mardi 22 février 2011

La répression en Libye vire au bain de sang à Tripoli

Mardi, au huitième jour de la révolte, il semble bien que le colonel Kadhafi ait décidé de livrer une bataille sans merci pour s'accrocher au pouvoir. Les bombardements de civils par les avions et les hélicoptères se déroulent à huis clos dans la capitale libyenne, qui serait quadrillée par des troupes composées en partie de mercenaires. 62 personnes seraient mortes ces deux derniers jours à Tripoli. La frontière avec l'Egypte est ouverte ont constaté les médias.
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Pour aller plus loin

Al Jazeera consacre un blog au mouvement de protestation en Libye (en anglais).
► StreetPress présente « cinq sources directes pour suivre la révolution » en Libye.
16h15. Selon l'organisation Human Rights Watch, 62 personnes auraient trouvé la mort au cours de ces deux derniers jours dans la seul capitale libyenne.
16 heures. Le côté libyen de la frontière avec l'Egypte est désormais contrôlé par des opposants au régime, armés de kalachnikovs. Ils accueillent les visiteurs, dont un reporter de Reuters.
Un Libyen lui a raconté que la deuxième ville du pays, Benghazi aurait été « libérée » par un bataillon « appartenant » à l'un des fils du colonel Kadhafi.
15h32. Nour el-Mismari, ancien chef du protocole libyen et proche de Kadhafi, témoigne pour Libération des massacres en cours à Tripoli. Selon lui, les combats font encore rage dans la capitale libyenne. Il s'agit pour lui d'un « génocide de masse ».
15h10. Edward (prénom modifié), jeune homme anglais travaillant à Tripoli, rapporte à Rue89 :
« Aujourd'hui, la place Verte est calme, seuls des supporters de Kadhafi, payés par le régime, sont présents. Les prisonniers de droit commun ont été libérés pour venir soutenir le régime.
Il n'y a plus de coup de feu, mais on peut voir du sang séché dans les rues. Il y a beaucoup de dégâts, les banques autour de la place ont été pillées. Un bâtiment des services de renseignement est encore en feu.
On entend des bruits d'hélicoptère, on en a vus beaucoup hier dans le ciel. »
15 heures. D'après un tweet d'Al-Arabiya, l'ambassadeur libyen en France a démissionné.
13h42. Selon une vidéo postée sur YouTube ce mardi, l'armée, dont une partie s'est rangée du côté des manifestants anti-Kadhafi, procède à l'arrestation de mercenaires. (Voir la vidéo)

13h40. La liste des diplomates libyens démissionnaires s'allonge. Les ambassadeurs en Australie, Indonésie, Inde, Malaisie, Pologne et au Bangladesh ont quitté leur poste ou désavoué la répression ordonnée par Kadhafi.
La mission libyenne aux Nations unies a publié un texte dans lequel elle se déclare solidaire du peuple libyen et dénonce la violence du régime.
13h30. Un professeur de technologie, blessé et soigné dans un hôpital de Shahat, à l'Est du pays, affirme avoir été attaqué par des mercenaires en provenance d'Afrique subsaharienne. (Voir la vidéo)

Selon la victime, les soldats qui se sont alliés à la population ont été tués par des mercenaires.
13h00. La France envoie trois avions en Libye pour rapatrier ses ressortissants. Dans un communiqué, Michèle Alliot-Marie a déclaré :
« Le gouvernement a décidé de procéder au rapatriement de ceux dont la présence n'est pas indispensable aujourd'hui. »
Jusqu'à présent, le Quai d'Orsay avait seulement conseillé les Français à faire preuve de prudence.
11h15. Navu Pillay, haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a demandé l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les violences en Libye.
Elle demande également l'« arrêt immédiat des graves violations des droits de l'homme commises par les autorités libyennes ».
Selon elle, les exactions commises contre la population libyenne pourraient être assimilées à des « crimes contre l'humanité ».
8 heures. La Ligue des droits de homme évoque « au minimum de 300 à 400 morts » d'après des informations fournies par ses correspondants locaux. La TV nationale dément les massacres.
Dessin de Na!
1h30. Les médias arabes avaient annoncé dans le soirée de lundi que le colonel Kadhafi allait faire une déclaration. Il a fait une brève apparition à la télévision d'Etat pour démentir en moins d'une minute les rumeurs sur sa fuite :
« Je suis à Tripoli, pas au Venezuela. »
Dans l'après-midi, le ministre anglais des Affaires étrangères disait avoir des informations selon lesquelles le dictateur « était en route pour le Venezuela ».
Assis sur le siège passager d'une vieille voiture blanche, le colonel Kadhafi tenait lui-même un parapluie :
« Je suis satisfait car j'ai parlé cette nuit aux jeunes du Square Green [lieu de la contestation à Tripoli, ndlr] mais la pluie est arrivée.
Je veux leur montrer bien clairement que je suis là, à Tripoli, pas au Venezuela. Il ne faut pas croire les télévisions étrangères. Ce sont des chiens. Au revoir. »

Kadhafi à la TV libyenne
Un peu plus tôt, le général chargé de la Défense a déclaré que ses forces allaient « nettoyer » la Libye de ses éléments anti-gouvernementaux, « des gangs terroristes, composés de jeunes exploités et chargés en pilules hallucinogènes par des personnes qui obéissent à des calendriers étrangers. ».
Principaux visés, les Tunisiens, nombreux à travailler en Libye. La télévision d'Etat a diffusé la « confession » de l'un d'eux reconnaissant avoir distribué de la drogue.
"Confession" d'un Tunisien à la TV libyenne
Minuit. Al-Arabiya rapporte qu'en Guinée et au Nigeria, on recrute par petites annonces des mercenaires pour un salaire de 2 000 euros par jour, alors qu'en Libye un groupe d'officiers a demandé aux troupes de rejoindre le mouvement de protestation.

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