mercredi 30 mars 2011

Le blocus du port de Misrata levé par les forces pro-Kadhafi

La Libye en direct:
Créé le 30.03.11

MONDE - De violents combats se poursuivent entre les insurgés et les forces fidèles à Mouammar Kadhafi...

16h03: Le blocus du port de Misrata levé par les forces gouvernementales
Le blocus du port de Misrata, ville tenue par les insurgés à 220 km à l'est de Tripoli, a été levé, ce qui a permis à deux navires de débarquer de l'aide humanitaire et d'évacuer des blessés, a déclaré un porte-parole des rebelles. Il a ajouté que les combats de la veille avaient fait 18 morts parmi la population civile. Des escarmouches opposent toujours ce mercredi dans la troisième ville de Libye les insurgés aux forces gouvernementales, dont les chars poursuivent leurs bombardements, a-t-il dit.

15h44: Les forces pro-Kadhafi avancent sur Brega
Les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont repris mercredi leur avance vers le port pétrolier stratégique de Brega, dans l'est de la Libye, ont annoncé les rebelles qui s'étaient déjà retirés dans la matinée de la ville de Ras Lanouf. Un correspondant de Reuters sur place a vu de nombreux insurgés se retirer à l'est de Brega, en direction d'Ajdabiah. Les forces gouvernementales, malgré les attaques aériennes de la coalition occidentale, ont repris en début de semaine leur offensive en direction de la Cyrénaïque aux mains de l'insurrection.

14h59: Cinq diplomates libyens expulsés de Grande-Bretagne
La Grande-Bretagne a expulsé cinq diplomates libyens, dont l'attaché militaire,pour protester contre le comportement du régime libyen et parce qu'ils pourraient constituer une menace pour la sécurité nationale, a annoncé le secrétaire au Foreign Office, William Hague. Il a par ailleurs déclaré qu'une mission diplomatique britannique dirigée par un diplomate de haut rang s'était rendue lundi et mardi à Benghazi, dans l'est de la Libye, pour rencontrer des groupes d'opposition et s'était entretenue avec Moustafa Abdeldjeïl, président du Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés.

14h55: Hu Jintao prône le dialogue en Libye auprès de Nicolas Sarkozy
Le président chinois a déclaré à son homologue français Nicolas Sarkozy, en visite en Chine, que la sortie de crise en Libye passait par le dialogue et non par la force. «L'histoire a démontré de manière répétée que l'usage de la force n'est pas une réponse aux problèmes», a déclaré Hu à Sarkozy, rapporte la télévision officielle chinoise. «Le dialogue et les autres moyens pacifiques sont la solution fondamentale aux problèmes», a ajouté Hu au cours des entretiens consacrés à la situation en Libye. La Chine s'est abstenue lors de l'adoption de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité des Nations unies autorisant l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne en Libye. Depuis l'adoption de ce texte, Pékin accuse les Occidentaux de sortir du cadre du mandat qui leur a été confié.

14h19: L'Ouganda prêt à accueillir Kadhafi s'il quitte le pouvoir
L'Ouganda serait prêt à accueillir Mouammar Kadhafi si le numéro un libyen accepte sous la pression internationale de quitter le pouvoir à Tripoli, rapporte la chaîne de télévision panarabe Al-Arabiya.

14h09: Le Quai d'Orsay n'a pas d'éléments sur la présence de membres d'Al-Qaida ou du Hezbollah parmi les insurgés
«Nous n'avons pas d'éléments qui nous permettent de confirmer ou d'infirmer cette information», a indiqué le ministères des Affaires étrangères ce mercredi. L'amiral américain James Stavridis, commandant en chef des forces alliées en Europe, avait évoqué des «petits signes» de leur présence.

13h37: Les forces de Kadhafi attaquent à nouveau Misrata
Les forces loyales au dirigeant Mouammar Kadhafi ont mené mercredi une nouvelle offensive sur la ville de Misrata, à l'est de Tripoli, à coups d'obus de chars et de roquettes, a indiqué un porte-parole de la rébellion à Misrata. Par ailleurs, 18 personnes ont été tuées dans la poursuite de leur offensive contre les rebelles à Misrata mardi, a indiqué un médecin de l'hôpital de la ville.

13h29: Londres n'exclut pas non plus d'armer les rebelles libyens
La Grande-Bretagne n'exclut pas de fournir des armes aux rebelles libyens mais n'a pas pris de décision en ce sens, a dit mercredi le Premier ministre David Cameron. «L'embargo sur les armes s'applique à tout le territoire libyen mais en même temps, la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu autorise de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et les zones peuplées de civils», a dit Cameron au Parlement britannique. «Donc (...) nous ne l'excluons pas mais nous n'avons pas pris la décision de le faire», a-t-il ajouté.

13h01: La Russie refuse que la coalition internationale arme les insurgés
La Russie a mis en garde l'Occident contre toute tentative d'armer les rebelles libyens. Paris et Washington n'écartent pas d'armer les combattants pour aider l'insurrection à renverser le régime de Mouammar Kadhafi. «Le secrétaire général de l'Otan (Anders) Fogh Rasmussen a dit tout de suite que l'opération libyenne visait à protéger la population, pas à l'armer. Nous sommes tout à fait d'accord avec le secrétaire général de l'Otan à ce sujet», a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Evoquant l'avenir politique de la Libye, Lavrov a jugé que «les parties libyennes devaient trouver un accord sur ce que devrait être l'Etat libyen». «Il est clair qu'il y aura un régime différent et il est clair qu'il faudrait un régime démocratique mais les Libyens doivent le décider eux-même, sans influence extérieure», a conclu le ministre des Affaires étrangères.

12h50: La coalition internationale au secours des insurgés à Ras Lanouf?
Un correspondant de Reuters sur la route de Ras Lanouf a entendu des avions de chasse et des explosions dans la direction de la ville. Un combattant fuyant la ville, prénommé Ahmed, a dit: «Les avions français sont venus et ont bombardé les forces de Kadhafi.» Le journaliste a dit avoir entendu à trois reprises des avions de chasse passer au-dessus de sa tête puis une série d'explosions. «Il y a de nouvelles explosions en ce moment mais on ne sait pas si elles viennent des avions ou d'autres types de bombardement», a-t-il dit. La coalition internationale affirme que plus aucun appareil de l'aviation de Kadhafi n'est en activité dans le ciel libyen.

10h54: Les rebelles libyens annoncent qu'ils se retirent de Ras Lanouf après des bombardements par les forces de Kadhafi
Les rebelles avaient pris dimanche cet important terminal pétrolier du golfe de Syrte mais les forces kadhafistes ont repris leur progression vers l'est libyen depuis lundi. Ras Lanouf est situé à 600 km à l'est de Tripoli et abrite la plus grande des cinq raffineries libyennes. «Kadhafi nous a tirés dessus avec de grosses roquettes. Il est entré dans Ras Lanouf», a dit Faraj Mouftah après avoir quitté la ville. «Nous étions à l'entrée ouest de Ras Lanouf et avons été bombardés», a ajouté Hicham, un autre combattant. Un correspondant de Reuters a vu de nombreux 4x4 de rebelles fuir Ras Lanouf vers l'est. Un troisième combattant présent sur place, qui n'a pas souhaité révéler son identité, a dit: «C'est une bataille de va-et-vient». Il a ajouté que les combats continuaient près de cette bourgade située entre Ben Djaouad et Oukaïla.

10h15: Le Nicaragua va représenter la Libye à l'ONU
Un ancien ministre nicaraguen des Affaires étrangères représentera la Libye aux Nations Unies, a annoncé mardi le Nicaragua après que le délégué libyen s'est vu refuser un visa. Miguel D'Escoto Brockmann, ancien chef de la diplomatie du gouvernement sandiniste, remplacera Ali Abdoussalam Treki, qui devait succéder à l'ancien ambassadeur libyen ayant rejoint les opposants à Mouammar Kadhafi. Le gouvernement de gauche du président Daniel Ortega, un proche de Kadhafi, dit avoir informé le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, de sa décision. D'Escoto est parti à New York pour «aider nos frères libyens dans leur bataille pour faire respecter leur souveraineté», a dit le gouvernement. Des médias occidentaux ont rapporté que des fils de Kadhafi avaient exhorté le colonel à s'exiler au Nicaragua. Ortega a dit le mois dernier avoir appelé Kadhafi à plusieurs reprises pour lui proposer son aide.

9h01: Pour Obama, Kadhafi est «grandement affaibli»
Barack Obama a estimé mardi que les pressions militaires et les sanctions internationales avaient «grandement affaibli» le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi. «Actuellement, il ne contrôle plus la majeure partie de la Libye», a-t-il fait remarquer, dans une interview à la chaîne NBC. Les Etats-Unis, a-t-il dit, n'excluent pas de livrer du matériel militaire aux insurgés libyens. D'ores et déjà, il déclare avoir accepté de livrer une aide non militaire aux rebelles, comme du matériel de communications et des fournitures médicales. L'objectif des opérations militaires de la coalition, a-t-il souligné, est d'exercer une pression constante sur Kadhafi afin qu'il quitte le pouvoir. «Nous allons étudier toutes les possibilités pour apporter un soutien au peuple libyen, afin que puisse voir le jour une Libye plus paisible et plus stable», a continué le président américain. A la chaîne ABC, il a dit que «ce que nous constatons, c'est que les membres du premier cercle autour de Kadhafi comprennent que l'étau se resserre, que leurs jours sont probablement comptés et qu'ils doivent commencer à penser à leur avenir».

8h58: Les insurgés libyens appellent à l'aide à Misrata
Les insurgés libyens retranchés dans Misrata ont déclaré avoir subi mardi de violentes attaques des forces de Mouammar Kadhafi, et ils ont demandé aux représentants des pays réunis dans la journée à Londres pour une conférence sur la Libye de leur venir en aide. Troisième ville de Libye, Misrata, à environ 220 km à l'est de Tripoli, est le dernier grand bastion des insurgés dans l'Ouest libyen. Certains dirigeants occidentaux citent l'exemple de Misrata pour montrer que l'intervention militaire étrangère doit se poursuivre afin de protéger les populations civiles menacées par les forces kadhafistes. Les témoignages venant de cette ville parlent de bombardements qui ont fait des dizaines de morts, de tireurs embusqués qui agissent à partir des toits, et de pénuries d'eau et de vivres. Selon un bilan communiqué mardi par les insurgés, 124 civils ont été tués depuis neuf jours à Misrata. Le Qatar, émirat arabe du Golfe, envoie actuellement des navires à Misrata pour évacuer des Egyptiens pris au piège dans la ville, a rapporté la chaîne de télévision Al-Jazira.

8h56: De puissantes explosions entendues mardi soir à Tripoli
De puissantes explosions ont été entendues à Tripoli mardi soir et la télévision d'Etat a annoncé que plusieurs cibles militaires et civiles avaient été visées par «les agresseurs croisés et colonialistes». Des journalistes de Reuters présents dans le centre-ville ont entendu au moins trois explosions en début de soirée. Des habitants de Tripoli ont déclaré que les raids avaient visé l'est de la capitale. Quelques heures plus tard, la chaîne de télévision panarabe Al-Arabiya a rapporté que deux explosions avaient ébranlé le quartier de Bab al Azizia, où se trouve le complexe de commandement de Mouammar Kadhafi.

8h52: Pour l'Otan, la solution militaire n'est pas une fin en soi en Libye
La solution militaire ne parviendra pas à elle seule à résoudre la crise en Libye, a estimé mardi le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui s'est dit incapable de prédire la durée des opérations dans ce pays. A l'issue de la conférence de Londres sur la Libye, il a exhorté toutes les parties concernées à trouver le plus tôt possible une solution politique au conflit. Rasmusssen a rejeté les critiques du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui a jugé que la mission occidentale était une intervention directe dans une guerre civile, sans rapport selon lui avec la résolution 1973 des Nations unies. «Nous mènerons nos opérations en stricte conformité avec la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu. Je vous rappelle que cette résolution autorise toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et c'est à cela que nous nous consacrons - la protection des populations civiles», a-t-il estimé. Cela concerne les civils des deux camps, a-t-il souligné. «Ceci dit, je dois aussi constater que c'est le régime de Kadhafi qui a systématiquement attaqué son propre peuple, ce qui, le Conseil de sécurité de l'Onu l'a déclaré, pourrait relever du crime contre l'humanité. C'est pour cette raison que la communauté internationale a décidé d'agir», a ajouté Rasmussen. Des responsables militaires ont dit que l'Alliance prévoyait trois mois environ d'opérations en Libye, mais tout dépendra des décisions des Nations unies.

Alors que la réunion de Londres a permis mardi de coordonner un peu plus la coalition internationale, les combats ne cessent de faire rage sur le terrain entre les insurgés libyens et les forces fidèles à Mouammar Kadhafi.
C.C. avec Reuters

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