mercredi 5 janvier 2011

Côte d'Ivoire : Gbagbo pose ses conditions

Le camp du président sortant demande aux ex-rebelles de quitter Abidjan avant de lever le blocus du QG de Ouattara.

Côte d'Ivoire : Gbagbo pose ses conditions
L'hôtel du Golf à Abidjan, où se trouve Alassane Ouattara, est toujours sous le coup d'un blocus terrestre © Rebecca Blackwell / AP/Sipa
SOURCE AFP
Le blocus du QG d'Alassane Ouattara à Abidjan "sera levé" si les ex-rebelles qui s'y trouvent vont à Bouaké (centre), fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), a déclaré mercredi Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo. "Il suffit que les soldats des FN aillent à Bouaké, ce blocus sera levé", a déclaré Alcide Djédjé lors d'une conférence de presse à Abidjan. Selon lui, Laurent Gbagbo "n'a pas dit" aux émissaires africains venus le voir à Abidjan "qu'il levait le blocus du Golf Hôtel (QG de Ouattara), il a dit qu'il était prêt à étudier les conditions de levée du blocus". "L'armée ivoirienne estime qu'on ne peut pas tolérer qu'il y ait 300 soldats lourdement armés de l'ex-rébellion dans cet hôtel. Cela constitue une menace, y compris même pour le président Gbagbo dont la résidence se trouve à cinq minutes en bateau", a ajouté Alcide Djédjé.
La sécurité de l'hôtel est assurée par des éléments des FN ainsi que par 800 Casques bleus. Des barrages des Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à Laurent Gbagbo en bloquent l'accès routier depuis trois semaines et étaient toujours en place mercredi. "Le blocus est fait pour des raisons sécuritaires. les FDS défendent tout le périmètre du Golf Hôtel et des quartiers environnants", a affirmé Alcide Djédjé, ajoutant qu'il "n'est pas fait pour que les gens soient en prison", mais pour "assurer la sécurité des Ivoiriens, des missions diplomatiques". Les émissaires de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et de l'Union africaine (UA), venus lundi à Abidjan rencontrer Laurent Gbagbo et son rival Alassame Ouattara, avaient indiqué que Laurent Gbagbo acceptait de lever "immédiatement" le blocus routier autour du Golf Hôtel. 
Amnistie
Concernant une déclaration d'un des émissaires africains, Raila Odinga, Premier ministre kenyan, selon laquelle "l'amnistie" serait offerte à Laurent Gbagbo s'il quittait le pouvoir, Alcide Djédjé a affirmé que, lors des entretiens de lundi, il n'avait pas été "question d'amnistie". "Il faut que cela soit clair." À une offre d'exil possible aux États-Unis, le chef de la diplomatie de Laurent Gbagbo a répondu : "Le président Gbagbo n'a pas besoin d'aller à Washington, il est bien là où il est, il restera là où il est."
Alcide Djédjé a, en outre, affirmé que les émissaires africains avaient, lors de leurs entretiens avec Laurent Gbagbo, exclu "d'emblée l'option d'une intervention militaire" et opté pour "un dénouement pacifique du conflit par l'instauration d'un dialogue direct" entre MM. Gbagbo et Ouattara. Au lendemain de cette rencontre, la Cedeao a pourtant réitéré mardi sa menace d'intervention militaire pour faire partir Laurent Gbagbo s'il n'acceptait pas de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire