vendredi 1 avril 2011

Laurent GBAGBO " toujours en Côte d'Ivoire" : L'armée française, débordée par l'armée Pro-Gbagbo

01/04/2011
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Laurent Gbagbo le 11 janvier 2011 au palais présidentiel à Abidjan

Un des conseillers du président sortant, Toussaint Alain, affirmait dans la matinée que Laurent Gbagbo se trouvait "toujours en Côte d'Ivoire au poste de commande d'où il dirige la résistance" et qu'il ne céderait pas.

La France, qui dit ignorer où se trouve actuellement Laurent Gbagbo, de même que l'Union africaine l'ont exhorté vendredi à céder immédiatement le pouvoir à Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire - "le plus tôt sera le mieux", précise le Quai d'Orsay.

Par mesure de précaution, des centaines de ressortissants étrangers, dont 150 Français environ, ont été regroupés depuis jeudi soir dans le camp militaire français de Port-Bouët.

Organisations de défense des droits de l'homme et ONG humanitaires mettent en garde de leur côté contre les conditions effrayantes qui règnent dans la ville, d'où proviennent des informations non confirmées au sujet d'enlèvements et de civils maltraités. Pour Amnesty International, la ville est "au bord d'un chaos total".

"Nous entendons des coups de feu, des soldats se déplacent dans les rues mais nous voyons aussi des civils armés qui courent", témoigne Camara Arnold, un habitant du quartier aisé de Cocody, où se trouvent notamment la résidence de Laurent Gbagbo et le siège de la RTI.

Le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies a exhorté de son côté Alassane Ouattara à contrôler ses troupes en Côte d'Ivoire.

Son porte-parole, Rupert Colville, a également fait état d'informations inquiétantes quant au comportement des "commandos invisibles", des partisans d'Alassane Ouattara à Abidjan, a dit un porte-parole, sans plus de détails.

Des milliers de personnes ont été tuées ou blessées dans les violences postélectorales en Côte d'Ivoire, a déclaré jeudi le Comité international de la Croix-Rouge.

A Paris, Toussaint Alain, conseiller du président sortant, assure que Laurent Gbagbo se trouve "toujours en Côte d'Ivoire au poste de commande d'où il dirige la résistance" et qu'il n'entend pas céder "à un coup d'Etat postélectoral de Alassane Ouattara, qui est soutenu par une coalition internationale".

Démentant une information donnée de source française par le quotidien Le Monde, il assure que les fidèles de Laurent Gbagbo ont réussi à repousser dans la nuit les forces d'Alassane Ouattara et que la garde républicaine et des jeunes partisans du président sortant ont également repris au petit matin le siège de la radiotélévision ivoirienne (RTI). .

"Celle-ci a cessé d'émettre parce que l'antenne a été endommagée par des tirs. L'antenne va être réparée", a-t-il affirmé.

Mais des habitants de Cocody assurent que les FRCI tiennent toujours le bâtiment et précisent que les fidèles de Gbagbo ont été repoussés dans un petit périmètre.
Laurent Gbagbo perd les derniers leviers du pouvoir

La chute de Laurent Gbagbo est désormais certaine. Après d'intenses combats nocturnes à Abidjan entre sa garde rapprochée et les troupes du président élu Alassane Ouattara, le président ivoirien sortant a dû fuir vers une destination inconnue. Dans son camp qui a enregistré de nombreuses défections, c'est toujours le silence radio.

La scène était surréaliste. Alors que les combats faisaient rage entre les Forces républicaines d'Alassane Dramane Ouattara et les miliciens fidèles au président sortant autour de la RTI, la télévision d'État diffusait en boucle des images de Laurent et Simone Gbagbo, tout sourires, en train de plaisanter avec leurs proches. Des images qui n'avaient visiblement pas été tournées ce jeudi 31 mars, mais dont le seul but était de montrer que Laurent Gbagbo était toujours président de la Côte d'Ivoire...

Mais aux environs de 23 heures (locales et GMT), la RTI ne pouvait plus donner le change aux Ivoiriens. Son signal était coupé, après qu'elle a été pilonnée à l'arme lourde. Les combats étaient terminés et les forces pro-Ouattara en prenaient le contrôle. Selon nos informations, le général de l'armée de terre Firmin Detoh, qui s'était rallié un peu plus tôt à Ouattara, a participé à cette prise en envoyant ses hommes en renfort. De grosses pertes ont été infligées aux miliciens qui gardaient les lieux après la désertion de la gendarmerie et des Forces de défense et de sécurité (FDS).
Nady Bamba en fuite

Les désertions ou ralliements ont été nombreux durant ces dernières quarante-huit heures. Le général Mangou, chef d'état-major des armées, s'est réfugié mercredi soir à l'ambassade d'Afrique du Sud, Édouard Kassaraté, patron de la gendarmerie a rallié quant à lui les Forces républicaines (FRCI) pro-Ouattara jeudi après-midi. En réalité, tous les chefs de grands commandements ont fait allégeance au président élu, exceptés le patron de la Garde républicaine, Bruno Dogbo Blé et celui du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR), le colonel major Nathanaël Brouaha Ehouman. Deux autres sont restés fidèles à Gbagbo, et sont même parmi ceux qui ont le plus combattu cette nuit : le commandant Boniface Konan (fusilier marin commando) et le commandant Jean-Noël Abehi (escadron blindé).

En plein milieu de la nuit, la résidence présidentielle où logeait Gbagbo a été prise par les FRCI, puis fouillée de fond en comble : aucune trace du président sortant, de sa femme, ni de ses proches, dont la plupart se terrent ou ont fui à l'étranger. Nadiana Bamba alias Nady, la seconde épouse de Gbagbo, a quitté Abidjan dans l'après-midi. Elle a été aperçue à l'aéroport embarquant sur un vol régulier. Appiah Kabran, conseiller juridique de Gbagbo ou Gervais Koulibaly, le porte-parole du président sortant, ont quant à eux préféré rester à Accra (Ghana) alors qu'ils devaient prendre un vol de Emirates pour Abidjan. Charles Blé Goudé et Pascal Affi N'Guessan, qui avaient tous deux éteint leurs portables dans la soirée, n'ont pas donné de nouvelles. Mamadou Koulibaly, le président de l'Assemblée nationale, se trouverait à Accra.
Derniers bastions

Les derniers bastions de résistance des pro-Gbagbo subsistent aux alentours du palais présidentiel au Plateau et dans le camp de gendarmerie d'Agban, qui ne s'est pas rendu. Dans le quartier de Cocody, de fortes explosions - probablement des tirs de mortiers - se faisaient encore entendre vendredi matin. Les combats dans la journée et la nuit ont été rudes, notamment l'après-midi dans le quartier d'Attiécoubé Sébroko, devant le QG de l'Onuci entre les Casques bleus et la Garde républicaine de Bruno Dogbo Blé, qui a subi de lourdes pertes.

Enfin, les forces des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan jeudi, a affirmé à l'AFP un responsable de l'ONU sous couvert d'anonymat. Le commandant en chef de l'aéroport, qui avait 100 hommes sous ses ordres, a fait défection « et remis le contrôle aux troupes de l'ONU de façon pacifique ». Une information confirmée officiellement un peu plus tard. « À la demande des autorités aéroportuaires civiles, nous avons envoyé une unité de 30 hommes. Il ont rencontré un peu de résistance sur la route de l'aéroport, mais ils y sont arrivés », a confirmé un porte-parole des Casques bleus, Michel Bonnardeaux. Quel que soit l'endroit où le président sortant se trouve, il ne contrôle plus le pays.
L'UA demande à Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir

L'Union africaine a demandé vendredi au président sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo de "céder immédiatement le pouvoir" à son rival Alassane Ouattara dont les troupes tentent de le déloger à Abidjan, selon un communiqué reçu par l'AFP à Nairobi.

Le président de la commission de l'UA Jean Ping "demande instamment à M. Laurent Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir au président Alassane Dramane Ouattara, pour abréger les souffrances des Ivoiriens".

Dans ce communiqué, M. Ping rappelle le refus de M. Gbagbo d'accepter les propositions du panel de cinq chefs d'Etats mis en place par l'UA et entérinées le 10 mars à Addis Abeba, ajoutant que "son rejet de toutes les autres initiatives de sortie de crise" n?ont pas permis "de parachever rapidement la mise en oeuvre d?une solution pacifique à la crise".

L'UA avait alors confirmé l'élection à la présidence ivoirienne de M. Ouattara, une position jugée inacceptable par le camp Gbagbo.

La réunion d'Addis Abeba avait marqué l'épuisement des tentatives de sortie de crise par la voie diplomatique.

(Avec Reuters, Afp)
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