La diaspora. Ultime solution?
«Vous avez laissé ce pays entre les mains des étrangers qui sont en train de le diviser». Cette phrase prononcée, le 23 avril 2006, par le Cardinal Frédéric Etsou, prend aujourd’hui un relief prophétique.
Après avoir matraqué l’opinion congolaise, durant quasiment une décennie, sur «la guerre injuste qui nous est imposée» - sans toutefois aller jusqu’au bout de la logique en nommant l’autre partie belligérante -, Joseph Kabila a, contre toute attente, signé, en décembre dernier, un accord secret avec son homologue rwandais Paul Kagamé. Un Kagamé présenté jusque là comme étant le chef d’un Etat-agresseur. «Un Etat qui participe au pillage des ressources naturelles» de la RD Congo, entonnaient les zélateurs du kabilisme.
Prenant les Congolais pour des parfaits idiots, les kabilistes ont été les premiers à célébrer ce qu’ils appellent la «paix des braves». Au nom du «bon voisinage». Y a-t-il un Congolais qui serait hostile au rétablissement des relations fondées sur la coexistence pacifique avec le Rwanda voisin? Aucun. En revanche, aucun citoyen de ce pays ne souhaite que l’intérêt national soit bradé au nom d’une fausse paix qui présente tous les contours d’une capitulation. La raison est simple : aucun Congolais digne de ce nom n’entend un seul instant voir sa mère-patrie devenir une sous-colonie d’une autre nation africaine. Les Congolais l’ont démontré en réaction au «plan Sarkozy» en vue du partage de l’espace et des ressources entre le Congo-Kinshasa et le Rwanda.
Quatre mois après la «signature» du «deal» Kabila-Kagame, le président de la République démocratique du Congo continue à demeurer l’unique institution de l’Etat à en connaître le contenu. Au nom d’un fallacieux «secret militaire». Joseph Kabila détiendrait-il le monopole du patriotisme ? Les trois autres institutions en l’occurrence le Parlement, le gouvernement et les Cours et tribunaux seraient-elles dirigées par des individus moins civiques que «Joseph»? Pourquoi un tel culte du secret dans un Etat qui se dit démocratique ? Un Etat démocratique ne se caractérise-t-il pas par un souci de transparence ?
Il faut refuser de voir pour ne pas réaliser que l’accord secret Kabila-Kagame pourrait constituer, à court terme, une grave menace non seulement pour la sécurité nationale mais surtout pour l’unité physique de la RD Congo. A preuve, depuis l’intervention-surprise des troupes rwandaises sur le sol congolais pour «traquer» les combattants hutus rwandais du FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), Kabila et Kagame entretiennent un flou artistique dans les deux provinces du Kivu. Contrairement aux annonces triomphalistes du «général» John Numbi, avant l’opération «Umoja Wetu» est égal à après Umoja Wetu. La paix reste fragile. Les FDLR n’ont pas été anéanties. Ces guérilleros «pètent» la santé. Les témoignages abondent sur les exactions.
Il semble bien que la traque des combattants hutus rwandais n’a été que de la poudre aux yeux. Après l’«élimination politique» de Laurent Nkunda Mihigo, Chairman du CNDP, tout est allé vite. Très vite : intégration des combattants (soldats rwandais ?) du CNDP dans les rangs des Forces armées de la RD Congo ; intégration de quelques personnalités du CNDP dans le gouvernement provincial mais aussi dans les directions régionales des organismes publics aussi névralgiques que la DGM (Immigration), l’ANR (Sûreté), l’Ofida (Douanes) etc. Un détail : les combattants intégrés du CNDP rechignent à toute affectation en dehors des deux Kivu. Qui se moque des Congolais ? Kabila? Kagame? Et si c’était tous les deux ?
Avant l’éviction de Nkunda, des journalistes en visite à Kiwanja avaient pu remarquer que plusieurs éléments du CNDP étaient en réalité des démobilisés de la RDF (Rwandese Defence forces). Ces éléments ne maniaient que deux langues : le Kinyarwanda et l’Anglais. Ce sont ces combattants qui ont été déversés dans l’armée nationale congolaise. Sans la moindre enquête sur la citoyenneté et la moralité. On assiste ainsi à une occupation insidieuse des provinces du Kivu. L’occupation militaire sera suivie par l’infiltration au niveau institutionnel.
La RD Congo est infiltrée par des agents rwandais. C’est désormais une évidence. Joseph Kabila en est un. Que font les Congolais ? Rien. Ils regardent et laissent faire. Le personnel politique, lui, est préoccupé par le prochain partage équitable et équilibré de postes. Les Congolais ont ainsi livré leur destin collectif aux étrangers. Seulement voilà, ces étrangers ont compris qu’un peuple aussi amorphe et corruptible ne mérite point d’occuper un tel espace.
Au moment où nous couchons ces lignes, une délégation du CNDP se trouve à Kinshasa. Et ce en prévision sans doute de l’intégration imminente des cadres de ce mouvement dans les institutions nationales. Sans mandat électif. Quid de la valeur juridique des élections générales de 2006 étant donné que la violence vient ainsi d’être (re) consacrée comme un des modes privilégiés pour accéder au pouvoir ?
Au-delà du fait que la délégation du CNDP est conduite par un certain Désiré Kamanzi, citoyen rwandais de son état, sans susciter la moindre indignation au sein du personnel politique congolais - réputé pour son «situationnisme», l’apathie qu’affiche l’opinion congolaise est simplement révoltante. Un citoyen Congolais peut-il aller à Kigali revendiquer le droit d’occuper des fonctions politiques ou militaires sans qu’une telle démarche soit perçue comme de la provocation voire de l’injure?
Les Congolais paraissent comme tétanisés face aux menées subversives, au grand jour, d’un «raïs» sans foi ni loi. Un «raïs» rendu fou par son apparente omnipotence et qui se croit tout permis face à des «moutons» démunis de toute capacité d’indignation.
Les Congolais de l’intérieur doivent se libérer de la peur et surtout d’un égoïsme certain. Cet égoïsme se traduit par la tendance à croire que "le Congo se porte bien" tant que sa famille et soi-même ont la bouche pleine. Erreur. Les ennemis de l’intérieur et ceux de l’extérieur exploitent justement ces faiblesses pour retarder le plus longtemps possible l’avènement d’un Congo réellement nouveau. Un Congo rassemblé et fort, redevenu mâitre de son destin. Les Congolais de la diaspora, eux, ont plus que jamais la grande responsabilité d’impulser le Changement. Objectif : sauver la nation congolaise en danger…
Après avoir matraqué l’opinion congolaise, durant quasiment une décennie, sur «la guerre injuste qui nous est imposée» - sans toutefois aller jusqu’au bout de la logique en nommant l’autre partie belligérante -, Joseph Kabila a, contre toute attente, signé, en décembre dernier, un accord secret avec son homologue rwandais Paul Kagamé. Un Kagamé présenté jusque là comme étant le chef d’un Etat-agresseur. «Un Etat qui participe au pillage des ressources naturelles» de la RD Congo, entonnaient les zélateurs du kabilisme.
Prenant les Congolais pour des parfaits idiots, les kabilistes ont été les premiers à célébrer ce qu’ils appellent la «paix des braves». Au nom du «bon voisinage». Y a-t-il un Congolais qui serait hostile au rétablissement des relations fondées sur la coexistence pacifique avec le Rwanda voisin? Aucun. En revanche, aucun citoyen de ce pays ne souhaite que l’intérêt national soit bradé au nom d’une fausse paix qui présente tous les contours d’une capitulation. La raison est simple : aucun Congolais digne de ce nom n’entend un seul instant voir sa mère-patrie devenir une sous-colonie d’une autre nation africaine. Les Congolais l’ont démontré en réaction au «plan Sarkozy» en vue du partage de l’espace et des ressources entre le Congo-Kinshasa et le Rwanda.
Quatre mois après la «signature» du «deal» Kabila-Kagame, le président de la République démocratique du Congo continue à demeurer l’unique institution de l’Etat à en connaître le contenu. Au nom d’un fallacieux «secret militaire». Joseph Kabila détiendrait-il le monopole du patriotisme ? Les trois autres institutions en l’occurrence le Parlement, le gouvernement et les Cours et tribunaux seraient-elles dirigées par des individus moins civiques que «Joseph»? Pourquoi un tel culte du secret dans un Etat qui se dit démocratique ? Un Etat démocratique ne se caractérise-t-il pas par un souci de transparence ?
Il faut refuser de voir pour ne pas réaliser que l’accord secret Kabila-Kagame pourrait constituer, à court terme, une grave menace non seulement pour la sécurité nationale mais surtout pour l’unité physique de la RD Congo. A preuve, depuis l’intervention-surprise des troupes rwandaises sur le sol congolais pour «traquer» les combattants hutus rwandais du FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), Kabila et Kagame entretiennent un flou artistique dans les deux provinces du Kivu. Contrairement aux annonces triomphalistes du «général» John Numbi, avant l’opération «Umoja Wetu» est égal à après Umoja Wetu. La paix reste fragile. Les FDLR n’ont pas été anéanties. Ces guérilleros «pètent» la santé. Les témoignages abondent sur les exactions.
Il semble bien que la traque des combattants hutus rwandais n’a été que de la poudre aux yeux. Après l’«élimination politique» de Laurent Nkunda Mihigo, Chairman du CNDP, tout est allé vite. Très vite : intégration des combattants (soldats rwandais ?) du CNDP dans les rangs des Forces armées de la RD Congo ; intégration de quelques personnalités du CNDP dans le gouvernement provincial mais aussi dans les directions régionales des organismes publics aussi névralgiques que la DGM (Immigration), l’ANR (Sûreté), l’Ofida (Douanes) etc. Un détail : les combattants intégrés du CNDP rechignent à toute affectation en dehors des deux Kivu. Qui se moque des Congolais ? Kabila? Kagame? Et si c’était tous les deux ?
Avant l’éviction de Nkunda, des journalistes en visite à Kiwanja avaient pu remarquer que plusieurs éléments du CNDP étaient en réalité des démobilisés de la RDF (Rwandese Defence forces). Ces éléments ne maniaient que deux langues : le Kinyarwanda et l’Anglais. Ce sont ces combattants qui ont été déversés dans l’armée nationale congolaise. Sans la moindre enquête sur la citoyenneté et la moralité. On assiste ainsi à une occupation insidieuse des provinces du Kivu. L’occupation militaire sera suivie par l’infiltration au niveau institutionnel.
La RD Congo est infiltrée par des agents rwandais. C’est désormais une évidence. Joseph Kabila en est un. Que font les Congolais ? Rien. Ils regardent et laissent faire. Le personnel politique, lui, est préoccupé par le prochain partage équitable et équilibré de postes. Les Congolais ont ainsi livré leur destin collectif aux étrangers. Seulement voilà, ces étrangers ont compris qu’un peuple aussi amorphe et corruptible ne mérite point d’occuper un tel espace.
Au moment où nous couchons ces lignes, une délégation du CNDP se trouve à Kinshasa. Et ce en prévision sans doute de l’intégration imminente des cadres de ce mouvement dans les institutions nationales. Sans mandat électif. Quid de la valeur juridique des élections générales de 2006 étant donné que la violence vient ainsi d’être (re) consacrée comme un des modes privilégiés pour accéder au pouvoir ?
Au-delà du fait que la délégation du CNDP est conduite par un certain Désiré Kamanzi, citoyen rwandais de son état, sans susciter la moindre indignation au sein du personnel politique congolais - réputé pour son «situationnisme», l’apathie qu’affiche l’opinion congolaise est simplement révoltante. Un citoyen Congolais peut-il aller à Kigali revendiquer le droit d’occuper des fonctions politiques ou militaires sans qu’une telle démarche soit perçue comme de la provocation voire de l’injure?
Les Congolais paraissent comme tétanisés face aux menées subversives, au grand jour, d’un «raïs» sans foi ni loi. Un «raïs» rendu fou par son apparente omnipotence et qui se croit tout permis face à des «moutons» démunis de toute capacité d’indignation.
Les Congolais de l’intérieur doivent se libérer de la peur et surtout d’un égoïsme certain. Cet égoïsme se traduit par la tendance à croire que "le Congo se porte bien" tant que sa famille et soi-même ont la bouche pleine. Erreur. Les ennemis de l’intérieur et ceux de l’extérieur exploitent justement ces faiblesses pour retarder le plus longtemps possible l’avènement d’un Congo réellement nouveau. Un Congo rassemblé et fort, redevenu mâitre de son destin. Les Congolais de la diaspora, eux, ont plus que jamais la grande responsabilité d’impulser le Changement. Objectif : sauver la nation congolaise en danger…
Par B. Amba Wetshi (www.congoindependant.com)
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