Des détenus en uniforme de la prison de Makala bientôt transférés à Ndolo
Samedi, 30 Octobre 2010 03:09
La prison centrale de Makala connaît un engouement inhabituel. En effet, depuis mercredi 27 octobre 2010, une commission des FARDC procède à l’identification des détenus militaires et policiers de cette entité carcérale. Selon les responsables militaires de la prison, contactées par Radio Okapi, cette opération consiste à déterminer le nombre de détenus condamnés et ceux qui ne le sont pas encore. Ce qui permettrait de régulariser leurs dossiers judiciaires.
Longtemps abandonnés, pour la plupart, les pensionnaires de la juridiction militaire de Makala se bousculent avec la probabilité de voir leurs dossiers régularisés ou d’être transférés à la prison militaire de Ndolo.
Selon la radio onusienne, près de 1698 détenus militaires et policiers sont concernés par le contrôle initié par la commission des FARDC. Parmi eux, on compte 632 condamnés, 1066 prévenus et 11 prisonniers hospitalisés.
La prison centrale de Makala est une juridiction civile dont la capacité d’accueil est de 1500 prisonniers. Mais, mercredi soir, l’effectif général de toute la prison avoisinait 5800 pensionnaires. D’où, la nécessité de désengorger la prison en transférant une partie de ces détenus (militaires et policiers) à Ndolo.
Contacté par radiookapi.net, le lieutenant Séraphin Utshudi, directeur adjoint de la nouvelle prison militaire, s’explique : « Il suffit simplement de faire le transfèrement de la prison centrale de Makala à la prison militaire de Ndolo. Nous interpellons la hiérarchie pour qu’elle fasse vite parce que nous tournons les pouces, nous avons besoin de travailler. Nous attendons les prisonniers incessamment d’ailleurs.» Réhabilitée par l’UNOPS et la Monusco depuis plus d’une année, la prison de Ndolo dispose des infrastructures d’une prison moderne. Equipée de lits métalliques avec matelas, des fournitures de bureau, une cafétéria, une porcherie, cette nouvelle prison militaire a une capacité d’accueil de 520 détenus militaires.
A propos de mauvaises conditions carcérales dans la prison centrale de Makala, des ONG des droits de l’homme ont dénoncé à plusieurs reprises le fait que la plupart de ces militaires et policiers y sont détenus depuis une vingtaine de mois sans connaître le motif de leur interpellation. Ils sont en majorité originaires de la province de l’Equateur et ont servi sous le régime de Mobutu.