mercredi 29 décembre 2010

Anticipant sur le TPI/RDC.....Des chercheurs belges manipulent des chiffres


Par  Le Potentiel

Cent quatre-vingt-trois mille morts (183.000). Voilà l’estimation que deux chercheurs ou prétendus tels (André Lambert et Louis Lohle-Tart) font des Congolais tombés pendant la guerre qui a paralysé le pays pendant au moins cinq ans, soit de 1998 à 2003. Quel mépris pour le peuple congolais et la RDC ? Cynisme ou sadisme, les fameux démographes de nationalité belge crachent, pince sans rire, sur la mémoire des êtres humains comme eux. Dans le but avoué de tenter de blanchir, avant procès, les bourreaux des millions de victimes pour lesquels un Tribunal pénal international va être créé très prochainement.


Le complot contre la RDC existe bel et bien. N’en déplaise aux esprits retors et distraits. Les planificateurs de la balkanisation du pays, complices et/ou co-auteurs de la tragédie que les Congolais ont vécue dans leur chair et sur leur sol, ne s’avouent pas vaincus. Confrontés à la résistance tous azimuts des Congolais au démembrement de leur territoire hérité de la colonisation, ils multiplient stratégies et machinations pour la matérialisation de leur projet macabre.
Ils n’entendent pas lâcher prise. D’autant que l’évolution dans la manière dont le dossier RDC est traité dans les instances internationales ne leur donne aucun répit. Ils piaffent sur des charbons ardents et tentent le tout pour le tout pour échapper à la justice internationale. Or, le Tribunal pénal international pour la RDC a été l’une des recommandations du dernier rapport Mapping de l’ONU.

La mise en place du TPI/RDC est réclamée à cor et à cri par les Congolais. Leur vœu étant de voir les bourreaux, dans leur diversité, répondre enfin de leurs actes qui vont des massacres des populations civiles jusqu’aux violations les plus graves des droits de l’Homme, en passant par le pillage systématique des ressources naturelles.
Voilà que, dans l’attente de la concrétisation de ce vœu qui prend corps au fur et à mesure de la publication des rapports sur la poursuite des violations des droits de l’Homme sur le sol congolais, une étude dite scientifique est rendue publique dans les médias, notamment sur Internet. C’est l’œuvre de deux démographes belges, en l’occurrence André Lambert et son complice Louis Lohle-Tart.

Ils ont mordu à l’hameçon des fossoyeurs du Congo qui font le tout pour le tout pour soit éviter le TPI/RDC, soit le vider de toute substance. Ils ont osé affirmer, dans leur navet intitulé « La surmortalité au Congo (RDC) durant les troubles de 1998-2004 », que le nombre de victimes de la guerre au Congo serait seulement de 183.000. Poussant leur cynisme à l’extrême, ces chercheurs au service de la falsification de l’histoire congolaise, ont déclaré : « L’inanité de l’affirmation selon laquelle il y aurait quatre millions de morts en RDC est tellement visible qu’on pourrait en rester là et renvoyer les protagonistes des « quatre millions de morts » à leurs fantasmes ou … à leurs mensonges rentables ».

C’est une insulte à tout un peuple en prenant fait et cause, de manière scientifiquement subtile, de ces prévenus du TPI/RDC qui pensent agir vite et anticiper soit pour éviter la justice internationale, soit pour accumuler des arguments destinés à atténuer les accusations portées contre eux. Aussi leur dernière trouvaille est-elle d’impliquer quelques chercheurs pour en faire des alliés quand sera venu le moment de rendre des comptes. Ils ont des fourmis dans les jambes et des tournis dans leur cervelle depuis la publication du dernier rapport Mapping de l’ONU sur la situation en RDC. Lequel rapport les cite nommément pour le rôle déterminant joué dans les guerres civiles et les pillages des ressources naturelles de la RDC.

Ils ne s’en sortiront pas à si bon compte, car leur démarche est parsemée d’irrégularités poignantes. D’abord, André Lambert et Louis Lohle-Tart ont axé leur prétendue étude sur des données fournies par l’opération d’enrôlement des électeurs effectuée par la défunte CEI en 2005. Quelle base scientifique peut-on accorder à ce simple enregistrement, de loin différent d’un recensement ? Ensuite, ils sont partis de cet enrôlement pour faire des projections dans le passé et y puiser des explications de ce qu’ils ont dédaigneusement appelé surmortalité des Congolais entre 1998 et 2004. Ils ont versé dans des élucubrations historico-politiques qui ressemblent à la fin à des masturbations scientifiques.

Enfin, « spécialistes » des enquêtes sur le mouvement des populations congolaises, les deux démographes belges se montrent plus rigoureux que l’IRC (International Rescue Commitee) qui a fait, le premier, mention de 4 millions de morts fauchés par les conflits armés. Sans rougir, ils se moquent bien de l’ONU, qui a reconnu plus de quatre millions de morts dans la guerre du Congo. Bien plus, ils méprisent la reconnaissance par le gouvernement américain de 5,4 millions de morts, déclaration faite par la secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton lors de son dernier voyage en RDC.

Tout le monde a menti, sauf les deux super stars en démographie. Si le ridicule pouvait tuer. Et en voici quelques démonstrations. Pour André Lambert et son complice de Louis Lohle-Tart, les chiffres concernant le Rwanda sont très scientifiques. Aussi ne mettent-ils pas en cause la mort d’un million de Tutsi tués en 1994 au Rwanda seulement quelques mois. Et pour lesquels le monde entier a vibré au rythme du génocide.
Chercheurs « chevronnés », ils ne remettent pas non plus en cause les quelque deux cents Hutu tués en RDC par des Tutsi entre 1996 et 1998. Tout ce qu’ils trouvent à redire c’est qu’une guerre qui a duré cinq ans en RDC ne tue plus de 4 millions de Congolais.

Ils ont utilisé des graphiques, nous leur appliquons de simples calculs. En cinq ans et dans cinq provinces 183.000 Congolais ont été tués du fait de la guerre. Qu’est-ce à dire ? Qu’il y a eu une moyenne de 36.600 tués par an 3.050 par mois. La guerre ayant sévi sur le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema et la Province Orientale, la moyenne par province est de 45.750 morts.
Il s’ensuit qu’il n’est pas facile de faire le malin, car un dicton dit qu’à malin et demi. Ces chercheurs belges ont fait preuve d’un scientisme déplorable destiné à falsifier l’histoire pour des intérêts obscurs que les Congolais ont appris à découvrir. Bref, la base de leur besogne est idéologique et non scientifique. Voici ce qu’en dit John Perkins dans son livre intitulé « L’histoire secrète de l’empire américain » avec en sous-titre : « Assassins financiers, chacals et la vérité sur la corruption à l’échelle mondiale » :
« Cynthia Mckinney, représentante au Congrès américain, a présenté plusieurs aspects de cette « conspiration anglophone » lors d’une conférence le 16 avril 2001.

 Elle a déclaré, notamment : «une grande partie de ce que vous allez entendre aujourd’hui n’a pas été rapportée par les médias. Des forces très puissantes ont tenté d’empêcher que ces informations parviennent au public.
Des enquêtes sur les activités des gouvernements et des hommes d’affaires occidentaux en Afrique post-coloniale ont prouvé clairement une propension de longue date de l’Occident à agir avec cruauté, avarice et fourberie. La mauvaise conduite des nations occidentales à l’égard de l’Afrique ne provient pas de défaillances, de manquements individuels ou d’erreurs passagères dues à la faiblesse humaine. Elle fait partie d’une politique à long terme pour faire main basse sur les richesses de l’Afrique et les piller aux dépens des habitants.

A la source de la souffrance africaine se trouve l’Occident, surtout les Etats-Unis, qui veulent posséder les diamants, le pétrole, le gaz naturel et d’autres ressources précieuses. L’Occident, et plus spécialement les Etats-Unis, ont instauré une politique d’oppression, de déstabilisation et sont intervenus non par principes moraux, mais par une volonté impitoyable de s’enrichir grâce à la richesse fabuleuse de l’Afrique. Les pays occidentaux ont suscité des rebellions contre des gouvernements africains stables et ils ont même participé activement à l’assassinat des chefs d’Etat africains légitimement élus et les ont remplacés par des dirigeants corrompus et qui se faisaient manipuler».

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