mercredi 5 janvier 2011

Les occupants du Golf au bord de la crise de nerf


de Avec Le Temps |  mercredi 5 janvier 2011




«Il n’y a pas d’autres choix que de recourir à la force pour faire partir Laurent Gbagbo de la présidence », râle Guillaume Soro, chef rebelle et Premier ministre du gouvernement fantoche de Ouattara. « Ce qui est en jeu en Côte d’Ivoire, c’est la question de la démocratie », ajoute-t-il. L’ex-activiste étudiant veut une chose et son contraire. Pense-t-il raisonnablement faire la promotion de la démocratie avec les armes, là où il est notoriété publique que la démocratie s’accommode difficilement des kalachs.
A dire vrai, les occupants de l’Hôtel du Golf sont aux abois. La tournure que prennent les événements ne figure pas dans le schéma que leurs parrains ont prévu pour eux. Ceux qui, comme Raila Odinga, ont défendu leur cause sont aujourd’hui, au contact des faits, frappés par l’ampleur de la fraude, et des violations des droits humains dans le Nord du pays. Comment Soro peut-il sauver la démocratie en empêchant des citoyens jouir de leurs droits civiques ? En cassant des urnes ? Drôle de démocrate. La messe est dite. Les médiateurs proposent désormais à Ouattara de négocier avec Gbagbo.
« Nous avons rompu la glace. Nous avons entamé les discussions. Ils (Gbagbo et Ouattara) ont accepté de se rencontrer face-à -face, mais à certaines conditions », a confié à l’Agence France presse, Raila Odinga, médiateur de l’Ua. Même Ali Coulibaly, pour le compte de Ouattara cette version des faits, on se demande comment ils pourront remplacer Laurent Gbagbo au Palais de Plateau. La guerre qu’ils appellent de tous leurs vœux interviendra sûrement. Mais, ont-ils la certitude de sortir vainqueur ? L’armada française n’a pas eu raison de la détermination du peuple algérien. Malgré leurs puissances de feu, les Américains ont quitté le Vietnam, dans des conditions pitoyables et pathétiques. A méditer.
Au demeurant, Laurent Gbagbo, en dépit de la loyauté des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, continue de croire à une solution négociée de la crise. Il appartient à Ouattara et ses partisans de se rendre à l’évidence. Il n’y a jamais de vainqueur dans la guerre, ni de perdant dans paix.

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