lundi 23 avril 2012

RDC : Les choses risquent de se répéter

22/04/2012
 Parlement - Des députés lors de l’élection du  bureau définitif de l'Assemblée nationale le 12 Avril 2012.

Dans tous les cas, les choses risquent de se répéter. Il faut craindre que rien de bon ne sorte de cette législature. On se souviendra que, durant la législature passée, l’Assemblée nationale avait battu les records en recommandations. 

Des recommandations qui, en fin de compte, n’avaient donné aucun résultat palpable. Il en a été de même pour les commissions d’enquête initiées au niveau de la même chambre basse. Toute la littérature produite s’en est allée en eau de boudin. 

Personne n’est parvenu à avoir raison du gouvernement central qui s’est pratiquement moqué de la « hargne » de députés de l’opposition.

Les Congolais ont-ils besoin d’une Assemblée nationale qui ne se donne pour vocation que de se limiter aux simples déclarations d’intention comme on en a l’habitude en RDC ? Dans tous les cas, personne de sensé ne souhaite voir le pays doté d’une chambre de ce genre.

On n’en est pas encore à la quatrième vitesse. En fait, il faut attendre que la marmite se mette à bouillonner pour qu’on puisse commencer à vivre les habituels moments d’intense émotion qui caractérisent souvent l’hémicycle, le mettant de temps à autre sens dessus dessous.

Il n’y a donc pas encore de l’électricité en l’air. Pour l’instant, on a eu droit au tout premier « grand » propos du bureau de l’Assemblée nationale. Et c’est son nouveau président qui s’en est chargé. Il a ouvert le ban à la faveur de l’audience que lui a accordée, mardi, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.
MEME TEMPO

Que retenir, en effet, de la prestation du président de l’Assemblée nationale ? Il faudra, d’emblée, y noter deux grandes lignes. D’un côté, le contrôle parlementaire. En résumé, le président de l’Assemblée nationale affirme que cette deuxième législature de la troisième République « va davantage rationnaliser le contrôle parlementaire » afin que cela ne soit pas un contrôle théâtral.

Dans son entendement, qui est certainement celui des autres membres du bureau, il y a lieu que ce contrôle – et c’est lui qui l’affirme - soit réellement un contrôle qui « permette à ce que les deniers publics » que génère la population, notamment à travers le paiement des impôts, « servent réellement au peuple congolais ».

De l’autre côté, il y a les priorités à accorder à cette législature. 

Et le nouveau président de l’Assemblée nationale de faire passer son message : «Dans une attitude novatrice, dans le cadre de la Révolution de la modernité, l’Assemblée nationale, dit-il, entend tout mettre en œuvre afin que les lois de la République soient conformes à l’identité congolaise, aux us et coutumes congolaises ainsi qu’au diapason de la communauté internationale ».

« Ce que nous ferons à l’Assemblée nationale, a-t-il argumenté, c’est nécessairement un travail en synergie avec le président de la République, le gouvernement et le pouvoir judiciaire, sans interférence.

Aubin Minaku estime que « c’est ce que le peuple attend parce que cette synergie fera en sorte que cette attente du peuple, notamment sur le plan social, soit réalisée ».

Bien plus, l’Assemblée nationale s’est engagée à mettre à la disposition du peuple congolais des lois qui conviennent à son identité, celles qui permettent l’épanouissement du peuple, notamment sur le plan social ». 

La Chambre basse, a-t-il promis, entend appuyer toutes les institutions du pays afin qu’il y ait une gestion saine de l’Etat au travers du contrôle parlementaire.

Tout ceci est bien beau. Mais ce qui est le plus important dans tout cela est que la Chambre basse ne puisse pas s’arrêter au niveau de simples déclarations d’intention. 

La défunte assemblée nationale, on le sait, s’est illustrée dans ce genre de pratiques, surtout qu’elle était marquée du sceau de la Majorité présidentielle.

ALLER AU-DELA


Dans tous les cas, les choses risquent de se répéter. Il faut craindre que rien de bon ne sorte de cette législature. On se souviendra que, durant la législature passée, l’Assemblée nationale avait battu les records en recommandations. Des recommandations qui, en fin de compte, n’avaient donné aucun résultat palpable.

Il en a été de même pour les commissions d’enquête initiées au niveau de la même chambre basse. Toute la littérature produite s’en est allée en eau de boudin. 

Personne n’est parvenu à avoir raison du gouvernement central qui s’est pratiquement moqué de la « hargne » de députés de l’opposition.

« Ils avaient été priés d’aller paître ailleurs », s’est moqué un acteur politique de l’opposition, estimant que, autant que cela l’a été de 2006 à 2011, l’Assemblée nationale restera la chambre d’enregistrement de la MP.

Lui, au moins, ne voudrait pas se faire d’illusions. Il croit dur comme fer que tant que les règles du jeu ne changeront pas, ce qu’on appelle Chambre basse continuera à jouer le rôle de « caisse de résonance » du pouvoir en place.

Marcel LUTETE
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