vendredi 22 juin 2012

Rwanda – L’ex-chef d’Etat-major rwandais: « on m’a visé parce que je défiais Kagame »


le 22 juin 2012.



L’ex-chef d’Etat-major rwandais Faustin Nyamwasa a affirmé jeudi qu’on avait attenté à sa vie en 2010 en Afrique du Sud parce qu’il défiait le pouvoir du président Paul Kagame, au deuxième jour de sa déposition au procès de six hommes accusés d’avoir tenté de l’assassiner.

« La raison pour laquelle je crois qu’on a souhaité ma mort est qu’avec le temps, je défiais le pouvoir du président Kagame sur des choses qui méritaient des changements », a exposé l’ancien général au tribunal à Johannesburg.

Selon lui, son assassinat a été planifié car il affirmait que M. Kagame avait donné les ordres pour l’attentat contre l’avion de l’ancien président Juvenal Habyarimana, événement déclencheur du génocide rwandais qui a fait 800.000 morts en de 1994.

« J’ai des faits en mémoire montrant que le président du Rwanda a ordonné qu’on tue l’ancien président du Rwanda, Habyarimana », a-t-il déclaré.

Des partis d’opposition rwandais ont également accusé M. Kagame d’avoir donné les instructions ayant conduit à l’attentat, des affirmations réitérées en octobre par un ancien chef de cabinet, Theogene Rudasingwa.

Le juge sud-africain Stanley Mkhari a cependant refusé d’assimiler ce témoignage à une preuve, le qualifiant de spéculations. M. Nyamwasa est lui-aussi accusé d’avoir donné l’ordre d’abattre l’avion d’Habyarimana, malgré ses dénégations.

Trois Rwandais, dont son ancien chauffeur de confiance et trois Tanzaniens sont accusés d’avoir tenté de l’assassiner le 19 juin 2010. Il avait reçu plusieurs balles dans l’estomac devant son domicile de Johannesburg en Afrique du Sud, où il avait reçu l’asile quelques mois auparavant.

L’affaire a tendu les relations entre l’Afrique du Sud et le Rwanda, qui réclame l’extradition de l’ancien général, condamné à 24 ans de prison par contumace par un tribunal militaire rwandais pour désertion, diffamation et menace à la sécurité d’Etat.

L’ancien général est aussi accusé de terrorisme, soupçonné d’avoir commandité une attaque à la grenade en 2010 à Kigali durant la campagne présidentielle.

Nyamwasa est aussi soupçonné d’être impliqué dans la mort de civils au Rwanda et en République Démocratique du Congo, dont 2.500 réfugiés hutus.

Selon l’Afrique du Sud, il ne peut pas être extradé au Rwanda car il a le statut de réfugié. Par contre, des demandes d’extradition de la France et de l’Espagne, pour son rôle présumé dans le génocide de 1994, sont toujours en cours d’examen.

© AFP

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