mercredi 6 juin 2012

Pourquoi le Rwanda est-il aujourd’hui mis à nu par ses alliés d’hier ?

Mercredi, 06 Juin 2012

La dénonciation par la Monusco de l’implication du Rwanda dans la rébellion du CNDP/M23 à l’Est de la RDC, vient rappeler une leçon de la realpolitik de la communauté internationale qui n’a pas d’amis mais seulement des intérêts.

Tant qu’un régime sert ses intérêts, il n’y a pas de violation des droits humains, de fraude électorale, d’agression d’un autre état souverain, de dictature, etc.



Mobutu était ami de cette communauté internationale pendant 32 ans. Mais cette longévité n’avait pas empêché sa fuite devant l’armée des kadogos pour refus de démocratiser son pays.

Il en est de même de Mzee LDK recruté par la CIA dans son kiosque de Dar-es-Salam pour être porte-parole de l’AFDL. Quand l’ADFL était aux petits soins des services secrets et mercenaires américains, britanniques et israéliens pour combattre les Réfugiés Hutu Rwandais et l’armée du Maréchal Mobutu au moyen de satellites espions , des avions de guerre US Navy P-3 Orion, des hélicoptères de combat lourdement blindés et équipés de canons de 105 mm, des roquettes, des mitrailleuses ,des éjecteurs de mines et des capteurs infrarouges utilisés dans les opérations de nuit, il n’y avait pas violation des droits humains ni des massacres des réfugiés hutu rwandais au Zaïre.

Une fois au pouvoir, Mzee LDK eut le culot de revoir les contrats miniers des multinationales anglo-saxonnes et d’expulser les alliés de l’AFDL. Subitement, les ONG qui l’avaient accompagné de Lemera à Kinshasa, l’accusèrent de graves violations des droits humains et du massacre des réfugiés hutu rwandais dans les forêts du Zaïre. Le 16 janvier 2001, il fut assassiné dans son palais de marbre dans des circonstances non encore élucidées jusqu’ à ce jour.

Pourquoi le Rwanda est-il accusé seulement aujourd’hui de ce que tout le monde savait depuis toujours ? Les jours qui ne sont pas loin seront pleins des révélations. D’aucuns pensent que le Rwanda aurait tenté de servir deux maîtres à la fois, à savoir, l’Occident et la maffia.

Officiellement, Kigali est avec l’Occident. Mais par l’entremise des Forces Armées Rwandaises Déployées au Congo connues aussi comme CNDP/M23, le Rwanda serait devenu l’allié d’une certaine maffia internationale échappant aux circuits des IFIS sur le marché des minerais stratégiques de la RDC, une faute que l’occident ne pardonne pas.

Le Président Congolais "Joseph Kabila "en sait quelque chose. En 2008, quand il eut le culot de signer ses contrats chinois, Nkunda avait eu le vent en poupe pour menacer de lui ravir son fauteuil. Ne voulant pas subir le sort de Mzee LDK, Joseph Kabila résilia les contrats chinois.

En effet, à la place des 10 milliards des dollars promus par la Chine, l’Occident par la voie de la Banque Mondiale lui verse des millions au compte-goutte et sous conditions de bonne gouvernance, droits humains, parité homme-femme, démocratie, et tutti quanti.

Pour contourner l’austérité de la Banque Mondiale, les réseaux maffieux auraient trouvé du travail dans la région des Grands-Lacs Africains. D’aucuns pensent que Bosco Ntaganda serait devenu un chef d’un cartel des minerais stratégiques à l’Est de la RDC pour permettre à Kigali et à Kinshasa de contourner l’austérité de l’Occident.

Ceci expliquerait pourquoi l’insécurité est installée durablement à l’Est de la RDC avec comme seule explication les indomptables Hutu Rwandais FDLR qui défient depuis 16 ans les casques bleus de l’ONU et toutes les armées de la RDC, Rwanda, Burundi et Ouganda. La même hypothèse expliquerait aussi la difficulté pour Kigali et Kinshasa d’arrêter Bosco Ntaganda qui dans ce cas de figure serait devenu le véritable faiseur des rois.

Lors des élections de 2011 en RDC, c’est en effet l’armée de Bosco Ntaganda qui organisa dans la terreur le bourrage des urnes pour faire gagner la Majorité Présidentielle au Kivu-Ituri.

Depuis lors, l’armée de Bosco Ntaganda (les Forces Armées Rwandaises Déployées au Congo dont l’existence vient d’être finalement dénoncée par la Monusco) est le pilier du régime de Kinshasa contre la grogne congolaise née de la fraude électorale de 2011.

On comprend ainsi qu’il aurait été suicidaire pour Kinshasa de ne pas signer précipitamment un nième accord militaire avec Kigali après le scoop de la Monusco. Kinshasa devait rassurer Kigali qu’il n’avait pas trahi les accords secrets.

D’où son silence et les huis-clos du palais du peuple de Lingwala. La vraie ou fausse traque de Bosco Ntaganda trouve ainsi son explication. Il reste à savoir si Kinshasa, Kigali, et le cartel de Bosco Ntaganda peuvent tous se tirer sains et saufs de cette affaire?

Le peu que l’on puisse dire est que le scoop de la Monusco est tombé comme un cheveu sur la bonne soupe de Kigali, de Kinshasa et de Bosco Ntaganda.

Comme il s’agit avant tout d’une affaire des gros sous et de survie pour le pouvoir de Kigali et de Kinshasa, il n’est pas impossible que Bosco Ntaganda soit livré à la CPI ou que son cartel maffieux qui se disputerait les minerais stratégiques de la RDC avec l’Occident soit démantelé.

Kigali et Kinshasa connaissent si bien ce qui les attend s’ils osent s’entêter comme Mzee Laurent-Desiré Kabila, Laurent Gbagbo, Hosni El Sayed Moubarak, Mouammar Kadhafi, etc. 

En suivant les nouvelles de la Radio Onusienne OKAPI et les rapports de la société civile du Nord-Kivu de ces trois derniers jours, on a l’impression que la Monusco aurait déjà commencé sa marche arrière.

Il n’est donc pas impossible qu’une solution aux préoccupations de l’Occident soit déjà trouvée. Tout a commencé avec la disparition de 16 mutins rwandais d’un camp de la Monusco de Goma.

En lisant les derniers rapports de la société civile du Nord-Kivu qui est partenaire de la Monusco, on constate que subitement toutes les attaques de la semaine en cours sont mises sur le compte des FDLR et des Mai-Mai, que les conflits intercommunautaire réapparaissent notamment entre Pygmées et LESE, que la demande d’organisation d’un dialogue social entre les ethnies, un thème cher au CNDP/M23, réapparait dans les conclusions des rapports de la société civile.

Bref, on a l’impression d’être revenu à la belle époque d’avant le feuilleton de Bosco Ntaganda et du M23. Ce revirement est toujours possible vu le silence de Kinshasa et du fait que la dénonciation de la Monusco n’émanait pas du peuple congolais mais de la seule sauvegarde des intérêts de l’occident.

©Beni-Lubero Online

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