lundi 8 novembre 2010

Côte d’Ivoire : vers un troisième tour de la présidentielle !

Par  Pierre Emangongo

Le deuxième tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire, censée clore une décennie de crise politico-militaire, se tiendra le 21 novembre entre le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara a, selon l’AFP, annoncé le samedi 6 novembre 2010 le Conseil constitutionnel.
Après le premier tour le 31 octobre, «un deuxième tour du scrutin sera organisé le dimanche 21 novembre 2010» entre Gbagbo et Ouattara, a déclaré le président Paul Yao N’Dré au siège de cette institution à Abidjan.
«Aucune réclamation concernant la régularité du scrutin ou son dépouillement n’a été présentée par voie de requête écrite au président du Conseil constitutionnel», a-t-il affirmé, jugeant l’élection «régulière».
La déclaration du Conseil constitutionnel intervient en outre quelques heures après que M. Ouattara et les autres chefs de l’opposition ont réclamé un recomptage des voix, en invoquant de «graves irrégularités» lors de ce vote historique.
ALLIANCE DE FAÇADE
Cette requête de l’opposition sur le recomptage des voix suscite beaucoup d’interrogations au motif que mathématiquement parlant c’est le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix qui a l’avance sur le candidat Laurent Gbagbo en dépit du fait qu’il est en tête avec 38,04% des suffrages. Il est suivi par le leader du Rassemblement des Républicains-RDR), Alassane Dramane Ouattara ayant recueilli 32,07% pendant que l’ancien président Henri Konan Bédié a eu 25,24%.
Et en cas de report des voix, les deux candidats du RHDP seraient en bonne posture parce qu’en réunissant leurs voix, ils battraient sûrement Laurent Gbagbo au deuxième tour de la présidentielle.
Cependant, cette demande de recomptage de voix dénote, selon plusieurs analystes, d’un manque criant de confiance entre les deux alliés Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, et démontre que le RHDP n’est qu’une alliance de façade parce qu’au départ ses membres ne partagent pas effectivement la même vision politique. Pire encore, les Ivoiriens ont en mémoire que c’est Bédié qui a défendu bec et oncles le concept de l’« Ivoirité» ayant exclu Ouattara de la course présidentielle en l’an 2000. Les contradictions de cette alliance contre nature RDR-PDCI prouvent également qu’il sera pratiquement impossible que les électeurs ivoiriens suivent les consignes du tandem Ouattara –Bédié.
RESEAUX INTERNATIONAUX
Concrètement, à l’instar du Ghana, la Côte d’Ivoire a réussi à organiser l’une des élections présidentielles les plus transparentes et démocratiques du continent. Ce qui n’arrange pas les réseaux internationaux dont celui de la Françafrique qui redoute que Laurent Gbagbo ne remporte cette présidentielle et que la Côte d’Ivoire devienne un exemple de démocratie en Afrique francophone, résistant ainsi aux politiques néo-colonialistes sur le continent.
C’est ainsi que certaines indiscrétions font état de réseaux internationaux qui seraient de connivence avec quelques dirigeants africains pour barrer la route à Gbagbo en favorisant des troubles sur le territoire. Un schéma que d’aucuns appellent le troisième tour de la présidentielle dans ce pays important de l’Afrique de l’Ouest. La visite de l’ancien Premier ministre Alasane Ouattara au Sénégal, actuellement au cœur d’une polémique, est une illustration flagrante de ce complot ourdi contre la Côte d’Ivoire et le peuple ivoirien.
Le Potentiel

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