La chambre haute du Parlement congolais a aussi procédé à l’ouverture, ce mardi 15 mars, de la session d’avril. Son président, Léon Kengo Wa Dondo, a circonscrit les priorités de cette session qui, comme à la chambre basse, porteront, notamment sur la réforme de la justice, de l’armée et de la police. Il a aussi interpellé les sénateurs à propos de la pauvreté généralisée de la population congolaise.
L’ouverture de la dernière session parlementaire de la législature 2007-2011 s’effectuée au Sénat, hier mardi15 mars 2011 au Palais du peuple, par le président de cette Chambre haute du Parlement, Léon Kengo wa Dondo. C’était au cours d’une cérémonie solennelle à laquelle ont pris part toutes les sommités du pays invitées pour la circonstance, ainsi que le président de l’Assemblée nationale de la République du Gabon en séjour à Kinshasa, Guy Nzouba.
Dans son discours, le président du Sénat, Kengo wa Dondo, a passé en revue toute l’actualité politique, économique et sociale du pays. Ainsi que la situation qui prévaut actuellement dans le monde, plus particulièrement dans les pays du Maghreb. Il a appelé l’adage opté de concert en 2007, à savoir « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ». Il a dit que le Sénat, au fil des plénières est devenu un lieu de relations interpersonnelles, d’échanges, de tolérance mutuelle et de choix politiques plus responsables. En outre, il a présenté un bref bilan du travail abattu jusqu’à présent, notamment la modernisation de cette Chambre par l’informatisation de ses services, l’équipement informatique individuel, le vote électronique, le site Internet, la publication des annales, la télévision parlementaire, sans oublier l’amélioration des conditions sociales des sénateurs et des agents et fonctionnaires du Sénat.
Par ailleurs, le Sénat a adopté 59 lois et ratifié bon nombre de conventions souscrites par notre pays. A cela s’ajoute des initiatives de contrôle actionnées dans les limites des prérogatives constitutionnelles. Ce qui témoigne, selon lui, du bon fonctionnement de cette jeune Chambre dans un pays post-conflit. «Le mérite en revient d’abord aux sénateurs, ensuite à l’administration qui nous accompagne», a-t-il dit, en adressant à tous les éloges de la Nation.
Sur le plan économique et financière, le président du Sénat a confirmé la bonne tenue de l’économie de la RDC, ainsi que l’avait fait le FMI qui, pour appuyer les efforts du gouvernement, a annoncé le 9 février 2011, le décaissement d’une tranche de crédit de 77 millions de dollars américains. Aussi a-t-il demandé au gouvernement d’en faire bon usage. Du point de vue social, Kengo wa Dondo a noté avec amertume que la pauvreté demeure omniprésente dans toutes les parties du pays. Il a déclaré : «Aux yeux des élus que nous sommes, aucune performance macroéconomique n’est utile si elle n’est profitable à la population ». Et de poursuivre : « Il n’y a pas lutte contre la pauvreté sans création d’emplois. La croissance économique ne doit pas rester un simple jeu d’écriture. Il faut qu’elle se traduise par l’amélioration concrète du niveau de vie de la population ».
Le président du Sénat en est arrivé à aborder la question du vaste programme de décentralisation des institutions politiques et administratives. Il rappelé une série des lois déjà adoptées par le Parlement à propos de l’autonomie politique accordée aux provinces par la Constitution, à laquelle s’ajoute aussi l’autonomie administrative, financière et technique reconnue aux mêmes provinces ainsi qu’aux entités territoriales décentralisées. Selon lui, avec l’appui des partenaires, le gouvernement dispose d’un cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation, d’après la chronologie ci-dessous.
Entre 2009 et 2014, il s’agit de créer les conditions politiques, juridiques, budgétaires et financières nécessaires à un fonctionnement optimal des provinces et entités territoriales décentralisées. Entre 2015 et 2019, le gouvernement vise à l’approfondissement de la décentralisation fiscale et financière, le développement des capacités managériales et de gestion des services provinciaux et locaux, le développement de la coopération interprovinciale, ainsi que l’encrage des pratiques participatives dans la conduite des affaires publiques. « Tant aux plans politique, administratif, financier que technique, il est souhaitable que le degré d’autonomie accordée aux provinces et aux entités territoriales décentralisées e soit ni minorée, ni méconnue », a-t-il souhaité.
Sur le plan international enfin, le président du Sénat a rappelé les événements partis de la Tunisie jusqu’au Koweit, en passant par l’Egypte, la Libye, le Yemen, l’Arabie Saoudite, le Bahrein, l’Iran, Oman et maintenant la Jordanie, lesquels ne laissent indifférents aucun leader politique. Pour Léon Kengo wa Dondo, ces événements révèlent le désir et l’aspiration profonde des peuples à plus de démocratie et de libertés et ne peuvent être négligés. Il a vivement condamné, du haut de la tribune du Sénat, les événements qui se sont déroulés dans la résidence du président de la République, le dimanche 27 février dernier. Le calendrier des travaux de cette session n’est pas encore arrêté. A rappeler que la même cérémonie a eu lieu une heure plus tôt à la Chambre basse du Parlement.
Par Stephane Etinga
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