26/03/2015
Difficile de s'y retrouver quand pouvoirs et oppositions font des calendriers électoraux un enjeu majeur de la démocratie.
Glez
En RD Congo, la tenue d'élections locales et communales précédant la présidentielle de novembre 2016 est un impératif constitutionnel pour le gouvernement de Kinshasa.
Les opposants, au contraire, craignent que les premières ne vampirisent financièrement la seconde, au point de justifier son report.
En Guinée, c'est l'inverse.
Le pouvoir estime qu'un pays qui se relève à peine d'Ebola ne peut se payer le luxe d'organiser en 2015 à la fois des locales non prioritaires (cela fait dix ans qu'elles attendent) et une présidentielle essentielle, alors que l'opposition fait une fixation quasi fétichiste sur le respect absolu du chronogramme, comme si élire un maire était plus important que choisir un président.
Dans un cas comme dans l'autre, on saisit mal l'importance stratégique soudaine pour les démocraties congolaise et guinéenne de cette priorité absolue accordée aux scrutins communaux, si ce n'est dans le but de s'en servir comme d'une arme fatale contre l'ennemi.
Si les locales vident les caisses, la présidentielle "glissera", calcule-t-on à Kinshasa.
Si les locales ne se déroulent pas avant la présidentielle, nous la rendrons impossible par la rue, jurent les chefs de l'opposition guinéenne, qui cachent à peine leur procédé du pire : faire en sorte que la date butoir d'octobre ne puisse être respectée, que le pays bascule dans le vide constitutionnel et Alpha Condé dans l'illégitimité.
Entre manoeuvres d'apprentis sorciers et stratégie du rififi, les électeurs sont autant de pions lancés sur la diagonale du fou. l
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François Soudan
Jeune Afrique
Difficile de s'y retrouver quand pouvoirs et oppositions font des calendriers électoraux un enjeu majeur de la démocratie.
Glez
En RD Congo, la tenue d'élections locales et communales précédant la présidentielle de novembre 2016 est un impératif constitutionnel pour le gouvernement de Kinshasa.
Les opposants, au contraire, craignent que les premières ne vampirisent financièrement la seconde, au point de justifier son report.
En Guinée, c'est l'inverse.
Le pouvoir estime qu'un pays qui se relève à peine d'Ebola ne peut se payer le luxe d'organiser en 2015 à la fois des locales non prioritaires (cela fait dix ans qu'elles attendent) et une présidentielle essentielle, alors que l'opposition fait une fixation quasi fétichiste sur le respect absolu du chronogramme, comme si élire un maire était plus important que choisir un président.
Dans un cas comme dans l'autre, on saisit mal l'importance stratégique soudaine pour les démocraties congolaise et guinéenne de cette priorité absolue accordée aux scrutins communaux, si ce n'est dans le but de s'en servir comme d'une arme fatale contre l'ennemi.
Si les locales vident les caisses, la présidentielle "glissera", calcule-t-on à Kinshasa.
Si les locales ne se déroulent pas avant la présidentielle, nous la rendrons impossible par la rue, jurent les chefs de l'opposition guinéenne, qui cachent à peine leur procédé du pire : faire en sorte que la date butoir d'octobre ne puisse être respectée, que le pays bascule dans le vide constitutionnel et Alpha Condé dans l'illégitimité.
Entre manoeuvres d'apprentis sorciers et stratégie du rififi, les électeurs sont autant de pions lancés sur la diagonale du fou. l
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François Soudan
Jeune Afrique
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