jeudi 6 janvier 2011

Côte d'Ivoire : la Cédéao divisée sur une intervention militaire

Le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Cédéao.
Le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Cédéao.
Reuters / Afolabi Sotunde
Par RFI
A l'issue du deuxième sommet extraordinaire sur la Côte d'Ivoire, le 28 Décembre 2010 à Abuja, les chefs d'Etat du bloc des quinze avaient enjoint Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, sous peine d'une intervention militaire. Depuis, la menace du recours à la force est moins audible. Si tous les chefs d'Etat souhaitent que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir, l'option militaire divise. En tous les cas, elle ne figure pas dans le communiqué conjoint de la Cédéao et de l'UA, publié au retour d'Abidjan des trois dirigeants de la Cédéao et du Premier ministre Kenyan Raila Odinga. Le Nigeria, qui assume la présidence tournante de la Cédéao, a le plus prôné l'intervention militaire, mais il n'est pas seul et surtout, il est en proie à des défis dans son propre pays. Le président du Nigeria fait partie des chefs d’Etats en faveur d'une intervention militaire pour déloger Laurent Gbagbo. Mais Goodluck Jonathan est sans doute soucieux de respecter la nature collégiale du bloc des quinze.
Et de source diplomatique, la Guinée Bissau, le Cap-Vert, le Bénin et le Ghana sont dans la catégorie des pays qui sont les plus réticents à l'envoi de troupes. Certains préfèrent la diplomatie, d'autant plus que, selon eux, les négociations progressent.
Optimiste, un membre de la délégation qui a participé aux deux déplacements à Abidjan, a même confié à RFI qu'un troisième tour, et donc un nouveau vote, était une possibilité évoquée dans les documents de travail.

Par ailleurs, le président nigérian Goodluck Jonathan doit faire face à une vague d'attentats sans précédent dans son pays. Les foyers de tensions sont éparpillés et animés par différents groupes. A Quatre mois des élections, il est possible qu'il souhaite mobiliser ses troupes en priorité pour rétablir la stabilité chez lui, plutôt que de les déployer en Côte d'Ivoire.
Officiellement, le recours à la force est une option toujours d'actualité. Il n'empêche, elle peut être associée lors des discussions à d'autres menaces, par exemple l'asphyxie financière, pour faire fléchir Laurent Gbagbo.
Enfin, le porte-parole de l'armée nigériane a confirmé que la réunion des chefs d'Etats majeurs des quinze, prévue les 17 et 18 Janvier, était maintenue.

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