jeudi 14 juin 2012

La guerre de l’est a pour nom : « Le pillage des minerais »

le 13 juin 2012.



Les Congolais de la République Démocratique du Congo ne pourront jamais fermer l’oeil tant que les armes crépiteront dans la partie orientale du pays.

A la base de cette insomnie : les pillages et trafics illicites des minerais singulièrement le coltan.

Et les coupables désignés de cette exploitation meurtrière de ce minerai ne sont pas ceux situés en amont du problème. Leurs activités, téléguidées, s’insèrent dans l’architecture dune guerre géostratégique menée par les puissances étrangères en RDC.

Ces affrontements peuvent être décryptés par la cartographie des acteurs du marché de ce coltan. Y distinguer les points névralgiques, revient à identifier les leviers par lesquels les Etats gouvernent le marché de l’or gris dans les circuits internationaux.

Par ailleurs tous les pays frontaliers, à commencer par le Rwanda voisin, le Burundi, l’Ouganda et l’Angola voient de mauvais oeil le fameux minerai radioactif qui attise tant des convoitises et devient un enjeu économique de plus en plus crucial alimentant des affrontements entre milices armées.

Ces affrontements sont principalement concentrés dans les deux provinces du Kivu, deux entités administratives où restent amassés les trois-quarts des réserves mondiales du précieux minerai.

Son trafic et ses effets dévastateurs ont favorisé violences armées, pillages, viols massifs et déscolarisation des jeunes qui s’adonnent aux mines et à une déforestation effrénée.

Jusqu’a 1000 dollars le kilo

Puisque les appareils électroniques fabriqués avec le coltan sont omniprésents dans nos sociétés, le prix du minerai devait nécessairement flamber. Il est actuellement de 1000 dollars le Kilo. Quelle aubaine lorsque les mineurs congolais eux, ne sont payés qu’à 3 dollars seulement. Les multinationales se bousculent et en font leur affaire au mépris des conséquences.

Utilisé en chimie mais surtout dans la fabrication des téléphones mobiles et les ordinateurs portables sans omettre les aéronefs, le coltan dans la région contient 80 pour cents des réserves. D’où des bandes armées sont en lutte pour le contrôle de mines illégales à ciel ouvert faisant de nombreuses victimes.

Ce sont bien entendu, des enfants qui l’extraient à mains nues. Ils en sont victimes et l’écosystème de la région se détruise…

Près de cinq millions de personnes ont déjà perdu la vie.


Les profiteurs, lis sont nombreux. En effet, outre ces pays limitrophes africains dont en tête le Rwanda utilisant des bandes armées sous différentes marionnettes (CNDP, Banyamulenge, Mai-Mai, FDLR et autres), des entreprises telles que l’Allemand Bayer via sa filiale HC Stark qui raffine en totalité la moitié du coltan en circulation, Sony, Samsung LG et tous les constructeurs de téléphones et ordinateurs portables, des téléviseurs à plasma, GPS, sont aussi pointés du doigt…

Et cet affrontement des puissances americano-europeennes

L’Europe et les Etats-Unis seraient totalement dépendant des réserves étrangères en coltan.
Si aujourd’hui le Brésil et l’Australie en exportent en quantité, l’enjeu géostratégique des puissances, qui raisonnent en termes de réserves, se trouve en RDC. De fait, le coltan de la région du Kivu représente 60 à 80% des réserves mondiales des tantales (métal extrait du coltan).

Pourtant historiquement influentes dans la région des Grands Lacs, les puissances européennes (Allemagne, Belgique et France) disputent la maîtrise de cet or gris à des Etats-Unis qui ont depuis, acquis une position stratégique.

Ainsi donc, l’enjeu pour les Etats aux systèmes de défense de haute technologie est que le coltan, en plus de son potentiel économique substantiel est « strategical ».

Ce qui est exact est que les quatre rapports onusiens dénonçant multinationaux occidentaux et individus nominativement n’ont concrètement eu pour effet que le développement des subterfuges destinées à brouiller les pistes de la provenance du coltan.

Aujourd’hui comme hier, les multinationales qui participent à l’extraction du minerai au Kivu financent indirectement la guerre par des taxes payées aux groupes rebelles qui maîtrisent les mines de la région.

Ce sont là, les malheurs de tous les Congolais.

Placide Tabassenge Bakiya
Correspondance Particulière

Les profiteurs

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