Butembo-Jeudi 9 juin 2011(www.benilubero.com). L’assassinat de Mlle Kavugho SIFA (20 ans) par un policier commis à la garde du Centre d’Enrôlement de Vulindi en Ville de Butembo a soulevé les Jeunes contre la CENI. A défaut de retrouver le policier tueur, les Jeunes ont décidé de s’en prendre à la CENI, institution organisatrice de l’enrôlement. Marche de colère vers le bureau central de la CENI/Butembo Les Jeunes reprochent à la CENI de ne pas exiger du gouvernement congolais et de la Monusco plus de securité dans les centres d’enrôlement, de ne pas payer les policiers et les agents enrôleurs, et de ne pas changer les dispositifs sécuritaires depuis que le sang coule dans les centres d’enrôlement. Feu Mlle Kavugho SIFA gisant dans son sang En effet, la fusillade qui a emporté Mlle SIFA est la quatrième dans la seule ville de Butembo depuis le début de la révision du fichier électoral. Ailleurs dans les deux territoires de Beni et de Lubero, les attaques des centres d’enrôlement sont monnaie courante et font des victimes. La victime de Vulindi, une jeune fille du quartier abattue par un policier qui ne voulait pas payer une facture de 40 centimes de dollar, a provoqué une colère jamais vue dans la ville de Butembo. La vie de Mlle SIFA valait plus que 40 centimes de dollar. Pour la première fois, les jeunes, garçons et filles étaient prêts à affronter la police mains nues sans aucune crainte des balles. Voyant la foule des jeunes en colère arpentés l’artère principale de la ville, les policiers du Groupe Mobile d’Intervention ont fermé les portes de leur commissariat avant de détaler. En effet, les allures des jeunes faisaient penser à une attaque des Mai-Mai, notamment par le port des bâtons, des feuilles vertes, des pierres, etc. La marche de colère partie de Vulindi après avoir incendier le poste de police du centre d'enrolement. Le Poste de Police du Centre d'Enrolement de Vulindi reduit en cendres par les manifestants. Est visible aussi une voiture de la Police venue sauver les kits électoraux de la vindicte populaire. Le centre d'enrolement de Vulindi après le passage des Jeunes en colère Les jeunes en colère sont arrivés au bureau central de la CENI au Quartier Vungi, au Centre de la ville de Butembo. Il n’y avait qu’un seul policier de garde avec deux armes. Les agents de la CENI se sont enfermés dans leurs bureaux pendant que les manifestants sont saccagé les portes, les fenêtres, etc. Le Policier a fait son travail en tirant en l’air jusqu'à épuiser ses cartouches. Heureusement qu’il avait deux armes. Le comportement de ce policier était impeccable. Il avait essayé de demander aux manifestants de manifester leur colère sans faire de casse. Mais la foule était tellement montée qu’il était difficile de dialoguer avec elle. Avec son sang froid et son savoir faire qui le distingue des policiers tueurs de la ville (certains manifestants le connaissaient et il parlait leur langue) , ce policier agissant en solo, a réussi à disperser la foule des manifestants. Tête à tête d'un manifestant avec le policier de garde du bureau de la CENI Un manifestant, les larmes aux yeux, a voulu gifler le policier. Il a demandé au policier de le tuer mais le policier a continué de l’appeler au calme. A la suite de son intransigeance, le policier a tiré pour lui faire peur. Le manifestant a échappé de justesse à une balle qui a frôlé ses cheveux. Dans sa colère, ce jeune manifestant a dit que la prochaine fois il ne reculera pas devant les balles des tueurs ou celles de leurs complices. Demain, a-t-il poursuivi, vous aurez en face de vous tous les habitants de Butembo, car trop c’est trop ! Les tirs à l’air du policier ont créé la panique dans la ville de Butembo. Cette manifestation des jeunes est révélatrice de ce qui couve sous les cendres à Butembo. Si un dialogue franc n’est pas ouvert par les autorités compétentes avec la population locale au sujet de l’insécurité dans les centres d’enrôlement, les vols à mains armées dans les quartiers, l’infiltration des rwandais et des ougandais et leur enrôlement pour les prochaines élections, la clochardisation des policiers issus des Résistants Mai-Mai de Beni-Lubero, etc. le risque d’une guerre civile est grand. La simple annonce que les élections auront lieu se bute ainsi à la réalité sur terrain qui est tout sauf apaisée et propice à l'organisation des élections transparentes et crédibles. C’est le contraire de la période pré-électorale de 2006. Les Jeunes saccagent le Bureau Central de la CENI en Ville de Butembo ©Beni-Lubero Online |
vendredi 10 juin 2011
Pour venger Mlle SIFA, le Poste de Police incendié et le Bureau de la CENI saccagé
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