Au-delà des mots et des promesses, la Côte d'Ivoire peine toujours à faire le deuil des violences et de la tragédie qui a frappé le pays depuis dix ans.
Manifestation de femmes ivoiennes en faveur de la paix, mars 2011 © REUTERS/Afolabi Sotunde
Plus d’un an après la chute de l'ancien président Laurent Gbagbo, les problèmes de fond de la Côte d’Ivoire demeurent en suspens. Il s’agit, notamment, de la réconciliation nationale et de la réorganisation de l’armée. En dépit de la stabilité sociopolitique recouvrée et de la relance de l’économie, les autorités du pays semblent peiner à faire des progrès dans ces domaines.
La Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) que préside l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny a encore du chemin à faire. Elle vient de rendre public son plan d’actions de réconciliation.
En effet, la CPI a autorisé le procureur Luis Moreno-Ocampo à enquêter sur tous les crimes commis dans le pays depuis le coup d'Etat manqué contre Laurent Gbagbo, le 19 septembre 2002. Les ex-Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les ex-Forces nouvelles (FN) proches du président Alassane Ouattara et de Guillaume Soro ont probablement des soucis à se faire. Car, tous ces crimes commis ne peuvent pas être uniquement attribués à l'ex-président ivoirien.
A l’issue des législatives de décembre 2011, le PDCI n’est pas sorti renforcé, loin s’en faut. Désormais, on est loin de l’union sacrée avec le RDR, qui a prévalu contre Laurent Gbagbo. Et pour cause, chaque parti membre du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie doit maintenant prêcher pour sa chapelle.
Le grand gagnant de l’après Gbagbo reste sans doute Guillaume Soro. L’ancien syndicaliste estudiantin devenu chef rebelle, puis Premier ministre est dorénavant le nouveau président de l’Assemblée nationale. Autant dire le «vice-président» de la Côte d’Ivoire. Au mépris de la loi fondamentale qui fixe un âge minimum qu’il n’a pas encore atteint (Guillaume Soro aura 40 ans en mai 2012, Ndlr), il a été élu par ses pairs.
A ce poste, et compte tenu du contexte ivoirien, il est certainement à l’abri des poursuites de la CPI. Il n'est pas pour autant à l'abri des répercussions inattendues de la vie sociopolitique nationale qui ne s’éclaircit toujours pas, malgré l’éloignement de Laurent Gbagbo.
Serge Félix N’Piénikoua
SlateAfrique
La Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) que préside l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny a encore du chemin à faire. Elle vient de rendre public son plan d’actions de réconciliation.
«Il s’agit de faire, à l’échelle nationale, le deuil des violences et des tragédies qui ont frappé notre pays depuis plus de dix ans», a souligné le porte-parole de cette instance, Frank Kouassi Sran.Au-delà des discours de fraternisation et d’unité, il s’agit d’abord de convaincre les Ivoiriens, en particulier les partisans et sympathisants de Laurent Gbagbo, qu’il n’y a ni une justice de vainqueurs ni une justice de vaincus. Ce qui n’est pas gagné d’avance, si l’on ne dit pas la vérité sur la tentative de coup d’Etat de 2002.
Le collimateur de la CPI
Depuis le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Haye, la Cour pénale internationale semble désormais ne plus épargner des proches des nouvelles autorités ivoiriennes. Ce qui n’est pas sans compliquer la réorganisation de l’armée. Une tâche déjà bien compliquée entre la démobilisation et la réinsertion des anciens rebelles ainsi que leurs supplétifs, et la gestion des anciennes Forces de défense et de sécurité (FDS), qui étaient restées fidèles à Laurent Gbagbo jusqu’à son éviction du pouvoir.En effet, la CPI a autorisé le procureur Luis Moreno-Ocampo à enquêter sur tous les crimes commis dans le pays depuis le coup d'Etat manqué contre Laurent Gbagbo, le 19 septembre 2002. Les ex-Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les ex-Forces nouvelles (FN) proches du président Alassane Ouattara et de Guillaume Soro ont probablement des soucis à se faire. Car, tous ces crimes commis ne peuvent pas être uniquement attribués à l'ex-président ivoirien.
«Les événements violents en Côte d’Ivoire au cours de la période allant du 19 septembre 2002 au 28 novembre 2010, bien que d’intensité variable et commis à des endroits et à des moments différents, doivent être considérés comme une seule situation», selon les juges de La Haye.
La vérité, toute la vérité
Par ailleurs, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié a commencé à s’interroger sur l’avenir de son alliance avec le Rassemblement des républicains (RDR) du président Alassane Ouattara.A l’issue des législatives de décembre 2011, le PDCI n’est pas sorti renforcé, loin s’en faut. Désormais, on est loin de l’union sacrée avec le RDR, qui a prévalu contre Laurent Gbagbo. Et pour cause, chaque parti membre du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie doit maintenant prêcher pour sa chapelle.
Le grand gagnant de l’après Gbagbo reste sans doute Guillaume Soro. L’ancien syndicaliste estudiantin devenu chef rebelle, puis Premier ministre est dorénavant le nouveau président de l’Assemblée nationale. Autant dire le «vice-président» de la Côte d’Ivoire. Au mépris de la loi fondamentale qui fixe un âge minimum qu’il n’a pas encore atteint (Guillaume Soro aura 40 ans en mai 2012, Ndlr), il a été élu par ses pairs.
A ce poste, et compte tenu du contexte ivoirien, il est certainement à l’abri des poursuites de la CPI. Il n'est pas pour autant à l'abri des répercussions inattendues de la vie sociopolitique nationale qui ne s’éclaircit toujours pas, malgré l’éloignement de Laurent Gbagbo.
Serge Félix N’Piénikoua
SlateAfrique
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