Un député national en République démocratique du Congo a fait des déclarations surprenantes sur le rôle de la Mission des Nations unies pour la stabilisation (Monusco).
Le doute s’installe sur l'utilité de cette mission jugée inefficace par certains.
Des soldats de la Monuc (mission qui a précédé la Monusco en RDC), le 25 février 2005 à Kafe (Est du pays). REUTERS/Handout
«J’accuse la Monusco de tourisme, j’accuse la Monusco de laxisme», charge Zacharie Bababaswe, député national de la République démocratique du Congo, contre l’une des plus grandes missions des Nations unies au monde censée protéger les populations civiles.
Mission qui compte 20.000 hommes avec un budget annuel de 1,5 milliard de dollars par an…
«Des hommes armés, surarmés avec des hélicoptères et des chars», alors que les populations civiles à l’est de la RDC continuent d’être à la merci des différents groupes armés et rebelles.
Vu les effectifs déployés, la situation sur le terrain contraste avec les priorités affichées par la Missions de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco).
Dans cette ville de Goma et dans plusieurs localités de la province du Nord-Kivu, la protection des civils n’est pas aussi évidente, encore moins efficace comme l’atteste les propos du député, par qui la polémique arrive.
Sur un ton ferme, Madnodje Mounoubai, porte-parole de la Monusco a fait savoir que les propos de Zacharie Bababaswe «constituent une insulte à l’endroit des Casques bleus et des pays qui ont accepté d’envoyer leurs filles et garçons en République démocratique du Congo».
Des casques bleus qui se sacrifient pour la stabilisation du pays. En février 2005, 9 casques bleus sont morts en RDC. Janvier 2006, 8 autres trouvent la mort. Après une période d’accalmie, en août 2010 trois casques meurent dans le Nord-Kivu, à l’Est du Congo.
Et en mai dernier, 11 autres sont blessés au Sud-Kivu. Comme à chacune des attaques dont sont victimes les casques, il y a souvent des blessés parmi eux.
Les casques bleus blessés en mai dernier ont été pris à partie par la population en colère. A coup de pierres, cette population du Sud-Kivu protestait contre l’inactivité des soldats de la paix. La population estime que les casques bleus ne font rien pour les protéger des attaques des rebelles des Fdlr toujours actifs dans cette partie de la RDC.
Au sacrifice et le dévouement des casques bleus, Zacharie Bababaswe renvoie un autre argument.
Avis partagé par certains congolais.
Esther fait un lien entre le mandat de la Monusco et les résultats sur terrain. «Son rôle est de faire renaître le calme, la tranquillité, bref la paix, la stabilité et la sécurité dans notre pays», analyse-t-elle.
«Mais hélas, je constate avec beaucoup de regret que la Monusco continue à jouer l’observateur».Et elle comptabilise les morts après que les civils soient tués.
Cet argument est aussi entendu auprès de certains agents de cette mission.
«J’ai toujours reproché à cette mission son laxisme face à certaines situations ou elle doit intervenir. Ça veut dire quoi maintenir la paix?» questionne-t-il.
«Lorsque les casques bleus sont présents dans une entité et des gens viennent tuer les populations civiles sans qu’ils ne réagissent, c’est ça maintenir la paix? La Monusco n’a jamais ouvert le feu sur les assaillants lorsque ces derniers attaquent les populations civiles. Pire encore, c’est même dans les régions où elle est déployée qu’on observe beaucoup de tueries. Elle est observatrice plutôt que protectrice», explique-t-il.
Et Zacharie Bababaswe de demander, «pourquoi la Monusco ne neutralise pas les forces négatives en RDC, comme cela s’est fait en Somalie?».
Comparaison n’est pas raison, et probablement, les mandats ne sont pas les mêmes entre la Mission des Nations unies au Congo et en Somalie.
Il faut tout de même nuancer le rôle de l’actuelle Monusco et celui de la Monuc (Mission des Nations Unies au Congo) qui l’a précédé. Le député garde des bons souvenirs de cette dernière.
«Je pense que la Monuc a joué son rôle à un certains moments», relativise-t-il. «Avec le Général Babacar Gaye, la Monuc s’est attaqué par le passé à certaines forces négatives dans notre pays», reconnaît-il.
Même pendant les élections de 2006, l’intervention de la Monuc avait évité à Kinshasa de connaître un bain de sang alors que les milices de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba se sont affrontées avec la Garde républicaine.
Pour ce qui est du rôle de la Monusco, le député national préconise qu’un vrai débat de fond soit mis sur la table sur ses attributions. Si possible saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour revoir le mandat de sa mission au Congo.
Pour Alain Deneault, auteur du livre Noir Canada, «le rôle de la Monusco n’est pas sans ambigüité et cette mission de paix est un échec. Nul n’en maîtrise vraiment les contours. Qu’est ce que tient tant à sécuriser la Monusco, étant donné qu’elle a lamentablement échoué dans sa mission?».
«Souvenez-vous, en juin 2004, Jules Mutebusi venait de prendre la ville de Bukavu (chef-lieu de la province du Sud-Kivu). Il est passé devant les casques bleus pour entrer dans la ville de Bukavu», raconte-t-il. «En juin 2008, quatre ans après. Vers la fin du mandat de la Monuc, Laurent Nkunda (général déchu, Ndlr) menace d’entrer dans la ville de Goma (province du Nord-Kivu).
Et maintenant en 2012, encore quatre ans après et à la fin du mandat de la Monusco, presqu’à la même période on nous sort le M23». Curieuse coïncidence tout de même. «Donc, nous nous posons la question sur le mandat de la Monusco».
D’après le député, «c'est comme si on provoque une situation d’instabilité pour justifier la continuité du mandat en RDC».
Dans ce flou le doute l’emporte et les aprioris ne manquent pas. «Je crois que la Monusco est venue faire un business à grande échelle, mais les congolais n’y voient que du feu», avance une congolaise.
Alain Deneault décrypte que «la présence des ressources minières n’est pas étrangère au fait que des affrontements violents éclatent entre différents groupes armés à l’Est de la RDC pour contrôler des territoires et s’imposer comme intermédiaire».
Il observe aussi que le rôle de la Monusco est complexe de part la nature de ses bailleurs. Ses pourvoyeurs de fonds sont des Etats qui, à des hauts niveaux de responsabilité politique, tente de favoriser les investisseurs occidentaux.
En août de l’année dernière, un chauffeur de la Monusco a été arrêté, à la frontière entre le Rwanda et la RDC avec 1200 kilos de cassitérite. Des minerais qu’il transportait à bord d’un véhicule de la mission onusienne en RDC.
En plus du business, certains casques bleus de la mission des Nations en RDC violent les femmes à l’Est comme l’illustre le reportage d’une journaliste québécoise au titre qui en dit long : Le déshonneur des casques bleus.
Il y est fait état de cas de femmes et de filles violées par certains agents de la mission, censés protéger cette même population.
Certaines femmes ont aussi eu de brèves histoires avec des soldats.
«J’ai eu un enfant avec un Belge, agent des Nations unies. Non seulement il ne s’occupe plus de son enfant, mais il ne donne aucune nouvelle et je ne sais même pas où il vit en ce moment », confie une femme. Cet homme l’a rencontré dans un restaurant à Kinshasa.
Il n’est pas rare de rencontrer ces agents dans les rues de la capitale congolaise. Situation qui peut frustrer alors que la guerre continue au Congo.
«Cela m’a révolté de voir qu’à l’Est il y a des problèmes et que pendant ce temps, quelques éléments de la Monusco, pas tous en tout cas, sont entrain de faire du ski nautique dans l’océan atlantique à Muanda (province du Bas-Congo) ou ici à Kinshasa», constate Zacharie Bababaswe.
Dans sa colère, il a exprimé le vœux du retrait des casques bleus du Congo. Qui assurera dans ce cas la sécurité avec des forces loyalistes souvent sous ou mal équipés pour endiguer la présence des forces négatives?
Si ce retrait se fait dans la précipitation ou sous pression, la RDC et l’Est en particulier risque de ressembler à une poudrière, même si pendant les récents combats contre le M 23, mouvement rebelles fidèle au général Bosco Ntaganda, les Fardc marquent des points.
Pendant ce temps, la population qui vit sur ce sol entouré de ressources s’appauvrit davantage, au profit des entreprises boursières et des industriels. D’après le député national, la mission de la Monusco peut prendre fin, les Fardc assureront la sécurité nationale, pourvu qu’elles soient dotées des mêmes équipements que la Monusco.
Difficile à croire tout de même, alors que la restructuration de cette armée congolaise n’est pas complètement finalisée.
La polémique reste ouverte tout de même sur l’efficacité de la Monusco en RDC. Dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, a affirmé:
SlateAfrique
«Des hommes armés, surarmés avec des hélicoptères et des chars», alors que les populations civiles à l’est de la RDC continuent d’être à la merci des différents groupes armés et rebelles.
Vu les effectifs déployés, la situation sur le terrain contraste avec les priorités affichées par la Missions de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco).
«Notre plus grande priorité, c’est toujours la protection des civils. Dans ce sens, avec les Fardc (Forces armées de la RDC), nous essayons de combattre les Fdlr (Forces démocratiques de libération du Rwanda, mouvement rebelle à l’est de la RDC, Ndlr) ainsi que les autres groupes armés qui semblent impliqués dans ces (les) tueries», a affirmé, à la radio onusienne en RDC, Roger Meece, chef de la Monusco, le 31 mai à Goma.
La Monusco incomprise
Dans cette ville de Goma et dans plusieurs localités de la province du Nord-Kivu, la protection des civils n’est pas aussi évidente, encore moins efficace comme l’atteste les propos du député, par qui la polémique arrive.
«J’ai un DVD avec des témoignages. C’est incroyable», s’émeut Zacharie Bababaswe. «On a tué, massacré des femmes et des enfants à 20 m des postes de la Monusco. …Dans le territoire de Kalehe, la Monusco a précédé les tueurs des Fdlr. Il y a des militaires congolais blessés, mais que la Monusco refuse de soigner, parce que ce n’est pas dans leur mission», poursuit le député en colère.La réaction de la Monusco n’a pas tardé.
Sur un ton ferme, Madnodje Mounoubai, porte-parole de la Monusco a fait savoir que les propos de Zacharie Bababaswe «constituent une insulte à l’endroit des Casques bleus et des pays qui ont accepté d’envoyer leurs filles et garçons en République démocratique du Congo».
Des casques bleus qui se sacrifient pour la stabilisation du pays. En février 2005, 9 casques bleus sont morts en RDC. Janvier 2006, 8 autres trouvent la mort. Après une période d’accalmie, en août 2010 trois casques meurent dans le Nord-Kivu, à l’Est du Congo.
Et en mai dernier, 11 autres sont blessés au Sud-Kivu. Comme à chacune des attaques dont sont victimes les casques, il y a souvent des blessés parmi eux.
Les casques bleus blessés en mai dernier ont été pris à partie par la population en colère. A coup de pierres, cette population du Sud-Kivu protestait contre l’inactivité des soldats de la paix. La population estime que les casques bleus ne font rien pour les protéger des attaques des rebelles des Fdlr toujours actifs dans cette partie de la RDC.
Dit-il tout haut ce que tout le monde pense tout bas?
Au sacrifice et le dévouement des casques bleus, Zacharie Bababaswe renvoie un autre argument.
«Faudra-t-il qu’il y ait toujours des morts (Congolais, Ndlr) pour justifier la présence des casques bleus en RDC ?» demande-t-il. «Non. Nous sommes à peu près à 10 millions de morts depuis 1994 à ce jour».Comme pour s’encourager dans sa dénonciation du laxisme des soldats de l'ONU, Zacharie Bababaswe affirme: «Depuis que j’ai accusé la Monusco de faire du tourisme, d'être des touristes dans notre pays (RDC ndlr) aucun congolais, aucune association congolaise ne m’a contredit», assène-t-il. «Tout le monde est d’accord sur le fait que le député ne fait que dire tout haut ce que tout les congolais pensent tout bas».
Avis partagé par certains congolais.
«En tout cas, je ne sais pas ce que fait la Monusco», soutient Nathalie. «Ils sont venus au Congo pendant la guerre pour protéger les congolais, surtout ceux de l’Est. Malgré leur présence sur place, il y a toujours la guerre. Le viol continue, les tueries et les déplacements des populations», déplore-t-elle.Son jugement est sans appel. «Ils ne font rien pour protéger la population. Je crois qu’ils sont là pour faire autre chose que la population ignore».
Esther fait un lien entre le mandat de la Monusco et les résultats sur terrain. «Son rôle est de faire renaître le calme, la tranquillité, bref la paix, la stabilité et la sécurité dans notre pays», analyse-t-elle.
«Mais hélas, je constate avec beaucoup de regret que la Monusco continue à jouer l’observateur».Et elle comptabilise les morts après que les civils soient tués.
Cet argument est aussi entendu auprès de certains agents de cette mission.
«Au lieu de travailler pour protéger la population, ils sont dans leurs bureaux climatisés et bouffent beaucoup d’argents. Pendant ce temps, c’est nous (Congolais, Ndlr) qui mourons et nous tuons à la tâche dans la mission. C’est triste pour le Congo», lâche Alexandre.Toujours par rapport à sa mission, Alexandre juge mitigé le rôle de la Monusco.
«J’ai toujours reproché à cette mission son laxisme face à certaines situations ou elle doit intervenir. Ça veut dire quoi maintenir la paix?» questionne-t-il.
«Lorsque les casques bleus sont présents dans une entité et des gens viennent tuer les populations civiles sans qu’ils ne réagissent, c’est ça maintenir la paix? La Monusco n’a jamais ouvert le feu sur les assaillants lorsque ces derniers attaquent les populations civiles. Pire encore, c’est même dans les régions où elle est déployée qu’on observe beaucoup de tueries. Elle est observatrice plutôt que protectrice», explique-t-il.
Et Zacharie Bababaswe de demander, «pourquoi la Monusco ne neutralise pas les forces négatives en RDC, comme cela s’est fait en Somalie?».
Comparaison n’est pas raison, et probablement, les mandats ne sont pas les mêmes entre la Mission des Nations unies au Congo et en Somalie.
De la Monuc à la Monusco
Il faut tout de même nuancer le rôle de l’actuelle Monusco et celui de la Monuc (Mission des Nations Unies au Congo) qui l’a précédé. Le député garde des bons souvenirs de cette dernière.
«Je pense que la Monuc a joué son rôle à un certains moments», relativise-t-il. «Avec le Général Babacar Gaye, la Monuc s’est attaqué par le passé à certaines forces négatives dans notre pays», reconnaît-il.
Même pendant les élections de 2006, l’intervention de la Monuc avait évité à Kinshasa de connaître un bain de sang alors que les milices de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba se sont affrontées avec la Garde républicaine.
Pour ce qui est du rôle de la Monusco, le député national préconise qu’un vrai débat de fond soit mis sur la table sur ses attributions. Si possible saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour revoir le mandat de sa mission au Congo.
Etrange répétition du scénario
Pour Alain Deneault, auteur du livre Noir Canada, «le rôle de la Monusco n’est pas sans ambigüité et cette mission de paix est un échec. Nul n’en maîtrise vraiment les contours. Qu’est ce que tient tant à sécuriser la Monusco, étant donné qu’elle a lamentablement échoué dans sa mission?».
Il croit savoir que «la Monusco est là plus pour témoigner de ce qui se passe que pour régler la situation. Je ne crois pas que son mandat lui donne les moyens de s’imposer».Dans cette attitude d’observation, Zacharie Bababaswe relève tout de même une étrange suite des coïncidences.
«Souvenez-vous, en juin 2004, Jules Mutebusi venait de prendre la ville de Bukavu (chef-lieu de la province du Sud-Kivu). Il est passé devant les casques bleus pour entrer dans la ville de Bukavu», raconte-t-il. «En juin 2008, quatre ans après. Vers la fin du mandat de la Monuc, Laurent Nkunda (général déchu, Ndlr) menace d’entrer dans la ville de Goma (province du Nord-Kivu).
Et maintenant en 2012, encore quatre ans après et à la fin du mandat de la Monusco, presqu’à la même période on nous sort le M23». Curieuse coïncidence tout de même. «Donc, nous nous posons la question sur le mandat de la Monusco».
D’après le député, «c'est comme si on provoque une situation d’instabilité pour justifier la continuité du mandat en RDC».
Dans ce flou le doute l’emporte et les aprioris ne manquent pas. «Je crois que la Monusco est venue faire un business à grande échelle, mais les congolais n’y voient que du feu», avance une congolaise.
Place aux business
Alain Deneault décrypte que «la présence des ressources minières n’est pas étrangère au fait que des affrontements violents éclatent entre différents groupes armés à l’Est de la RDC pour contrôler des territoires et s’imposer comme intermédiaire».
Il observe aussi que le rôle de la Monusco est complexe de part la nature de ses bailleurs. Ses pourvoyeurs de fonds sont des Etats qui, à des hauts niveaux de responsabilité politique, tente de favoriser les investisseurs occidentaux.
Pour le Canada par exemple, «des anciens premiers ministres du Canada, depuis les années 70, ont travaillé pour ou dans des sociétés minières canadiennes présentes au Congo au moment de la guerre. L'objectif était de permettre à ces entreprises de décrocher des contrats et de soutenir leur secteur minier.
Mais pas la démocratie, encore moins pour le bien-être de la population congolaise. Le Canada soutient avant tout son industrie minière qui est le centre de son économie. On sauve les apparences, d’autant que la mission n’est soutenue par aucune volonté politique», affirme le chercheur.
«Les congolais, intellectuels, journalistes, etc., doivent comprendre les mécanismes financiers et boursiers, plus que le dispositif sécuritaire qu’on leur aménage», poursuit-il.Dans cette logique affairiste, en 2007, un rapport mettait en cause certains casques bleus qui ont échangé des renseignements contre de l’or. Les opérations menées contre les Fdlr entre 2005 et 2006 ont eu des effets limités parce que tout le plan était connu d’avance par les rebelles hutus rwandais des Fdlr qu’on devait traquer et neutraliser.
En août de l’année dernière, un chauffeur de la Monusco a été arrêté, à la frontière entre le Rwanda et la RDC avec 1200 kilos de cassitérite. Des minerais qu’il transportait à bord d’un véhicule de la mission onusienne en RDC.
Le viol des casques bleus
En plus du business, certains casques bleus de la mission des Nations en RDC violent les femmes à l’Est comme l’illustre le reportage d’une journaliste québécoise au titre qui en dit long : Le déshonneur des casques bleus.
Il y est fait état de cas de femmes et de filles violées par certains agents de la mission, censés protéger cette même population.
Certaines femmes ont aussi eu de brèves histoires avec des soldats.
«J’ai eu un enfant avec un Belge, agent des Nations unies. Non seulement il ne s’occupe plus de son enfant, mais il ne donne aucune nouvelle et je ne sais même pas où il vit en ce moment », confie une femme. Cet homme l’a rencontré dans un restaurant à Kinshasa.
Il n’est pas rare de rencontrer ces agents dans les rues de la capitale congolaise. Situation qui peut frustrer alors que la guerre continue au Congo.
«Cela m’a révolté de voir qu’à l’Est il y a des problèmes et que pendant ce temps, quelques éléments de la Monusco, pas tous en tout cas, sont entrain de faire du ski nautique dans l’océan atlantique à Muanda (province du Bas-Congo) ou ici à Kinshasa», constate Zacharie Bababaswe.
«Ils sont 20.000 milles. Si 15.000 hommes armés étaient déployés à l’Est, en deux heures du temps, les Fdlr et leurs alliés n’existeront plus». Le député reconnait tout de même les difficultés qu’éprouvent les forces de l’ordre au Congo.
Un retrait de la mission?
Dans sa colère, il a exprimé le vœux du retrait des casques bleus du Congo. Qui assurera dans ce cas la sécurité avec des forces loyalistes souvent sous ou mal équipés pour endiguer la présence des forces négatives?
Si ce retrait se fait dans la précipitation ou sous pression, la RDC et l’Est en particulier risque de ressembler à une poudrière, même si pendant les récents combats contre le M 23, mouvement rebelles fidèle au général Bosco Ntaganda, les Fardc marquent des points.
Pendant ce temps, la population qui vit sur ce sol entouré de ressources s’appauvrit davantage, au profit des entreprises boursières et des industriels. D’après le député national, la mission de la Monusco peut prendre fin, les Fardc assureront la sécurité nationale, pourvu qu’elles soient dotées des mêmes équipements que la Monusco.
Difficile à croire tout de même, alors que la restructuration de cette armée congolaise n’est pas complètement finalisée.
La polémique reste ouverte tout de même sur l’efficacité de la Monusco en RDC. Dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, a affirmé:
«la Monusco est là depuis trop longtemps et n'a obtenu aucun résultat. Comprenez, que la Monusco est totalement irresponsable !».Jacques Matand
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