Stratégie de l’opposition, triangle nucléaire, un candidat de l’opposition pour arracher les voix à l’Est, un autre à l’Ouest et un autre encore pour le centre. En termes clairs, Kamerhe à l’Est, Tshisekedi au centre et Bemba à l’ouest. Le candidat de l’opposition qui aura plus de voix que les autres sera proclamé président de la République. L’essentiel, selon Vital Kamerhe, c’est de barrer la route au candidat de la majorité.
On ne cessera pas de parler de la candidature unique de l’opposition. Il semble qu’à l’étape actuelle, le candidat unique n’est pas le sujet de discussion. Il semble à entendre Vital Kamerhe, que tout repose sur une stratégie cohérente de l’opposition dont le but est d’empêcher le candidat de la majorité de se faire élire. C’est le cas par exemple de la stratégie que Vital Kamerhe appelle « triangle nucléaire ». Il s’agit de la stratégie qui consiste à investir toutes les zones géographiques du pays. L’opposition s’organiserait à donner à Vital Kamerhe la mission d’aller arracher toutes les voix de l’Est. Tshisekedi pour sa part, aurait pour mission d’aller arracher toutes les voies du centre et enfin, JP Bemba, toutes les voix de l’ouest. Le décompte final se fera entre ces trois candidats. Celui qui aura plus de voix, sera élu. L’essentiel selon lui, c’est que l’élu soit de l’opposition.
Comme on le voit, c’est une réadaptation du triangle nucléaire qui devrait s’appliquer au deuxième tour de la présidentielle. Les différents candidats iraient aux élections chacun dans son coin. Au deuxième tour, le triangle se formerait autour du candidat de l’opposition. Sous cet angle, le plan Kamerhe, même s’il ne nous démontre pas en quoi il est « nucléaire », pouvait se comprendre. Aujourd’hui, dans le cadre du tour unique, on ne comprend pas par quel miracle, ceux qui pourraient voter pour le candidat de la majorité au premier tour au point d’obliger les trois candidats de l’opposition au deuxième tour, s’effaceraient au scrutin à un tour pour laisser les candidats de l’opposition arracher toutes les voix de l’Est, de l’ouest et du centre.
Vital Kamerhe ajoute que les trois candidats ne battront pas campagne seulement chacun dans son fief. Ils battront campagne sur l’ensemble du territoire congolais. Selon toujours Vital Kamerhe, penser que telle stratégie aurait l’inconvénient d’émietter l’électorat de l’opposition au profit du candidat de la majorité, est une œuvre de mauvais analystes. Cette théorie de Vital Kamerhe repose sur une prétention étonnante. Si on comprend bien le leader de l’UNC, l’Est appartient à un leader de l’opposition qu’est Vital Kamerhe, le centre à Etienne Tshisekedi et l’ouest à JP Bemba. En termes clairs, le candidat de la majorité qu’est Joseph Kabila n’a pas de fief. Lorsqu’on part de cette analyse mégalomano-narcissiste, on comprend une certaine assurance qu’affiche Vital Kamerhe. Dans le fait, il n’y a aucun observateur averti qui peut comprendre cette théorie visiblement légère de Vital Kamerhe.
Telle légèreté ne peut s’expliquer que comme fond d’une ambition aveugle qui corrompt le jugement. Les calculs de Vital Kamerhe sont clairs. Son triangle nucléaire, dans la mesure où il peut servir à quelque chose, il ne pourra que lui être favorable. Il suffit pour ce faire, de prendre en compte la répartition géographique qu’il fait sur une base totalement subjective. Tout le monde sait que l’Est de la Rdc est la partie du pays où il y a une grande concentration de la population. En termes clairs, l’Est de la Rdc est la partie la plus peuplée. Si donc Vital Kamerhe peut dans son rêve arracher toutes les voix de cette partie du pays, il va de soi qu’il aura plus de voix que Tshisekedi que JP Bemba. Il est donc clair que par la stratégie du « triangle nucléaire », Vital Kamerhe refuse de mettre son électorat au profit d’un autre candidat de l’opposition.
Les observateurs avertis constatent que la stratégie de l’opposition, c’est d’affronter les élections de novembre 2011 chacun dans son camp. Ce que Vital Kamerhe cherche à habiller avec des arguments peu convaincants, Etienne Tshisekedi le dit franchement. Il en est de même du Mlc. Dans sa dernière prestation sur la Voix de l’Amérique, Vital Kamerhe ne dément pas ce que Tshisekedi avait clairement dit. Il est candidat à la présidentielle de novembre 2011. Ceux qui se reconnaissent en lui doivent le suivre dans le cadre d’une plate-forme qu’il mettra en place après avoir battu le rappel des troupes au sein de l’Udps. Ce qu’on attendait de Kamerhe, c’est de dire clairement qu’il est ou pas avec Tshisekedi. Dans ce cas, comme Fayulu et autres, il devrait se mettre en rang. Tout ce qu’il fait aujourd’hui relève de la manœuvre dilatoire. On comprend que Vital Kamerhe ne veut pas dire courageusement à Tshisekedi qu’il n’est pas prêt à le suivre.
Ce que Vital Kamerhe fait, c’est du déjà vu. En fait, Etienne Tshisekedi a eu autrefois à déployer son parapluie pour les opposants fraîchement venus du pouvoir. Ce sont ces opposants qui, finalement se sont retrouvés dans ce qu’on avait appelé à l’époque, la troisième voie contre Tshisekedi. Kamerhe fraîchement venu de la majorité actuelle, se trouvant dans une opposition de positionnement, a besoin d’un parrain dans l’opposition. Il faut voir comment il tient à capitaliser les rencontres avec Tshisekedi, comment il parle avec délectation de cette rencontre avec le leader de l’Udps en insistant sur cette déclaration : « il a dit que nous avons échangé entre personnalités ». Pour lui, c’est une reconnaissance, un baptême dont il a besoin pour pénétrer l’univers oppositionnel. C’est la raison pour laquelle il a mis son dévolu sur le leader de l’Udps. Mais, il apparaît clairement que Vital Kamerhe roule pour lui-même. On ne lui prête pas des intentions. Sa position est claire lorsqu’il approuve la thèse de Tshisekedi selon laquelle chacun a le droit d’être désigné candidat par le congrès de son parti politique. Selon Tshisekedi interprété par Kamerhe, on se retrouvera après pour désigner le candidat unique.
A cette proposition de Tshisekedi, Vital Kamerhe ajoute celle de « la stratégie cohérente » à travers le « triangle nucléaire ». Or le triangle nucléaire, c’est le chacun pour soi avec souhait que le premier dans un des fiefs soit de l’opposition. Comme souligné plus haut, Tshisekedi et Kamerhe disent la même chose, chacun s’accroche à sa candidature. Moralité : la stratégie de Vital Kamerhe est bâtie sur du vent. Sa répartition des fiefs est fantaisiste et irréaliste. On comprend que l’opposition refuse de faire la passe. Chacun s’accroche à sa candidature. En plus de ceux qui se définissent autour ou avec Tshisekedi, il y a d’autres qui comprendront finalement qu’ils ne comptent pas et qui pourront, comme Joseph Olenghankoy, se représenter. En fin de compte, au lieu de se perdre dans des triangles de vent, il faut dire à l’opinion que l’opposition a pris l’option de plus d’un candidat.
L’Avenir
Published By www.KongoTimes.info - © KongoTimes! - All Rights Reserved.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire