Y a-t-il des raisons qui puissent justifier ou expliquer le report du sommet des Chefs d’Etat des pays des Grands Lacs ? N’y a-t-il pas un feu qui couve sous les cendres en dépit du calme précaire et apparent dans la région ? Peut-on soutenir qu’il y a certains pays dans les Grands Lacs qui ne voient pas de bon œil la décision gouvernementale d’interdire l’exploitation minière dans la partie Est de la République Démocratique du Congo ? Cette décision de report est-elle le fait du Gouvernement congolais ou tient-elle des circonstances extérieures ? En tout état de cause, s’il est difficile de déterminer le fond caché de ce report, il reste que des analystes sérieux voient autres choses au-delà de ce que font filtrer les officiels. S’exprimant à propos, Baudouin Hamuli Kabarhuza, Coordonnateur national de la conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de la région des Grands Lacs, a laissé entendre que ce report, du côté Gouvernement congolais, tient au fait que la RDC voulait marquer d’un sceau indélébile ces assises. D’une part, mobiliser toute la communauté internationale pour le retour de la paix au Congo et, d’autre part, saisir l’opportunité pour lancer un appel aux investissements dans le secteur minier. C’est justement ici que des nombreux critiques trouvent la raison de ce report. Pour certains d’entre eux, l’interdiction de l’exploitation minière dans la partie Est du pays ne doit pas avoir enchanté beaucoup de pays qui agitaient, à tord d’ailleurs, une main noire dans le secteur. Une raison tout aussi plausible, c’est la publication du rapport Mapping par les Nations Unies sur les violations des droits de l’homme. La position de la République Démocratique du Congo face à ce rapport, a-t-on appris, doit avoir frustré certains pays dans les Grands Lacs. Il appert aussi que cette rencontre intervient à un moment où le processus électoral est en cours dans plusieurs pays de la région, expliquant du coup l’empêchement de certains Chefs d’Etat. Au demeurant, s’il peut y avoir frustration auprès de certains pays des Grands Lacs, il y a lieu de reconnaître que la RDC a toute les raisons de se frotter les mains. Elle aura, néanmoins, réussi à reprendre le contrôle de l’exploitation de ses minerais par la certification.
La Pros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire