Mardi, 30 Novembre 2010
La majorité au pouvoir de plus en plus tentée par l’expérience ivoirienne de la politique du fait accompli pour éviter les élections aux échéances annoncées. L’année 2010 tire lentement mais sûrement à sa fin pour céder le pas à l’année 2011 promise à être celle de grandes échéances électorales que l’écrasante majorité de congolais appelle de tous ses vœux !
Mais qu’y a-t-il entre les voeux bruyamment exprimés par le peuple congolais concernant les élections annoncées et les chances que celles-ci ont de se tenir dans honnêteté et la paix aux échéances prévues?
Au regard de développement observés sur les plans politique et sécuritaire dans la partie orientale de la République, on constate qu’une lourde hypothèque a commencé à planer sur la tenue des élections générales qui commenceront à courir au début de l’année 2011.
En effet, on continue à signaler au Sud-Kivu la présence active des rebelles de Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ceux du Front démocratique pour libération du Burundi (FRODEBU) et dune mosaïque de groupes armés dont les plus remuants de tous semble être le mouvement Maï-Maï, qu’écume la province depuis 1994.
Toutes ces forces négatives attendraient d’être instrumentalisées par ceux qui ont intérêt à le faire dans le cadre d’une politique dite de temporisation destinée à faire traîner les choses pour empêcher la tenue des élections majeures (la législative et la présidentielle) dans les délais souhaités par la majorité de citoyens du pays !
S’agissant de la province du Nord-kivu, on signale également la présence active dune forte concentration d’éléments FDLR, la reconstitution des unités combattantes du Congrès nationale pour la défense du peuple (Cndp) qui renforcent leurs effectifs en procédant au recrutement de jeunes éléments, le maintien du mouvement Maï-Mai et le lancement de petits groupes armés mais très nombreux destinés à déstabiliser le Grand-Nord impliquant les régions de Beni - Mangurejejipa et Goma.
Le débat est désormais ouvert
En province Orientale, on fait toujours cas de la présence des incursions surprises de rebelles ougandais de la LRA conduits par Joseph Koni, des éleveurs nomades Mbororo qui se conduisent en conquistadors dans les localités sensibles, mais très riches en ressources minérales dans cette partie du pays.
D’après des statistiques établies au terme des élections législative et présidentielle de 2006, la partie orientale de la RDC, sans compter le Katanga, constitue un réservoir par excellence de suffrages sans lequel aucun candidat ne peut prétendre gagner l’élection présidentielle.
Or, sans la pacification totale et définitive de cette partie importante de la Rdc, des élections honnêtes et apaisées ne peuvent pas se tenir dans ce pays en 2011.
Ne pouvant donc organiser les élections très attendues dans une partie seulement du territoire national, un prétexte pourrait être vite trouvé pour ne pas tenir celles-ci comme prévu. Ceux qui savent lire correctement les signes du temps ont déjà commencé à se montrer de plus en plus méfiants a l’endroit du pouvoir en place qu’ils accusent d’être de plus en plus tentés par la triste expérience ivoirienne de la politique du fait accompli ayant permis à l’actuel chef de l’Etat sortant de conserver le pouvoir pendant cinq ans sans être élu par le peuple de son pays pour cause d’instabilité due à ta guerre ?
En RDC, le CNDP et le mouvement Maï-Maï préparent déjà la guerre qui en rajoutera l’insécurité rampante observable sur l’ensemble du territoire par la main, toujours forte, des FDLR et de groupes armés que rien n’empêche de frapper n’importe où et n’importe quand.
Qui pourrait donc donner aujourd’hui aux Congolais l’assurance de la tenue des élections annoncées dans les délais souhaités ? Le débat est désormais ouvert sur la question ?
Bamporiki Chamira
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