mardi 5 octobre 2010

RDC : Message personnel de condoléances de Jean-Pierre BEMBA à la famille d'Armand TUNGULU

image Jean-Pierre BEMBA - Le Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo
 

L'onde de choc provoquée par la mort d'Armand Tungulu à Kinshasa a secoué toute la communauté congolaise de l'étranger.
En Belgique, pays de résidence d'Armand, il n'y a pas suffisamment de qualificatifs pour décrire ce que les Congolais ont ressenti: colère ? Révolte?
Conséquence? Une manifestation spontanée est organisée le lundi 5 octobre 2010 à une dizaine de mètres de l’ambassade de la RD Congo à partir de 10heures.
Courageuse, Maman Philo l’épouse d’Armand est là. En signe de deuil, des femmes s’assoient par terre à côté d’elle afin de la soutenir moralement.
Dans les conversations,  il ne fait l’ombre d’aucun doute : Armand Tungulu a été tué par la garde présidentielle. Et comme cette garde ne relève que du Président, c’est lui le responsable. Toute la colère déversée va en sa direction. Tous  les qualificatifs sont utilisés pour désigner monsieur Joseph Kabila.
Un manifestant arrive même avec une effigie qui subit un sort pas agréable : piétiné, lapidé…
Une requête d’information adressée au Procureur Général de la République est lue.
Au fur et à mesure que le temps passe et que les manifestants arrivent, la tension monte.
Vers 12h30 alors que nous pensons la tension baissée, les manifestants débordent sur l’avenue Luxembourg, trajectoire d’un grand nombre de bus de la STIB. Le trafic est interrompu pour de longs moments.
La police essaie de négocier avec les manifestants,  sans succès. Un peu plus tard, après quelques sommations de la police, sans succès, ordre est donné de repousser les manifestants, d’une façon assez musclée. Nous sommes ainsi pris en sandwich, bien encerclés. Enervements de part et d’autre…
Les proches d’Armand Tungulu ne seront pas inquiétés. Une tentative de rencontrer l’ambassadeur échoue.
Dispersés par la police, les manifestants se retrouvent plus tard au quartier Matonge de Bruxelles. La circulation des véhicules est interrompue sur la Chaussée de Wavre, des attroupements se forment, il est prié aux commerçants de fermer leurs boutiques, par solidarité avec Armand Tungulu.
Certains commerçants pakistanais ne semblent pas comprendre. C’est normal, ils ne sont pas au courant de l’actualité congolaise.
La police a bouclé le quartier. Les manifestants ont décidé de se rendre au Ministère belge des Affaires étrangères.
La police n’autorise qu’à une dizaine de personnes de traverser la ceinture policière. Accompagnée et encadrés par la police, ces délégués dont une moitié composée des membres de la famille se dirigent vers le Ministère des Affaires étrangères, sous bonne escorte policière.
Et là, nouvelle négociation pour entrer: dix personnes, c’est trop, trois peut-être.
Finalement, cinq personnes sont reçues par le monsieur Afrique, au nom du Ministre.
Le représentant du ministre présente ses condoléances à la famille et compatit à son malheur.
Il donne la parole tour à tour au représentant de la famille, au représentant des manifestants et enfin à l’avocat de la famille.
Dans l’exposé des congolais, les points suivants sont soulevés :
- Que s’est-il passé entre le moment où Armand a été arrêté et le moment où l’on a annoncé sa mort ?
- Où est le corps du défunt ?
- Pourquoi la famille n’est-elle pas informée et doit se contenter de ce qui se dit sur les médias ?
- Où est la preuve de son décès ?
Des demandes :
- L’autopsie doit se faire ici.
- Les enfants d’Armand étant belges, leurs droits doivent être protégés, ils doivent assister aux funérailles de leur papa. Pas au Congo parce que c’est le Congo qui leur a arraché leur papa.
- Pas d’inhumation précipitée. Cela signifierait soustraire le corps à une autopsie objective. Et surtout pas à Kinshasa. Sa famille est ici, et sa famille le réclame.
L’avocat de la famille informe le fonctionnaire belge qu’une plainte est en préparation.
Dans sa réponse, le fonctionnaire belge prend acte de toutes les informations transmises. Il reçoit pour le Ministre les mémos de la famille et des organisateurs de la manifestation.
Il nous informe que depuis le week-end, le ministère des affaires étrangères suit très attentivement l’évolution de la situation.
Il promet de rendre compte à son ministre.
Il est 16h43 quand la délégation prend congé du représentant du Ministre des affaires étrangères.
La tension n’étant pas encore tombée, il ne fait aucun doute que d’autres manifestations auront lieu. En tout cas, aussi longtemps que le corps d’Armand ne sera pas formellement identifié par son épouse …Ici en Belgique (Cheik FITA)

Message personnel de condoléances du Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo à la famille de Armand Tungulu Mudiandambu

« A Maman Philo, aux enfants et à toute la famille de Armand, je transmets mes condoléances.
En ces quelques lignes, je tiens à vous exprimer combien je compatis  à la souffrance qui est la vôtre. Et avec vous, tous les Congolais partout où ils se trouvent sont éprouvés.
Armand nous a été arraché dans des circonstances que la justice doit absolument élucider.
Il avait le droit légitime d’être conduit en urgence dans un centre hospitalier dès lors que son état l’exigeait.
Le droit à la vie est sacrée : le ras-le-bol qu’il a pu exprimer à sa manière pour revendiquer plus des droits et des libertés en R.D.C. ne pourrait justifier le moindre acte de torture, ni d’atteinte à sa vie ».
La Haye, le 4 octobre 2010
Pour le Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo,
Son conseil,
Me Aimé Kilolo-Musamba
En ligne by CGH Mbungani Jean-Jacques
Représentant MLC Benelux

Communiqué de presse de la VSV sur la mort suspecte entre les mains de l'Etat RDCongolais de M. Tungulu Armand Mudiandambu

COMMUNIQUE DE PRESSE N°046/RDC/VSV/CD/2010
DECES DE M. ARMAND TUNGULU MUDIANDAMBU : UNE MORT SUSPECTE DE PLUS ENTRE LES MAINS DE L’ETAT
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement choquée par l’exécution sommaire et extrajudiciaire dont a fait l’objet, monsieur Armand TUNGULU MUDIANDAMBU, dans la nuit du vendredi 01 au samedi 02 octobre 2010.
M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU, ressortissant RDCongolais vivant en Europe, a été appréhendé, mercredi 29 septembre 2010, par les militaires de la Garde Républicaine (GR) suite au jet de pierres sur le cortège présidentiel, particulièrement sur le véhicule conduit par monsieur Joseph KABILA, Président de la RDCongo, sur l’avenue de la Libération, à la hauteur de la Maison Schengen, Kinshasa/Lingwala.
M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU, a été immédiatement maîtrisé par des militaires de la GR qui l’ont soumis à une violence  sans précédent avant de l’embarquer à bord d’un des véhicules du cortège présidentiel pour une destination inconnue.
Des informations parvenues à la VSV font état de la poursuite de la torture, traitements cruels, inhumains et dégradants dont a fait l’objet la victime jusqu’à son décès.
Dans tous les lieux de détention où M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU est passé, des traitements atroces et sévices corporels lui y auraient été infligés pendant des interrogatoires.
Contrairement au communiqué du Procureur Général de la République rendu public sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), samedi 02 octobre 2010, faisant état du décès par « suicide » à l’aide d’un fil d’oreiller, le décès de M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU serait consécutif à la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants auxquels la victime a été soumise.
Nul n’est besoin de rappeler les conditions généralement infrahumaines dans les lieux de détention en RDCongo.
…/…
Disposer d’un oreiller relève d’un luxe non accessible à tout détenu surtout lorsqu’on s’en tient à la nature des actes répréhensibles commis par le précité.
L’exécution sommaire et extrajudiciaire de M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU vient allonger la liste macabre après l’assassinat de monsieur Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et la disparition forcée de monsieur Fidèle BAZANA EDADI par les services de l’ordre public et de sécurité et constitue une preuve de plus que le gouvernement RDCongolais ne garantit pas à la population RDCongolaise la jouissance des droits humains notamment le droit à la vie, le droit à ne pas être soumis à la torture ou autres traitements cruels, inhumains et dégradants…
Tout en exprimant sa vive désapprobation contre le jet de pierres sur le cortège présidentiel, la VSV estime en principe que M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU devait être déféré devant une juridiction compétente garantissant son droit à la défense pour répondre de ses actes devant la loi.  
La VSV constate malheureusement la persistance de la  culture de la mort et la banalisation de la vie humaine par le pouvoir en place qui s’arroge le droit de vie et/ou de mort sur des individus en lieu et place de les protéger conformément à la Constitution de la RDCongo et aux instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDCongo.
Somme toute, la VSV exige :
- Une autopsie objective susceptible de déterminer la cause exacte de la mort de M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU ;
- Une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur la mort de M. Armand TUNGULU MUDIANDAMBU en vue de poursuites et sanctions contre les coupables, à l’issue d’un procès juste et équitable ;
- L’indemnisation et le dédommagement de la famille biologique de la victime.
Fait à Kinshasa, le 04 octobre 2010.
LA VOIX DES SANS-VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)

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