lun, 11 juill. 2011
Mamadou Koulibaly, président par intérim du FPI.
Publié le lundi 11 juillet 2011 | AFP ABIDJAN - Le chef du Front populaire ivoirien (FPI), Mamadou Koulibaly, a annoncé lundi qu`il quittait le parti de l`ex-président
Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril après quatre mois de crise post-électorale, en dénonçant le refus du "changement" en son sein.
"Mon engagement au sein du FPI étant allé jusqu`à l`épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j`ai décidé d`y mettre un terme", a déclaré devant la presse M. Koulibaly, président de l`Assemblée nationale devenu chef par intérim du FPI après la chute de Laurent Gbagbo.
Pour faire vivre une "opposition forte" au "pouvoir présidentialiste absolu" du nouveau chef de l`Etat Alassane Ouattara, il a annoncé la création d`un parti dénommé Liberté et démocratie pour la République (Lider). Des législatives sont prévues en fin d`année.
"Suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction du FPI refuse toujours un congrès-bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui pourrait selon elle l`affaiblir", a affirmé M. Koulibaly.
"S`abritant derrière le prétexte que tout changement serait assimilable à une traîtrise envers des camarades emprisonnés et exilés, elle cherche surtout à préserver des chasses gardées personnelles au détriment de l`intérêt général et à masquer sa propre trahison envers nos militants, nos idéaux, la Côte d`Ivoire et la cause africaine", a-t-il accusé.
Mamadou Koulibaly était devenu président par intérim du parti créé par M. Gbagbo après la chute de ce dernier ainsi que l`arrestation ou l`exil de la plupart des hauts cadres du FPI.
Le président en titre du parti, Pascal Affi N`Guessan, est en résidence surveillée dans le nord du pays, de même que Laurent Gbagbo, son épouse Simone et douze de leurs proches. Vingt-quatre personnalités du régime déchu, inculpées d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou de détournement de fonds, ont été en outre incarcérées samedi à Boundiali (nord).
Mamadou Koulibaly avait suscité d`importants remous dans le parti en émettant de fortes critiques sur l`attitude de l`ex-chef d`Etat durant la crise et le comportement du FPI au pouvoir (2000-2011).
La Côte d`Ivoire sort d`une très grave crise (3.000 morts) née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à Alassane Ouattara, investi chef de l`Etat le 21 mai.
Universitaire et économiste, M. Koulibaly, 54 ans, était une personnalité atypique au FPI.
Originaire du nord majoritairement musulman, il était un cacique d`un parti largement dominé par des chrétiens, de l`ouest notamment. Farouche nationaliste, il professait des idées libérales au sein d`une formation d`idéologie socialiste.
Il a constamment dénoncé les accords de paix signés depuis le coup d`Etat manqué de 2002 contre Laurent Gbagbo. Ce putsch raté a donné naissance à une rébellion qui contrôlera le nord pendant plus de huit ans avant d`arrêter, sous le nom de Forces républicaines (FRCI), Laurent Gbagbo en avril 2011 lors d`une offensive sur Abidjan appuyée par la France et l`ONU.
"Les préalables du désarmement des rebelles et du redéploiement de l`administration sur l`intégralité du territoire n`avaient pas été remplis", a-t-il redit, jugeant que dans ces conditions le scrutin de 2010 ne pouvait pas se tenir.
AFP
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