Blaise Compaoré, président du Burkina Faso (DR)
(AfriSCOOP Analyse) — On les croyait être d’éternels gouvernés soumis aux desideratas du leur gouvernant : Blaise Compaoré ; le seul homme fort du Faso. Depuis près d’un mois, ils font monter leur grogne. Eux, ce sont les habitants du « pays des hommes intègres » (Burkina Faso). Un pseudonyme qu’on veut désormais voir se fondre dans le quotidien des Burkinabé.
« On ne peut opprimer indéfiniment un peuple ; un jour, il se rebellera et se libérera », dit une chanson bien connue dans l’univers musical africain. Les Burkinabé n’ont pas encore commencé à se rebeller dans leur ensemble, mais un point de non-retour a été franchi dans leur tolérance envers des injustices flagrantes sur leur terre natale. Si les contestations multiformes en cours dans l’ancienne Haute Volta sont prises en considération par le pouvoir de Ouagadougou dans leur ensemble, les Burkinabé pourront dire merci à l’élève Zongo décédé dans des conditions dignes des scenarii de la série « Colombo ». Le Bouazizi burkinabé verrait alors le jour…
A l’image de la plupart des jeunes du continent noir, la jeunesse du Faso ne veut que d’une chose : être libre, être respectée et prise en considération. En plein 21ème siècle, pour les futurs intellectuels de ce pays, se taire devant la mort, dans des conditions troubles, d’un des leurs, c’est continuer à cautionner l’arbitraire. Un important mal qui sape le développement d’une République, et contre lequel Blaise Compaoré a pourtant promis de lutter, en entamant un nouveau mandat en novembre dernier.
La pauvreté est le terreau de tous les mécontentements
Contrairement à un pays côtier comme le Togo, le Burkina Faso a fait de remarquables progrès sur le plan socio-économique : maîtrise de l’assainissement en eau potable, transformation et commercialisation de produits tropicaux, professionnalisation de la culture du coton, développement des infrastructures de base, vulgarisation des Ntics (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), etc. L’autre facette présentable de ce pays, c’est sa propension à abriter d’importantes rencontres internationales centrées sur le « développement durable ». Ce lot d’efforts est encore ghettoisé dans les principaux centres urbains du pays. La majorité de la population ne bénéficie toujours pas de ces pas certains vers un développement qui devraient transformer le Burkina en « un pays émergeant » comme le souhaitent ses dirigeants. En d’autres termes, ces efforts diversifiés ne « remplissent pas quotidiennement le ventre », comme aiment à le répéter les compatriotes de Sangoulé Lamizana.
Des griefs contre la pauvreté constante qui ont vite fait de remonter à la surface, dès que survient une poussée de fièvre en matière de violation des libertés publiques. Peut-il en être autrement dans un pays dans lequel les citoyens répètent, à l’approche de chaque consultation électorale, que « la natte est pliée » (les jeux sont faits avant l’heure) ? Inutile de se leurrer dans une Afrique qui se cherche sur le plan démocratique : le BURKINA DEMEURE une DICTATURE dans une Afrique francophone vivant toujours sous la coupe de la « Françafrique ». En dépit des promesses sarkozystes de 2007 ! En témoigne le score brejnévien que s’est donné M. Compaoré lors de la présidentielle de 2010 : 80% en plein 21ème siècle.
L’Afrique de l’ouest n’a aucunement besoin d’un nouveau foyer de tension au moment où des incertitudes planent sur le Bénin. Médiateur de l’Afrique occidentale, B. Compaoré devrait pouvoir désamorcer les bombes sociales en ouvrant davantage les vannes de la démocratie. A moins que ses 24 ans de pouvoir ne lui ont jamais permis de professionnaliser sa gouvernance des affaires publiques. Même dans une dictature, il y a des limites à ne pas dépasser !! Hosni Moubarak disposait de l’armée la plus sophistiquée du continent noir, mais ses généraux n’ont pas hésité à le lâcher au profit de la mobilisation populaire. Dictateurs du Burkina et d’ailleurs, quand allez-vous comprendre que la voix du peuple, c’est la voix de Dieu ?
(AfriSCOOP Analyse) — On les croyait être d’éternels gouvernés soumis aux desideratas du leur gouvernant : Blaise Compaoré ; le seul homme fort du Faso. Depuis près d’un mois, ils font monter leur grogne. Eux, ce sont les habitants du « pays des hommes intègres » (Burkina Faso). Un pseudonyme qu’on veut désormais voir se fondre dans le quotidien des Burkinabé.
« On ne peut opprimer indéfiniment un peuple ; un jour, il se rebellera et se libérera », dit une chanson bien connue dans l’univers musical africain. Les Burkinabé n’ont pas encore commencé à se rebeller dans leur ensemble, mais un point de non-retour a été franchi dans leur tolérance envers des injustices flagrantes sur leur terre natale. Si les contestations multiformes en cours dans l’ancienne Haute Volta sont prises en considération par le pouvoir de Ouagadougou dans leur ensemble, les Burkinabé pourront dire merci à l’élève Zongo décédé dans des conditions dignes des scenarii de la série « Colombo ». Le Bouazizi burkinabé verrait alors le jour…
A l’image de la plupart des jeunes du continent noir, la jeunesse du Faso ne veut que d’une chose : être libre, être respectée et prise en considération. En plein 21ème siècle, pour les futurs intellectuels de ce pays, se taire devant la mort, dans des conditions troubles, d’un des leurs, c’est continuer à cautionner l’arbitraire. Un important mal qui sape le développement d’une République, et contre lequel Blaise Compaoré a pourtant promis de lutter, en entamant un nouveau mandat en novembre dernier.
La pauvreté est le terreau de tous les mécontentements
Contrairement à un pays côtier comme le Togo, le Burkina Faso a fait de remarquables progrès sur le plan socio-économique : maîtrise de l’assainissement en eau potable, transformation et commercialisation de produits tropicaux, professionnalisation de la culture du coton, développement des infrastructures de base, vulgarisation des Ntics (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), etc. L’autre facette présentable de ce pays, c’est sa propension à abriter d’importantes rencontres internationales centrées sur le « développement durable ». Ce lot d’efforts est encore ghettoisé dans les principaux centres urbains du pays. La majorité de la population ne bénéficie toujours pas de ces pas certains vers un développement qui devraient transformer le Burkina en « un pays émergeant » comme le souhaitent ses dirigeants. En d’autres termes, ces efforts diversifiés ne « remplissent pas quotidiennement le ventre », comme aiment à le répéter les compatriotes de Sangoulé Lamizana.
Des griefs contre la pauvreté constante qui ont vite fait de remonter à la surface, dès que survient une poussée de fièvre en matière de violation des libertés publiques. Peut-il en être autrement dans un pays dans lequel les citoyens répètent, à l’approche de chaque consultation électorale, que « la natte est pliée » (les jeux sont faits avant l’heure) ? Inutile de se leurrer dans une Afrique qui se cherche sur le plan démocratique : le BURKINA DEMEURE une DICTATURE dans une Afrique francophone vivant toujours sous la coupe de la « Françafrique ». En dépit des promesses sarkozystes de 2007 ! En témoigne le score brejnévien que s’est donné M. Compaoré lors de la présidentielle de 2010 : 80% en plein 21ème siècle.
L’Afrique de l’ouest n’a aucunement besoin d’un nouveau foyer de tension au moment où des incertitudes planent sur le Bénin. Médiateur de l’Afrique occidentale, B. Compaoré devrait pouvoir désamorcer les bombes sociales en ouvrant davantage les vannes de la démocratie. A moins que ses 24 ans de pouvoir ne lui ont jamais permis de professionnaliser sa gouvernance des affaires publiques. Même dans une dictature, il y a des limites à ne pas dépasser !! Hosni Moubarak disposait de l’armée la plus sophistiquée du continent noir, mais ses généraux n’ont pas hésité à le lâcher au profit de la mobilisation populaire. Dictateurs du Burkina et d’ailleurs, quand allez-vous comprendre que la voix du peuple, c’est la voix de Dieu ?
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