Paris, 1817, enceinte de l'Académie Royale de Médecine. Face au moulage du corps de Saartjie Baartman, l'anatomiste Georges Cuvier déclare "Je n'ai jamais vu de tête humaine plus semblable à celle des singes".
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Abdellatif Kechiche explique pourquoi il a choisi ce sujet auquel il trouve des résonnances très contemporaines : « Je crois que ce n’est pas forcément un film du passé. Moi, je suis en ce moment vraiment dans une inquiétude, dans une angoisse même par rapport aux images que je vois des expulsions, de la façon méprisante dont on traite des peuples. Et je crois qu’en ce sens effectivement, le film se situe, malheureusement, j’ai envie de dire encore dans l’actualité, qu’il est contemporain ».
Abdellatif Kechiche retrace l’histoire de la Vénus noire, des premiers espoirs à la déchéance finale, dans un taudis où abandonnée de tous, elle mourra de la syphilis. C’est à une débutante, la Cubaine Yahima Torres, que revient la lourde charge d’incarner Saartjie : « C’est vrai que c’est un rôle très lourd, c’est un rôle très physique et c’est un rôle aussi qui demande beaucoup d’énergie ». Caméra au poing, Abdellatif Kechiche signe un réquisitoire contre le racisme, le racisme des scientifiques qui comparèrent la Vénus noire à un orang-outan, et bien sûr le racisme ordinaire de son maître, Hendrick Caezar, qui traitait cette femme, sensible et cultivée, comme un animal monstrueux.
Caezar qui est interprété par l’acteur sud-africain André Jacobs : « Je pense qu’Abdellatif voit cela comme un moyen de réfléchir comme dans un miroir la société d’aujourd’hui sur le sujet de l’humanité et comment on la traite ».
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Yahima Torres dans le rôle de Saartjie Baartman MK2 Productions |
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