailleurs algériens à Marseille, en août 1944. © AFP archives

>> Lire le témoignage de Youb Lalleg , tirailleur algérien : "La France m'a mal traité en retour"

Le terrible hiver vosgien

Les plans alliés prévoyaient la libération de Toulon et de Marseille respectivement en vingt et quarante jours après le débarquement : grâce aux soldats de l'armée B, il n'en aura fallu que treize ! En avance d'un mois sur les prévisions du haut commandement allié, les reconquêtes s'enchaînent le long de la vallée du Rhône. 

En moins de trente jours, de Lattre et ses divisions parcourent 700 km et libèrent un tiers du territoire national. Lyon est délivré le 5 septembre alors que les Alliés n'espéraient pas y parvenir avant le 15 novembre.

Une semaine plus tard, la jonction se fait au nord de Dijon avec les troupes débarquées en Normandie. En remontant vers l'est, de sérieuses difficultés se font ressentir. La progression ralentit. L'intendance a du mal à suivre, l'essence se fait rare... Très vite, c'est l'enlisement. Le 25 septembre, l'armée B - devenue Première Armée française après l'incorporation des 140 000 FFI aux forces régulières - prend position à la frontière suisse au pied des Vosges.

Alors que, selon un sondage de l'époque, 90 % des Parisiens espèrent la paix pour la fin de l'année 1944, une nouvelle guerre se dessine. Une guerre non plus de poursuite mais de positions, avec des troupes fatiguées qui vont devoir endurer le terrible hiver vosgien vêtues de tenues d'été. Six mois d'enfer supplémentaires, pendant lesquels il faudra encore affronter la mort.

Dans un témoignage bouleversant accordé à Éric Blanchot, Lucien Laouaty, qui a sacrifié les plus belles années de sa jeunesse au sein du 7e RTA, confie en larmes plus de soixante ans après : "Le plus mauvais moment, c'est au départ du combat. Le premier coup de feu parti, c'est fini, on n'est plus nous-mêmes. C'est après qu'on se rend compte de la mort, parce qu'on a un copain qu'on a bien connu qui est mort ou blessé."

>> À lire aussi : le sang des Africains : 1942 à 1945 : l'Afrique du Nord, l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche et la Birmanie

"Honte noire"

En février 1945, l'Alsace revient dans le giron français. Les soldats métropolitains remplacent peu à peu les Maghrébins et les Subsahariens qui composaient jusqu'alors plus de la moitié de l'armée française. 

De Gaulle a décrété le "blanchiment" des troupes avant leur entrée en Allemagne, prétextant leur "état sanitaire". On refuse aux tirailleurs sénégalais la garde des prisonniers. 

Pas question de renouveler l'expérience de l'après-Première Guerre mondiale, lorsque les troupes noires et maghrébines avaient occupé l'Allemagne vaincue, et de nourrir davantage le sentiment de "honte noire" véhiculé outre-Rhin par la propagande.

Les espoirs d'égalité et les rêves de liberté des combattants coloniaux seront vains malgré leur engagement. "[Ils] sont allés jusqu'au bout de l'héroïsme [et] se sont battus pour un drapeau qui n'était pas le leur, reconnaît Serge Létang du 6e RTM dans le documentaire Mémoires de guerre, mémoires de soldats oubliés, d'Éric Blanchot. Mais ils en avaient fait leur oriflamme. Quand on pense à tout ce qu'ils ont fait pour nous, on peut s'incliner devant leur héroïsme."

"Je n'ai eu qu'un regret, confiait quant à lui Bernard Schaefert, ancien membre des FFI intégré au 4e RTT. C'est que ces gens-là n'aient pas eu leur carte d'électeurs quand ils ont été démobilisés. Ils auraient été de très bons Français." Aux "indigènes", la patrie peu reconnaissante !


Tirailleurs sénégalais défilant sur les Champs Elysées. © AFP archives

Chefs d'État et parade militaire

Dix-neuf pays africains ont été conviés aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août prochain : l'Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo, la Côte d'Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée, Madagascar, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, la Centrafrique, le Sénégal, le Tchad, le Togo et la Tunisie.

Une douzaine de chefs d'État ou de gouvernement ont déjà répondu présent, dont Macky Sall, Alassane Ouattara, Idriss Déby Itno, Mahamadou Issoufou, Ibrahim Boubacar Keïta, Faure Gnassingbé, Paul Biya, Thomas Boni Yayi, et Moncef Marzouki. Abdelaziz Bouteflika ne devrait pas être présent, mais une personnalité du gouvernement algérien le représentera. Une vingtaine de bâtiments militaires français et étrangers partiront de Cannes à midi pour rejoindre Toulon en début de soirée. 

L'hommage aux combattants des anciennes colonies se fera sur le porte-avions français, le Charles-de-Gaulle, en rade de Toulon. Michaël Pauron
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Séverine Kodjo-Grandvaux 
Jeune Afrique

« NOTRE PROCESSUS DE DEPOSER LES ARMES NE DOIT PAS ÊTRE TRANSFORMÉ EN REDDITION », PORTE PAROLE DES FDLR.

9 août 2014

Les échanges musclés entre les FDLR et le patron de la MONUSCO, Martin Kobler, continuent à faire échos à l’Est de la RDC. Martin Kobler a menacé ce jeudi d’utiliser la force si les FDLR ne désarment pas vite. 

De l’autre côté les FDLR trouvent que leur volonté de déposer les armes risque d’être transformée en reddition par certains membres de la communauté internationale, qui supportent corps et âme, le gouvernement du FPR et Paul Kagame.


Laforge Bazeye, porte parole des FDLR

Interrogé par RFI sur le dernier avertissement lancé jeudi par le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Laforge Fils Bazeye, porte-parole des FDLR, ne cache pas sa colère. 

« Nous transformons notre lutte armée en combat politique et pour ce faire nous exigeons que l’espace politique au Rwanda s’ouvre et que nous rentrions en tant que parti politique agréé, explique ce dernier. C’est tout ce que nous demandons. Au lieu d’exiger à Kigali d’ouvrir l’espace politique, on nous menace, on nous lance des ultimatums. Ça, vraiment, c’est inacceptable. Nous ne pouvons pas accepter que notre processus soit transformé en reddition. »


Martin Kobler, le patron de la MONUSCO. ici il était à Kampala pendant les négotiations entre la RDC et le M23

Quant au chef de la Monusco, Martin Kobler, qui appelle les derniers FDLR à déposer les armes sous peine d’une action militaire, reste ferme: « Je ne sais pas pourquoi les FDLR pensent que nous considérons ce processus comme une reddition. Je n’utilise jamais le mot »reddition », c’est un processus de désarmement volontaire. Ils ont offert le désarmement volontaire, maintenant il faut le continuer. » (par RFI).

Est-ce que la paix est-elle possible au Rwanda et en Afrique des grands lacs?

Depuis que le FPR-Inkotanyi a envahi le Rwanda à partir de l’Ouganda, le 01 Octobre 1990, même après, il n’a cessé de faire échoué toute initiative de paix, par la terreur, l’incarcération, les disparitions, et la torture de tous ses opposant politiques qui cherchent un avenir meilleur pour le Rwanda, ce qui fait que la paix se fait toujous attendre. 

Et voilà que le 5 Juin 2014, à Nyabihu, dans la Province de l’ouest, (Gisenyi) le Général President Paul Kagame s’est dit prêt à tirer sur la population en plein jour.

Si on lance un regard en arrière sur notre histoire récente, il n’y a aucun moment où les Rwandais n’ont pas cherché la paix, mais le FPR-Inkotanyi avec à sa tête, Paul Kagame, a fait échoué les négotiations, ainsi certains politiciens disparaissent et d’autres finissent par être tués..

Ici on doit rappeler qu’en 1990 en Ouganda se déroulaient des pourparlers entre le Gouvernement Rwandais, le Gouvernement Ougandais et le HCR pour étudier le problème des refugiés tutsi, mais le FPR a préféré de déclencher la guerre, en envahissant le Rwanda en date du 01 Octobre 1990 à Kagitumba, dans l’ancienne préfecture de Byumba, où ils ont  massacré les populations civiles.

 

Le Gouvernement Rwandais fut le premier pas, juste dix jours après l’invasion du FPR, le Président Habyarimana et Museveni, sous la médiation du President Mwinyi de la Tanzanie se sont rencontrés à Mwanza, ce qui n’a pas empêché le FPR à poursuivre les combats, durant lesquels il a tué plus de huit cents milles personnes ( 800.000) pour la simple raison qu’ils avaient refusé de le soutenir dans son projet diabolique de s’emparer du pouvoir en trois jours, comme il le croyait.

En 1991, à Labole, en France, s’est tenue une réunion de la Francophonie qui demanda au Rwanda d’adopter un système de pluralisme politique, ce qui a fait qu’à partir de septembre 1991, le multipartisme fut instauré au Rwanda. 

Profitant de cet occasion, le FPR utilisa la ruse et la méchanceté pour infiltrer les formations politique de l’opposition intérieure surtout par le biais de son parti satellite, le Parti Liberal (PL en abrégé). 

C’est ainsi que beaucoup de ces formations politique ont failli à leur devoir publique et se sont vus divisés, pendant que le FPR continuait sa guerre, tuant, kidnappant, et torturant un grand nombre des populations innocentes surtout dans les préfectures de Byumba, Ruhengeri et même Gisenyi.

Le Gouvernement Rwandais n’a pas cessé de poursuivre une solution pacifique pour le Rwanda et le peuple Rwandais. Après les pourparler de Mwanza en Tanzanie, il y a eu ceux de Goma et de N’sele, au Zaire, présentement appelé RD Congo, est ceux d’Arusha en Tanzanie, mais le FPR sous la direction de Paul Kagame se retourna contre toutes ces négociations et continua la guerre.

Le 3 Aout 1993, il y a eu les accords de paix entre le Gouvernement Rwandais et le FPR-Inkotanyi à Arusha, Tanzanie, le FPR decida de ne pas accorder aucune valeur à ces accords, et reprit la guerre, après avoir descendu l’avion du Président Juvenal Habyarimana le 6 Avril, 1994 ce qui provoqua la population à se retourner contre elle-même, avec des massacres généralisés au su et au vu de toute la communauté internationale. 

C’est ainsi que le Gouvernement Rwandais fut un appel urgent à l’ONU pour envoyer des renforts pour ses troupes qui se trouvaient au Rwanda (MINUAR), pour mettre en action les accords d’Arusha. Le Gouvernement intérimaire en ce moment là s’est approché du FPR au bâtiment du CND (Conseil National de Developpement) en lui demandant qu’il y ait des négociations afin d’aboutir à un cessez- le feu, mais le FPR de Paul Kagame déclara plutôt qu’il va s’attaquer à quiconque va tenter d’intervenir dans le conflit.

Le 19 Jouillet 1994, le FPR pris le pouvoir à Kigali par la force, il tua, fut disparaître des milliers de personnes, ceux qui ont survecu se rendirent en exil et ceux qui furent en retard ont été tués en plein jour, comme fut le cas au Stade de Byumba, où il y eut un bain de sang, ainsi que le massacre des Evêques à Kabgayi, Gitarama, et toutes les personnes considerées indésirables par le FPR furent tuées sans merci.


Paul Kagame et son armée

Ceux qui sont parvenu à fuir le pays furent poursuivis par Paul Kagame et son armée APR, dans les pays d’accueil et furent massacrés en masse. 

En 1996, il parvint à détruire les camps de refugies hutu en Tanzanie et à l’Est du Zaire (République Démocratique du Congo) où il tenta d’exterminer les refugiés comme il l’a déclaré lui-même avant de détruire le camp de Birava (au Sud Kivu) disant ceci « je vais poursuivre tous ces chiens qui m’ont échappé ».

C’est ainsi que le tout s’est passé, et ceux qui ont survecu les massacres des camps furent poursuivis à travers les forêts de la RD Congo ou Kagame tenta d’exterminer tous les refugiés hutus sans épargner les congolais, les burundais, jusqu’à ce qu’il s’est emparé de Kinshasa, ce qui a été confirmé par le rapport des experts de l’ONU « Mapping report » qui fut publié le 1 Octobre 2010.

Les tueries, les disparitions, et les incarcerations contuerent à l’intérieur du pays contre tous les partis politiques autre que le FPR, les journalistes indépendants opposés au gouvernement, par exemple: Madame Victoire Ingabire, Déo Mushayidi, Rwisereka Kagwa André, et tant d’autres. 

En 1997, il y a eu la guerre des Abacengezi qui voulaient défendre leur droit de participer dans la direction de leur pays, pour mettre fin à cette guerre, le FPR de Paul Kagame, decida d’exterminer toutes les personnes opposées au FPR dans les préfectures de Ruhengeri, Gisenyi, Byumba et Gitarama.


Feu Laurent Désiré Kabila

En 1998, pendant la deuxième guerre du Congo, le President Laurent Desire Kabila se débarassa du FPR-Inkotanyi, et il le chassa de la RD Congo, les refugiés hutus qui avaient survecu les massacres, et qui s’étaient refugiés dans les pays de l’Ouest et même de l’Est de la RD Congo sont venus au secours de Laurent Desire Kabila. 

Et comme d’habitude, en fin de trouver une paix durable dans la région des grands lacs, en 2001 les FDLR se sont engagés à déposer les armes et poursuivre ses objectifs par la voix pacifique.

2500 soldat des FDLRs déposèrent les armes au Camps Kamina (Baka); et leurs armes furent détruites à Kinshasa, mais à cause de la trahison du FPR dirigé par Paul Kagame, cette initiative pour la paix échoua. 

Le 1 Novembre 2002, les militaires qui se trouvaient dans le camp de Kamina furent attaqués par les Forces Armées Congolaises (FAC) et même leur commandant, le Lt Colonel Ndanda fut tué dans cette attaque, devant la MONUC (MONUSCO d’aujourd’hui), les autres furent transportés en captif ainsi que leurs familles au Rwanda et le camp fut détruit complétement.

Les soldats qui ont survecu le massacre de Kamina se sont éparpillés dans les forêts pour enfin faire jonction avec ceux qui étaient à l’Est de la RD Congo enfin de pouvoir se défendre et défendre les leurs. 

En 2005, les refugiés Rwandais tentant encore de chercher une solution pacifique pour le Rwanda et le Peuple Rwandais. Ils se sont rendus à San Egidio à Rome en Italie, où ils ont déclaré à la communauté internationale et au peuple Rwandais qu’ils abandonnaient la lutte armée pour poursuivre une solution politique. 

Mais le FPR-Inkotanyi de Paul Kagame décida de faire échouer cette initiative optant plutôt à lancer des attaques meurtrières contre les FDLRs et les refugiés jusqu’aujoud’hui.

Jusqu’à maintenant l’espace politique est fermée au Rwanda pour les autres partis autre que le FPR, et pendant qu’il tuait les refugiés dans les forêts de la RD Congo, il continuait aussi à commettre les mêmes exactions contre les civils innocents à l’interieur du pays qu’il croie avoir des relations ave le FDLR, de tel manière qu’ils subissent des punitions extraordinaires, au-delà même de la peine capitale comme quoi par exemple les déscendants des hutus, de générations en générations sont forcées à demander pardon pour les crimes commis soi-disant par leurs arrières grand parents, dans le programme discriminatoire appele « Ndi umunyarwanda » (Je suis rwandais). Ce programme prêche que le hutu est mauvais de par sa nature même, et que le Tutsi est bon jusqu’à l’éternité.

Le comble de malheur c’est que même le Tribunal Penal International pour le Rwnada (TPIR), qui était censé delivrer la vraie justice pour enfin réconcilier le peuple Rwandais, n’a fait que juger les hutus depuis 1994 jusqu’aujourd’hui, et bientôt fermera ses portes sans juger aucun Tutsi criminel du FPR-Inkotanyi.

Le 30 Octobre 2013, les FDLR ont fait encore une fois le premier pas pour chercher la paix pour le Rwanda et le Peuple Rwandais, ainsi que la région des grands lacs Africains, en déclarant qu’ils renoncent au combat armé pour privilégier le combat politique. 

Juste cinq mois après cette déclaration, Paul Kagame a déclaré, le 5 juin 2014, durant sa visite dans la localité de Nyabihu, Province de l’Ouest (Gisenyi), qu’il va plutôt tirer sur toute personne ayant une quelconque relation avec les FDLR ou toute personne opposée à son agenda, en plein jour.
 

Lors de la cérémonie de déposer les armes le 30 mai, 2014, Le gén Byiringiro Victor, en noir s’entretient avec les gens de la MONUSCO

Enfin de compte tout cela s’est passé: qu’est-ce qui reste encore pour les amis de la paix pour appuyer les FDLR à amener la paix durable? 

C’est très étonnant d’entendre une personne comme Martin Kobler, qui connait sans doute tout ce qui est cité ci-haut exiger aux FDLR de se rendre entre les mains de ces tueurs tutsis qui continuent de détruire la région des grands lacs.

Martin Kobler devrait au minimum penser à ces enfants, ci-bas sur les photos, qu’il se préparent à massacrer. Ces enfants avaient commencé à avoir l’espoir de trouver la paix à travers ce processus entamé par les FDLR, qui les ont protégés pendant ces dernières 20 années. 

Il est temps que les FDLR réflechissent encore une fois. Est ce que la paix durable est possible avec le FPR? Ou bien il faut l’affronter là où il est au Rwanda? Un homme averti en vaut deux.

Voici les enfants que, Martin Kobler se prépare à massacrer:


Ces enfants des refugiés hutus risquent encore de vivre le calvaire de 1996-1997


Ces enfants avaient l’espoir de trouver la paix, mais Martin Kobler, va binetôt tirer sur eux.
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Uwimana Joseph
IKAZE IWACU

RWANDA: 30.000 VICTIMES DANS DES INCENDIES DES PRISONS?

9 août 2014

Une dépêche de l’agence Hirondelle fait état de 30 000 prisonniers condamnés aux travaux d’intérêt général disparus dans la nature. Cette information ne peut laisser indifférent tout observateur averti.

La prison de Gitarama incendiée

En effet, le 5 juin 2014 (Gitarama), un incendie a ravagé la prison centrale de Muhanga. Un mois après, soit le 7 juillet, la prison de Rubavu (Gisenyi) a été attaquée par un incendie. 

Dans les deux cas, les victimes ont été minimisées. A Muhanga, les autorités ont affirmé qu’il n’y avait eu aucune victime. A Rubavu, la police a parlé de 3 détenus décédés et de 40 blessés. Mais aujourd’hui, l’énigme de ces incendies semble résolue.

Les deux prisons regorgeaient de milliers de prisonniers qui auraient été calcinés dans les incendies. Les autorités pénitentiaires, pour amortir le choc, parlent de 30000 prisonniers condamnés aux Travaux d’Intérêt Général (TIG). 

Ce qu’elles ne précisent pas, c’est que ces travaux concernent également des condamnés encore valides qui, par camions entiers, sont embarqués chaque matin pour des travaux sur des chantiers des entreprises qui rémunèrent l’Etat ou pour se livrer au concassage des pierres destinées à paver des routes. 

Encadrés par des hommes armés, ces forçats réintègrent la prison à la fin de leur dure journée. Selon toute vraisemblance, ces incendies les ont atteints d’une façon ou d’une autre.

Des chiffres qui font frémir

Prison de Gitarama

Quand le régime rwandais incarné par le Front Patriotique rwandais (FPR) parle cyniquement de 30.000 prisonniers disparus, il ne s’imagine pas l’ampleur de la catastrophe. 

Ce chiffre représente au moins l’ensemble des habitants de deux communes rurales du Rwanda. 

Deux communes peuvent-elles se vider de leurs habitants ni vu ni connu, sans que les autorités locales s’en aperçoivent ? 

Cela est encore plus inquiétant quand on sait que le Rwanda est quadrillé par différentes milices.

Au niveau communal, il y a les agents de la défense locale, les « Intore » ou la jeunesse du parti FPR, les « nyumbakumi » dont chaque membre est chargé d’encadrer 10 ménages, la police communale, … Sans compter que ces prisonniers sont ceinturés, lors de ces travaux, par des gardiens pistolet à la hanche et kalachnikov en bandoulière. 

30.000 personnes ne peuvent donc pas passer dans les mailles du filet de ces structures étatiques omniprésentes. La vérité est que ces gens ont péri dans des incendies criminels qui ont ravagé, en juin et en juillet 2014, les deux plus grandes prisons du pays.

Des disparitions au programme pour réduire le Hutu à sa plus simple expression

Après avoir dit, en août 1996, dans un meeting à Nyamirambo, qu’avec une petite capsule ou une petite cuillère, on peut vider un tonneau, Paul Kagame est passé aux actes. 

Pour lui, le fait que les Hutu soient nombreux ne constitue pas un problème. Cette métaphore donne une idée de l’ampleur de sa politique criminelle. Il suffit de tuer les Hutu, petit à petit, jusqu’à les exterminer. A la manière d’une goutte d’eau qui tombe du tonneau sans discontinuer.

Le tonneau finira par se vider si le petit trou n’est pas colmaté. Les événements passés et récents confirment cette politique d’annihilation de l’ethnie hutu. 

En effet des tueries massives des Hutu ont eu lieu surtout depuis 1994 : les massacres de Kibeho, le nettoyage du Nord du pays entre 1998-2000, les camps de concentration et des fours crématoires notamment dans le Parc National de l’Akagera et dans la forêt naturelle de Nyungwe, les bombardements des camps de réfugiés de l’ex-Zaïre, la mort par la faim et les maladies dans des prisons bondées, l’élimination par la justice gacaca (« la quasi-totalité des hutus masculins âgés de plus de 14 ans en 1994 a été jugée! »), …

Récemment, ce sont des disparitions massives de milliers de Hutu. 16000 dans la région de Ngororero, et voilà encore 30.000 disparus on ne sait par quelle baguette magique. 

Les ONG de défense des droits de l’homme telles que Human Rights Watch ont dénoncé ces disparitions forcées opérées par les autorités rwandaises. 

Selon le président rwandais, tous les Hutus sont des génocidaires. Il s’attelle ainsi, avec hargne et méthode, à les faire disparaître.
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ECHOS D'AFRIQUE

Ebola: on va tester le ZMapp au Liberia

le 12/08/2014

  
Le virus d'Ebola / REUTERS

Les Etats-Unis viennent d'autoriser l'expérimentation de la molécule dans ce pays touché par l'épidémie.

Il faudra rapidement s’y habituer: avec Ebola tout va plus vite que prévu. La barre (officielle) des mille morts vient d’être franchie et la vitesse de diffusion du virus semble comme en adéquation avec le flux des informations qu’il génère. 

A peine Remy Lamah, ministre de la Santé de Guinée avait-il eu le temps d’expliquer que l’accès aux traitements expérimentaux n’était pas «la priorité du moment» que la société pharmaceutique américaine Mapp Biopharmaceuticals faisait savoir qu’elle avait expédié la totalité de ses doses disponibles de Zmapp en Afrique de l'Ouest.

Plus précisément, la présidence du Liberia a officiellement annoncé, le 11 août, que Barack Obama et la Food and Drug Administration américaine avaient donné leur accord pour que des médecins libériens infectés par le virus Ebola puissent recevoir du ZMapp. 

Un accord avalisé par le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS. La substance sera livrée aux autorités sanitaires du Liberia par un émissaire américain.

Depuis quelques jours, plusieurs des Etats africains concernés (dont le Nigeria) avaient exprimé le souhait de pouvoir utiliser le ZMapp. La situation ainsi créée est d’autant plus étonnante que Barack Obama avait, le 6 août, jugé «prématurée» l’utilisation de médicaments expérimentaux contre l’Ebola.

On sait ce qu’il en est de cette substance, soit bien peu de choses d’un point de vue clinique et rien du tout quant à son efficacité thérapeutique vis-à-vis de l’infection par le virus Ebola.

Souvent présenté comme un «sérum» le ZMapp est une association de trois anticorps monoclonaux «humanisés». Cette substance a été développée dans le cadre d’un programme de recherche soutenu depuis dix ans par l’armée américaine. Il n’avait jusqu’à présent été testé que sur des animaux de laboratoire (publication de 2011 et publication de 2012). 

Rien de ce fait n’autorisait à l’utiliser chez l’homme. Or il a été administré (dans des conditions non précisées) au Liberia à deux soignants américains aujourd’hui hospitalisés à Atlanta. 

Il a aussi été administré à un prêtre espagnol également contaminé au Liberia et qui a été rapatrié en Espagne pour être soigné à Madrid.

«Fourni gratuitement»

Le jour même où Barack Obama faisait part de ses réserves un appel était lancé par trois spécialistes renommés des maladies infectieuses: les Prs Peter Piot, David Heymann et Jeremy Farrar pour que le ZMapp puisse être mis à la disposition des pays africains affectés. 

Un appel aussitôt suivi de l’annonce par l’OMS de la création imminente d’un groupe d’éthique en charge de la question de l’égalité aux traitements contre l’Ebola.

Lewis Brown, ministre libérien de l’Information du gouvernement libérien, a indiqué à la BBC que son gouvernement était conscient des risques associés à ZMapp, mais que l'alternative était de tester ou de mourir.

«Après avoir satisfait les demandes reçues au cours du week-end de la région d'Afrique de l'Ouest, les stocks de ZMapp sont désormais épuisés, a annoncé le 11 août depuis San Diego la société Mapp Biopharmaceuticals. Toute décision d'utiliser le ZMapp doit être prise par l'équipe médicale des malades.» 

Elle ajoute que dans tous les cas son médicament est «fourni gratuitement».
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Jean-Yves Nau
Slate.fr
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*Journaliste et docteur en médecine, Jean-Yves Nau a été en charge des questions de médecine, de biologie et de bioéthique au Monde pendant 30 ans. Il est notamment le co-auteur de «Bioéthique, Avis de tempête».

La peur a changé de camp, PAUL KAGAME FUIT KINSHASA



Gêné à l’idée de devoir croiser les regards de ses bourreaux congolais dans leur propre pays, le Président rwandais a sollicité et obtenu la délocalisation du sommet de la CIRGL vers Luanda alors qu’il devait se tenir à Kinshasa. 

Mais Kagame ne saura jamais cacher sa lourde responsabilité dans la déstabilisation des Grands Lacs et ses homologues de la région vont avoir à le constater au cours du sommet qui se tient aujourd’hui.

Ce jeudi 14 août 2014, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) se réunissent à Luanda dans le cadre du suivi du processus de paix dans cette partie du continent. 

Ce sommet devait, en principe, se tenir à Kinshasa selon le mode de rotation prévu, après celui d’il y a quelques mois qui s’est tenu toujours à Luanda. Mais il a été délocalisé presqu’en dernière minute vers la capitale angolaise.

Que s’est-il donc passé pour qu’intervienne ce changement ? Les sources diplomatiques approchées nous ont fait savoir que ce changement est intervenu à la demande du Président rwandais, Paul Kagame au motif qu’il ne se serait pas senti en sécurité à Kinshasa pour des raisons qu’il n’a pas évoquées. 

Si ce sommet s’était quand même tenu dans la capitale rdconglaise, il n’aurait connu la participation d’aucune délégation rwandaise.

Le Secrétariat de la CIRGL, qui organise les sommets, a pu obtenir des autres pays cette délocalisation dans le souci de voir participer le Rwanda.

On a beau chercher les motivations profondes de ce souci du Président rwandais, sans succès. En effet, depuis qu’elle se bat pour le rétablissement de la paix dans la région des Grands Lacs et à l’Est de son territoire, la RDC a toujours fait montre de son pacifisme et de son hospitalité, même envers ceux qui l’agressent. 

Le Président Kabila a même été condamné par une certaine opinion parce qu’il a toujours rencontré ces mêmes agresseurs, dont Paul Kagamé, dans sa recherche de la paix. 

D’aucuns pensent qu’après la mise en déroute du M23 et avec le démêlement en cours des FDLR, Kagame se serait senti mal à l’aise à Kinshasa face à ses homologues qui allaient constater qui veut la paix et qui ne la veut pas dans leur région.

Kagame préfère donc ne pas croiser les regards des Congolais dans leur propre pays pour ne pas être rongé par les remords à cause de ses crimes à l’Est.

Pour le reste, c’est la tête haute que la délégation congolaise s’est rendue à Luanda. Kinshasa est, en effet, reconnue comme étant le premier et grand contributeur dans la recherche de la paix. 

Dernièrement à Washington, le Secrétaire d’Etat américain a réitéré cette reconnaissance au Président Kabila après l’avoir fait lors de son séjour à Kinshasa. 

Les Nations Unies et d’autres capitales occidentales l’ont également reconnu. D’ailleurs, le même Kagame s’est déjà rendu à Kinshasa pour le 50ème anniversaire de l’indépendance de la RDC, à cette même époque où ses troupes écumaient les montagnes congolaises du Kivu.

Pendant ce temps, Kigali et son pouvoir n’ont pas cessé de semer la désolation dans la conscience des observateurs. 

L’extrémisme du régime de Kagamé, qui emprisonne les opposants et en assassine d’autres tout en promettant d’en faire autant publiquement, etc., autant de faits parmi tant d’autres qui fondent cette désolation de la communauté internationale qui, cependant, ne fait rien pour contraindre Kigali à s’inscrire réellement et résolument dans le processus d’une paix durable.
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Pascal Debré Mpoko