vendredi 18 mars 2011

Libye : Quels pays participeront à une intervention?



Voici les pays qui ont déclaré vouloir participer à une intervention contre le régime Kadhafi, et ceux qui sont opposés à une telle intervention.

Un Mirage F1
 (c) Afp

Mirage F1
Les pays qui comptent participer à une intervention en Libye ou la soutenir après le vote favorable du Conseil de sécurité:

La France: "Les frappes auront lieu rapidement", a déclaré François Baroin. "Dans quelques heures", a-t-il ensuite dit, sans vouloir préciser exactement "quand, comment, sur quelles cibles, sous quelles formes".
"Les Français, qui étaient aux avant-postes de cette demande (d'intervention), seront naturellement cohérents avec l'intervention militaire, donc ils participeront", a ajouté le ministre du Budget.
Il a également mis en avant "le rôle puissant joué par le président de la République Nicolas Sarkozy et par la France qui a été la première à souhaiter le départ de Kadhafi, qui a été la première à reconnaître le Conseil national de transition, qui a été la première à recevoir les représentants de l'opposition libyenne et qui aujourd'hui avec la Grande-Bretagne a organisé le mouvement de la communauté internationale autour d'une intervention militaire", a insisté le porte-parole.

La Grande-Bretagne : Les forces britanniques participeront aux opérations en Libye avec des avions de combat Tornado et Eurofighter, qui doivent rejoindre "dans les heures qui viennent" leurs bases de déploiement, a annoncé vendredi le Premier ministre, David Cameron, devant les députés.
Le Premier ministre a souligné qu'il s'agirait d'une "opération conjointe" dans laquelle "le Royaume-Uni jouera son rôle".
"Les trois conditions" posées pour une intervention sont réunies, a-t-il souligné, mentionnant "un motif clair pour intervenir", "un soutien régional", et enfin "une base légale", avec la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies votée jeudi soir.

L'Otan va "discuter des implications de la résolution" et de l'état d'avancement de "la planification" des opérations "destinée à faire face à toute éventualité".
"Pour toute opération Otan, il faut que soit démontrée la nécessité pour l'Alliance d'agir, qu'il y ait un soutien régional ferme, et une base juridique claire, comme l'ont décidé les ministres de la Défense de l'Otan", la semaine dernière à Bruxelles, a-t-elle souligné.
"A ces trois conditions, l'Otan est prête à agir comme partie prenante de l'effort international plus large" et "c'est ce qui fera l'objet de délibérations", a-t-elle dit avant de rappeler que l'Otan agit par consensus.

La Grèce réclame un "cessez-le-feu immédiat" et se dit prête "à aider" ses partenaires et alliés. "La résolution 1973 de l'ONU constitue un pas en avant (...), elle envoie un message fort et un avertissement clair: il faut un cessez-le-feu immédiat", a indiqué le ministre grec des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas. "La Grèce est prête à aider en coopération avec ses partenaires (européens, Ndlr) et ses alliés (de l'Otan) pour faire respecter la légitimité internationale", a-t-il souligné.

La Norvège va contribuer sous une forme qui reste encore à déterminer à l'intervention internationale. L'envoi d'avions de combat F-16 norvégiens "est une possibilité", selon Grete Faremo. "Mais une grande opération humanitaire va également être mise en place, ce qui rend d'actualité l'envoi d'avions de transport", a précisé la ministre norvégienne.
Le chef de la diplomatie, Jonas Gahr Stoere, a de son côté indiqué qu'il était "trop tôt" pour préciser la nature de la contribution norvégienne.

Le Danemark : "Nous sommes décidés à contribuer à l'opération. Mais il est trop tôt pour dire de quelle façon", a déclaré la ministre norvégienne de la Défense, Grete Faremo, au quotidien Verdens Gang (VG). "Il semblerait naturel d'envoyer des moyens aériens", a-t-elle dit. La ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen, a annoncé pour sa part qu'elle allait demander vendredi "le plus rapidement possible" l'appui du Parlement danois pour une contribution militaire.

Le Qatar participera aux opérations internationales visant à protéger les civils en Libye, a rapporté vendredi l'agence de presse d'Etat qatarie QNA. "Au vu de la résolution votée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Qatar a décidé de contribuer aux efforts destinés à faire cesser le bain de sang et à protéger les civils en Libye", a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères cité par QNA.

L'Australie craint que les frappes n'arrivent "trop tard". "Espérons et prions pour que cette détermination de la communauté internationale n'arrive pas trop tard pour le peuple libyen", a déclaré le ministre australien des Affaires étrangères Kevin Rudd. "C'est une étape importante dans la bataille diplomatique", a-t-il ajouté, assurant que l'Australie soutiendrait "l'application" de la résolution.
"Si la zone d'exclusion aérienne était imposée dans cette partie du monde, nous pourrions envisager une participation de l'Australie à une telle opération de l'ONU", a-t-il indiqué.
Mais "c'est de l'autre côté de la Méditerranée pour l'Otan, c'est la responsabilité première des Etats voisins", a-t-il souligné.

La Belgique est prête à participer à une intervention, a annoncé le ministre des Affaires européennes et de la coopération, Olivier Chastel, à l'issue d'une réunion du gouvernement.
"Il a été décidé par le gouvernement de se ranger pleinement dans les capacités militaires de l'Otan et de voir avec les forces d'intervention de l'Otan quelles étaient les besoins et la manière avec laquelle la Belgique pourrait contribuer pleinement", a-t-il déclaré à la presse.
"La Belgique a six F-16 actuellement stationnés en Grèce et une frégate en Méditerranée" à disposition pour une telle intervention, a-t-il ajouté.


Les pays qui ne participeront pas à une intervention en Libye:

L'Allemagne ne veut pas intervenir militairement, mais "comprend" la volonté de ses alliés d'y aller, a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle.
"Après évaluation des risques, nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne voulons pas mêler des soldats allemands à une guerre, à une intervention militaire en Libye", a expliqué le ministre, comme il l'avait déjà fait dans la nuit après le vote.
"Je peux vous assurer que ceux qui ont voté pour (la résolution) ont également à la fois respect et compréhension pour notre attitude et notre prise de position", a-t-il ajouté.

L'Inde a déclaré vendredi qu'elle voulait voir les citoyens d'Afrique du nord et du Moyen Orient prendre leurs propres décisions "en dehors d'une ingérence extérieure". "Le désir de davantage de liberté et (le désir) des citoyens de décider de leur propre avenir est universel", a déclaré le Premier ministre indien, Manmohan Singh, lors d'une conférence organisée par des médias à New Delhi.
"Il s'agit de décisions que les pays et les citoyens doivent prendre eux-mêmes, en dehors d'une ingérence extérieure ou d'une contrainte", a-t-il ajouté, sans toutefois mentionner directement la Libye.

La Pologne est prête à offrir ses avions de transport, mais exclut sa participation à une force de frappe en Libye après le feu vert de l'ONU, a déclaré vendredi le ministre polonais de la Défense, Bogdan Klich. "Nous sommes prêts à aider avec nos avions de transport. Nos capacités nous permettent de détacher une partie de nos forces et de nos moyens pour l'aide humanitaire", a dit Bogdan Klich à la radio privée TOK FM.

La Russie a exclu toute participation à une opération militaire en Libye, a déclaré le chef de l'état-major de l'armée russe, le général Nikolaï Makarov, cité par Interfax.
L'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, a jugé "regrettable" que "la passion pour l'usage de la force ait prévalu" et rappelé que son pays avait proposé une résolution appelant à un cessez-le-feu.
"La responsabilité des conséquences humanitaires résultant d'un recours excessif à la force extérieure en Libye devra être pleinement assumée par ceux qui sont à l'origine de telles actions", a-t-il averti.

La Turquie réclame vendredi l'arrêt des violences en Libye et un cessez-le-feu immédiat, annonçant prendre acte d'une résolution votée jeudi soir par le Conseil de sécurité de l'ONU qui approuve le recours à la force contre le régime libyen, indique un communiqué du service de presse du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Le communiqué rappelle cependant que la Turquie est depuis le début de la crise opposée à une "intervention étrangère en Libye, pays ami et frère".



Nouvelobs.com

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