mercredi 24 novembre 2010

Dépravation des mœurs

par Congo LiberationFront, mardi 23 novembre 2010, à 15:56

Kinshasa se caractérise ces derniers jours par des fléchissements sans pareil des mœurs, à tel enseigne que se promener allégrement à Kinshasa, sans rencontrer une catégorie de jeunes qui troublent les bonnes consciences, tant la journée que la nuit, relève de la pure magie. 

De la commune de Bandalungwa, en passant par Kasa-Vubu, Lemba ou Kalamu, notamment aux quartiers Yolo Nord et Yolo Sud, l'on est offusqué par l'immoralité qui caractérise désormais une certaine catégorie, surtout les jeunes filles. En pleine journée, les endroits à grande attraction sont leur cible privilégiée. On les voit, à moitié vêtues, prendre d'assaut les carrefours de Kinshasa ou inspectant un bureau à un autre, en plein centre-ville, à la recherche d'on ne sait quoi.

Rien d'étonnant de voir aussi cette jeunesse, indifférente à toute critique acerbe, porter à cœur joie des collants et des serre-corps attrayant, des strings trop voyant, des pantalons " fashion " et " baggy jeans ", laissant entrevoir leurs caleçons. Dans les fêtes, les deuils, " kinoisement " appelés " matanga " et autres cultes, le spectacle est désolant. Tout porte donc à croire que la dépravation des mœurs a de lourdes conséquences sociales à Kinshasa. Elle trouve donc son origine dans la crise des valeurs qui a affecté diverses sphères de la vie kinoise. Outre la drogue et autres boissons alcoolisées (Supu na tolo), la musique est venue s'y greffer à cause, non seulement des propos libertaires, mais aussi et surtout des danses obscènes. A ce jour, tout ce qui suscite, consciemment ou inconsciemment, la culture du sexe, du tabagisme et de l'alcoolisme notamment n'est plus contrôlé.

Commençons par la musique congolaise dite moderne. Dans cette catégorie, Kinshasa a ses marques : les musiciens congolais ont gâté la jeunesse avec des danses accompagnées des cris stridents qui traduisent la pure immoralité.

A traduire la sémantique de tous ces cris, l'on se rend à l'évidence que les autorités politiques de la ville de Kinshasa ont une grande part de responsabilité dans la déchéance de la musique congolaise. Elles restent indifférentes à ce voyeurisme et à cette immoralité, silencieuses comme des carpes sur ces dérives, même si celles-ci concourent visiblement à la dépravation des mœurs, surtout dans les milieux des jeunes. Pour les musiciens, croit-on savoir, la logique commerciale a pris le dessus sur les valeurs morales. Le mot d'ordre semble bien respecté : vendre mieux son album au mépris de toute règle d'éthique.

Si du côté de la musique congolaise, il n'y plus rien à redire, Kinshasa connaît aussi une prolifération sans concurrence d'affiches et panneaux publicitaires vantant des marques de bières pour adultes mais en utilisant les enfants dans les différents scenario. Leurs propriétaires utilisent souvent des messages à peine voilée pour vanter leurs produits. Les sociétés brassicoles en sont les premières responsables. Les messages publicitaires visuels ou audiovisuels qu'elles confectionnent vont souvent à l'encontre des messages éducatifs de réduction des dangers de contamination des pandémies telles que le VIH/SIDA ou les infections sexuellement transmissibles. L'émoi est grand chez les parents et auprès d'une infime partie de responsables publics.

Distillant des messages publicitaires sans éthique, malheureusement relayés par les médias, eux encore et toujours eux, ces sociétés brassicoles véhiculent des antivaleurs et sapent l'éthique comme les artistes musiciens. Comment comprendre qu'on puisse demander aux Kinoises de s'abreuver d'une bière blonde pour concevoir ? Il n'y a qu'à voir les images souvent balancées par les chaînes de télévison pour se rendre compte de cette immoralité.

Outre les artistes musiciens et les sociétés brassicoles, il y a enfin cette caste de compradors ayant rendu le fanion. Roulant dans des grosses cylindrées, ils n'ont que faire sur des mineures. Porte-monnaie bien garnie la journée après avoir fait main basse sur les ressources du Trésor public, on les voit rouler à vive allure sur les hauteurs des quartiers huppés, en quête des flats hôtels pour les uns et des ruelles obscures pour d'autres qui n'hésitent pas à transformer la banquette arrière en "dortoir". La crise sociale aidant, ces mineurs, pulpeuses pour la plupart, n'ont pas de choix que d'offrir leur charme à des sexagénaires ou à des septuagénaires rompus dans cette art…

Kinshasa en ligne de mire, se trouve donc à la croisée des chemins. La dépravation des mœurs bat son plein. Une puanteur qui sent même à mille lieux. Que faire pour y remédier ?

La question reste posée.

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