Où sont passés les Mungul Diaka, les Takizal, les Mafema, les Namwisi? Qu’est devenue la province jadis citée en exemple pour ses écoles - pour son intellect -, pour son dynamisme, pour son agriculture, pour son économie? Pourquoi la province s’est-elle soudain éteinte et est-elle devenue la grande muette de R-dC, ne donnant aucun le/la nulle part, même au Parlement?
Qu’ont fait à la province les scrutins de 2006? Où est passé le leadership qu’ils étaient supposé laisser émerger lors de scrutins libres, transparents et démocratiques?
Qui, en 2010, parle au nom du Kwilu et au nom du Bandundu? Par quelles voix se reconnaît cette province, dernier bastion de l’Amp d’autant que c’est elle ainsi que sa diaspora qui ont fait du résultat pour donner le triomphe à la coalition au pouvoir dans le pays?
Qui a fait l’incroyable coup de feu de la nuit du 3 novembre dernier laissant derrière trois cadavres devant le magasin d’armement et le dépôt des munitions de la caserne militaire Colonel Ebeya de la grande ville de Bandundu et donné le départ à la mise à sac du siège du parti présidentiel PPRD et de certains symboles de la ville, la direction locale de la Banque centrale, le monastère des pères trappistes, etc?
On peut semble-t-il continuer à poser ces questions sans obtenir la réponse à une seule quand nul ne sait et n’ose dire où est passé le général Benoît-Faustin Munene, ancien vice-ministre en charge de l’Intérieur, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, ancien chancelier des Ordres nationaux.
Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Adolphe Lumanu Bwana N’Sefu s’est rendu vendredi 5 novembre à Kikwit où il a fait état de la gravité des événements.
Il a déclaré s’être rendu en envoyé du Président de la République en vue de réconforter les familles des militaires tombés sous des balles inconnues et rassurer la population.
Il a promis que «ces actes ignobles qui frisent l’incivisme et le vandalisme sont à condamner et leurs auteurs ne resteront pas inconnus». Il a déclaré que «l’autorité de l’État ne faillira jamais à sa mission de sécurisation des personnes et de leurs biens», à Kikwit comme ailleurs.
Des paroles qui avaient besoin d’être prononcées alors que le Vice-premier ministre informait la population que les auteurs du coup de feu du camp Colonel Ebeya venaient d’être appréhendés sur la nationale n°1, aux environs de la cité de Mbakana, soit dans la banlieue de la Capitale.
Le Vice-Premier ministre Lumuna faisait part de la «ferme volonté du Président de la République de voir les élections s’organiser dans le délai requis», invitant la population congolaise «à ne pas se laisser distraire par les ennemis de la paix».
Quant au général Munene, un Pende du territoire de Gungu, district du Kwilu, qui a fait le maquis aux côtés de son oncle Pierre Mulele, connaît tous les coins et recoins de la savane r-dcongolaise, le ministre Lambert Mende Omalanga nous disait le 12 octobre lors d’une conférence de presse qu’il avait été mis en état d’arrestation, que sa mise à la disposition devant une cour militaire était imminente avant, deux jours plus tard, de d’annoncer que le militaire avait fait l’objet d’un mandat de comparution devant le justice militaire mais, se sentant sans doute en danger, avait préféré se volatiliser. Depuis, il serait entré en clandestinité.
Déjà, un site proche de l’opposition dure, celui de l’Apareco, animé par l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité de Mobutu, Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba, qui ne cache pas son hostilité virulente sinon plus face au régime de Kinshasa qu'il exècre, avait démenti le ministre le même 12 octobre donnant le sentiment d’en savoir plus.
«HORS DES FRONTIERES CONGOLAISES».
Signé par un nommé Paul-Rigobert Akanga, porte-parole et Secrétaire-général Adjoint de l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, un communiqué diffusé sur ce site démentait avec force «la capture du général Munene considéré en fuite jusque là». Il ne saurait se trouver aux mains de la justice militaire, précisait le communiqué mettant au défi le ministre de présenter le général devant la presse.Plus important, le mouvement politico-militaire se targuait d’avoir alerté et organisé l’exfiltration du militaire.
«L’Apareco, fidèle à son principe de vigilance (...) est donc en mesure de rassurer l’opinion tant nationale qu’internationale (...) que le Général Munene et plusieurs membres de son entourage sont actuellement en lieu sûr bien que toutes ses trois résidences à Kinshasa soient totalement saccagées, avec portes et fenêtres emportées».
Dix jours après le démenti du site de l’Apareco, un autre site d’opposition, Congoone, annonçait avoir pu joindre le général (Munene) «ce vendredi 22 octobre».
«Il serait irresponsable de révéler où se trouve Munene qui dit être en bonne santé et avoir un moral au zénith».
Puis de poursuivre, lâchant «une petite fuite tout de même: Faustin Munene se trouve hors des frontières congolaises».
Puis, enfin: «Si Munene a pris le chemin de l’exil c’est, confie-t-il, pour œuvrer à la mise sur pied d’un cadre susceptible de permettre la tenue d’élections dans un autre contexte, celui conduisant à la mise en place d’un leadership national, patriotique et responsable».
Et les différents sites d’évoquer un «front militaire» que Munene et d’autres seraient en train de constituer afin d’éviter un hold-up électoral»...
S’il est vrai qu’un dépôt de munitions a été forcé dans la grande ville du Bandundu et les trois soldats qui en assuraient la garde tués, c’est que les auteurs de ces actes ont pu mettre la main sur des armes et des munitions. Quel type et combien d’armes ont été ainsi soustraits? Pour quel usage?
Les auteurs de ces crimes ont été arrêtés dans la grande banlieue de Kinshasa, a annoncé le Vice-premier ministre Adolphe Lumanu. Ces hommes avaient-ils avec eux les armes et les munitions qu’ils avaient dérobées ou avaient-ils réussi à organiser leur transfert? Si oui, vers qui?
Il reste pour l’instant à bien recadrer ces différents événements.
Il y a eu intrusion dans un magasin d’armes d’hommes armés non clairement identifiés - très certainement des militaires, il ne pourrait y avoir que des militaires pour attaquer d’autres militaires en faction devant une poudrière - mais la mise à sac du siège du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement dont fait état une dépêche de la très sérieuse agence de presse Chine Nouvelle (Xinhua) datée de Kinshasa est une réaction des jeunes «munis d’armes blanches» protestant contre l’insécurité qui faisait rage dans la contrée et qui venait d’atteindre une autre crête avec le meurtre de ces militaires.
«Si des militaires armés peuvent être abattus aussi froidement, que ne fera- t-on pas des civils à mains nues?», s’interrogeaient des habitants dans divers quartiers de la ville de Kikwit.
Le 2 novembre déjà, des habitants des quartiers de la commune de Lukeni avaient brûlé vif un homme qu’ils avaient pris pour un «infiltré». Il s’agit, a annoncé le Vice-premier ministre Lumanu, d’un certain Gaby Kalonzo, ressortissant du Kasaï. Un deuxième du nom de Mwamba Kabeya, de la même origine, lutterait présentement contre la mort. Dès le lendemain, le 3 novembre, l’insécurité atteignait un autre niveau avec le meurtre des trois gardes postés au camp Colonel Ebeya, commune de Katanda.
Si rien pour l’instant n’indique l’ouverture d’un «front militaire» quelconque à Kikwit, il faut souligner que cette principale ville de la province du Bandundu est située à 550 kms de la Capitale Kinshasa, à 90 minutes de la cité de Masimanimba, à trois heures d’une autre cité - celle de Kenge, district du Kwango - sur une nationale n°1 devenue l’une des belles avenues du pays.
Avec l’inauguration du pont de la rivière Loange, on peut désormais partir des provinces de l’est du pays et atteindre le centre puis l’ouest sans encombre et en peu de temps. Tous les stratèges militaires savent qu’on ne protège pas une ville dans la ville. C’est dire si des mesures de sécurité et d’autres doivent être prises et renforcées.
L’approche des scrutins sera marquée par une période de politisation à outrance avec possibilité de survenance de moments d’instabilité.
Si les plus hauts responsables du pays misent sur le Bandundu dont le Kwilu est, de tous temps, la pièce maîtresse, une réévaluation de la situation politique d’une province qui constitue une réserve électorale est certainement à engager. Qui aurait pu en effet croire que Kikwit ait pu réserver un tel sort au principal parti de l’Alliance de la Majorité Présidentielle au moment où celui-ci lance son slogan «pas une parcelle sans PPRD», «qui aime Kabila adhère au PPRD»? Cela, après avoir saccagé la résidence du commandant de la première région militaire des FARDC, rapporte Xinhua.
(LeSoft)
Published By www.KongoTimes.info - © KongoTimes! - All Rights Reserved.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire