Avec 1 000 MW prévus en phase de maturité
La Banque mondiale et trois entreprises minières du Katanga se sont associées pour la fiabilisation de la ligne à haute tension Inga-Kolwezi. A terme, il s’agit d’acheminer sur cette voie 1 000 MW.
Barrage d'Inga
Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé 28 juin 2012 un financement supplémentaire sous la forme d’une subvention de l’Association internationale de développement (IDA) d'un montant de 201,5 millions USD en vue de renforcer la capacité de transport d’énergie de la RDC afin de mieux répondre à la demande nationale en énergie dans ce pays et de soutenir l’intégration de ce pays au marché régional de l’énergie en Afrique australe.
Ce financement supplémentaire sera principalement utilisé pour remettre en état la longue ligne de transport de 2 300 km reliant le site d’Inga à la Zambie. Ce qui renforce davantage le projet en cours de réalisation avec la Société nationale d’électricité ; projet dans lequel sont mises à contribution trois entreprises minières du Katanga, dont KCC, MUMI et Kansuki.
Si le projet de la Banque mondiale est destiné avant tout à la production pour exportation au Pool énergétique d’Afrique australe (SAPP) qui connecte les réseaux électriques de douze pays, dont dix pays de la sous-région de l’Afrique australe (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Zambie, Zimbabwe), le projet piloté pour le compte des entreprises minières de Kolwezi s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’industrie minière du Katanga.
GENESE DU PROJET
Dans les années 1970, face à l’impératif d’augmenter production de la Gecamines au niveau de 700 000 tonnes de cuivre par an (projet P2), il s’est avéré nécessaire de fournir et de mettre à disposition près de 700 MW au Katanga.
Tenant compte de l’insuffisance d’énergie produite au Katanga (à peu près 360 MW), il s’est avéré nécessaire d’aller chercher l’énergie à Inga et la transporter jusqu’au Katanga. D’où, le projet Inga-Shaba.
Ce projet a nécessité, d’une part, la réalisation de la centrale Inga 2 avec huit (8) machines de 178 MW chacune, soit 1424 MW et, d’autre part, la construction d’une ligne à très haute tension courant continu [THTCC Inga-Kolwezi (Inga-Shaba) (500Kv)] de près de 1 800 km avec une capacité de transit de 1 000 MW. Dans un premier temps, le transit a été limité à 2 fois 250 MW, soit 500 MW.
Malheureusement, le projet P2 de Gecamines ne s’est pas réalisé. De ce fait, les deux projets inaugurés dans les années 1980 n’ont pas pu être exploités et la maintenance des équipements ne s’est pas faite.
A partir de 2003-2004, la paix se réinstallant dans le pays, diverses compagnies minières ont repris les activités de la Gecamines. Elles vont investir tant dans l’extraction que dans la métallurgie du cuivre et cobalt en vue d’atteindre, voire dépasser, à l’horizon 2020 les 700 000 T de cuivre par an prévues dans le projet P2.
Il est donc indispensable d’aller rechercher l’énergie électrique à Inga et de la transiter par les 1 800 km de ligne THTCC Inga-Kolwezi (Inga-Shaba).
Malheureusement, 30 ans se sont écoulés. C’est la durée de vie moyenne des équipements électriques. Il fallait donc réhabiliter et même moderniser les équipements du système interconnecté de la SNEL au Bas-Congo et au Katanga, tant en production qu’en transport d’énergie électrique.
Pour procéder aux réhabilitation et modernisation, il fallait mobiliser d’importantes ressources financières. Malheureusement, la RDC était sous embargo depuis 1990 - plus de collaboration avec les Etats étrangers, plus de collaboration avec les institutions bancaires privées.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international allaient d’ajustement structurel en ajustements structurels. Il fallait donc soit passer par des projets à vocation régionale, c’est-à-dire qui impliquent plusieurs Etats ou trouver des ressources à l’intérieur de la RDC.
PROJETS A VOCATION REGIONALE
La SNEL, à travers le gouvernement, a obtenu des prêts de la Banque mondiale pour le projet SAPMP qui permet de réhabiliter ses infrastructures en vue d’exporter l’énergie électrique vers l’Afrique australe. L’intérêt pour la SNEL, c’est la réhabilitation de ses infrastructures et la vente de 500 MW à l’extérieur.
Mais ces investissements n’ont pas prévu l’utilisation de la ligne THTCC Inga-Kolwezi à sa pleine capacité de 1 000 MW. Les industries minières et la population du Katanga concernées par l’embargo sur la RDC ne pouvaient donc pas être servies. Il fallait, dès lors des investissements complémentaires à ceux de SAPMP et PMEDE : Banque mondiale, BEI et BAD, en recourant aux ressources internes de la RDC.
RECOURS AUX RESSOURCES PROPRES DE LA RDC
Depuis quelques années, la demande mondiale des métaux non ferreux est tellement forte que des traders, parmi Lesquels Glencore, ne pouvaient qu’investir dans les mines en RDC surtout que la paix s’installe. Mais pour assurer la production et le raffinage de cuivre et son cobalt, il fallait aussi de l’énergie, qui est principalement fournie par la SNEL.
En décembre 2005, face à la demande pressante d’énergie estimée à 2 000 MW à l’horizon 2020, la SNEL a convoqué une table ronde à Lubumbashi. L’Administrateur délégué général a dit aux miniers que la seule façon de résoudre le problème d’énergie était leur implication dans la réhabilitation et la modernisation des équipements de la SNEL sous forme de partenariat public-privé. C’est ce schéma-là qui est en cours de réalisation avec quelques sociétés minières dont KCC, MUMI et KANSUKI.
Ces trois sociétés ont monté un financement de l’ordre de 300 000 000 USD pour le projet FRIPT (Fiabilisation, réhabilitation et renforcement des infrastructures SNEL de production (Inga & Nzilo) et de transport (courant continu et courant alternatif associées) dont la consistance inclut un certain nombre de travaux, dont la fiabilisation pôle n°2 de la liaison THTCC Inga - Kolwezi; la réalisation des actions urgentes du projet Nzilo; la remise en service du groupe n°3 de la centrale hydroélectrique de Nzilo; la réhabilitation du G28 ; la réhabilitation du G28 ; etc.
Ce projet est non seulement complémentaire aux projets SAPMP et PMEDE, mais il permet d’optimiser l’exploitation de la ligne THTCC lnga-Kolwezi à sa pleine capacité installée de 1 000 MW. De ces 1.000 MW, 500 MW sont destinés à l’exportation, tandis que 500 MW sont destinés pour la consommation du Katanga (près de 400 MW seront destinés aux industries qui ont monté le financement et 100 MW seront à la disposition de SNEL pour la population).
Faustin Kuediasala
© Le Potentiel
La Banque mondiale et trois entreprises minières du Katanga se sont associées pour la fiabilisation de la ligne à haute tension Inga-Kolwezi. A terme, il s’agit d’acheminer sur cette voie 1 000 MW.
Barrage d'Inga
Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé 28 juin 2012 un financement supplémentaire sous la forme d’une subvention de l’Association internationale de développement (IDA) d'un montant de 201,5 millions USD en vue de renforcer la capacité de transport d’énergie de la RDC afin de mieux répondre à la demande nationale en énergie dans ce pays et de soutenir l’intégration de ce pays au marché régional de l’énergie en Afrique australe.
Ce financement supplémentaire sera principalement utilisé pour remettre en état la longue ligne de transport de 2 300 km reliant le site d’Inga à la Zambie. Ce qui renforce davantage le projet en cours de réalisation avec la Société nationale d’électricité ; projet dans lequel sont mises à contribution trois entreprises minières du Katanga, dont KCC, MUMI et Kansuki.
Si le projet de la Banque mondiale est destiné avant tout à la production pour exportation au Pool énergétique d’Afrique australe (SAPP) qui connecte les réseaux électriques de douze pays, dont dix pays de la sous-région de l’Afrique australe (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Zambie, Zimbabwe), le projet piloté pour le compte des entreprises minières de Kolwezi s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’industrie minière du Katanga.
GENESE DU PROJET
Dans les années 1970, face à l’impératif d’augmenter production de la Gecamines au niveau de 700 000 tonnes de cuivre par an (projet P2), il s’est avéré nécessaire de fournir et de mettre à disposition près de 700 MW au Katanga.
Tenant compte de l’insuffisance d’énergie produite au Katanga (à peu près 360 MW), il s’est avéré nécessaire d’aller chercher l’énergie à Inga et la transporter jusqu’au Katanga. D’où, le projet Inga-Shaba.
Ce projet a nécessité, d’une part, la réalisation de la centrale Inga 2 avec huit (8) machines de 178 MW chacune, soit 1424 MW et, d’autre part, la construction d’une ligne à très haute tension courant continu [THTCC Inga-Kolwezi (Inga-Shaba) (500Kv)] de près de 1 800 km avec une capacité de transit de 1 000 MW. Dans un premier temps, le transit a été limité à 2 fois 250 MW, soit 500 MW.
Malheureusement, le projet P2 de Gecamines ne s’est pas réalisé. De ce fait, les deux projets inaugurés dans les années 1980 n’ont pas pu être exploités et la maintenance des équipements ne s’est pas faite.
A partir de 2003-2004, la paix se réinstallant dans le pays, diverses compagnies minières ont repris les activités de la Gecamines. Elles vont investir tant dans l’extraction que dans la métallurgie du cuivre et cobalt en vue d’atteindre, voire dépasser, à l’horizon 2020 les 700 000 T de cuivre par an prévues dans le projet P2.
Il est donc indispensable d’aller rechercher l’énergie électrique à Inga et de la transiter par les 1 800 km de ligne THTCC Inga-Kolwezi (Inga-Shaba).
Malheureusement, 30 ans se sont écoulés. C’est la durée de vie moyenne des équipements électriques. Il fallait donc réhabiliter et même moderniser les équipements du système interconnecté de la SNEL au Bas-Congo et au Katanga, tant en production qu’en transport d’énergie électrique.
Pour procéder aux réhabilitation et modernisation, il fallait mobiliser d’importantes ressources financières. Malheureusement, la RDC était sous embargo depuis 1990 - plus de collaboration avec les Etats étrangers, plus de collaboration avec les institutions bancaires privées.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international allaient d’ajustement structurel en ajustements structurels. Il fallait donc soit passer par des projets à vocation régionale, c’est-à-dire qui impliquent plusieurs Etats ou trouver des ressources à l’intérieur de la RDC.
PROJETS A VOCATION REGIONALE
La SNEL, à travers le gouvernement, a obtenu des prêts de la Banque mondiale pour le projet SAPMP qui permet de réhabiliter ses infrastructures en vue d’exporter l’énergie électrique vers l’Afrique australe. L’intérêt pour la SNEL, c’est la réhabilitation de ses infrastructures et la vente de 500 MW à l’extérieur.
Mais ces investissements n’ont pas prévu l’utilisation de la ligne THTCC Inga-Kolwezi à sa pleine capacité de 1 000 MW. Les industries minières et la population du Katanga concernées par l’embargo sur la RDC ne pouvaient donc pas être servies. Il fallait, dès lors des investissements complémentaires à ceux de SAPMP et PMEDE : Banque mondiale, BEI et BAD, en recourant aux ressources internes de la RDC.
RECOURS AUX RESSOURCES PROPRES DE LA RDC
Depuis quelques années, la demande mondiale des métaux non ferreux est tellement forte que des traders, parmi Lesquels Glencore, ne pouvaient qu’investir dans les mines en RDC surtout que la paix s’installe. Mais pour assurer la production et le raffinage de cuivre et son cobalt, il fallait aussi de l’énergie, qui est principalement fournie par la SNEL.
En décembre 2005, face à la demande pressante d’énergie estimée à 2 000 MW à l’horizon 2020, la SNEL a convoqué une table ronde à Lubumbashi. L’Administrateur délégué général a dit aux miniers que la seule façon de résoudre le problème d’énergie était leur implication dans la réhabilitation et la modernisation des équipements de la SNEL sous forme de partenariat public-privé. C’est ce schéma-là qui est en cours de réalisation avec quelques sociétés minières dont KCC, MUMI et KANSUKI.
Ces trois sociétés ont monté un financement de l’ordre de 300 000 000 USD pour le projet FRIPT (Fiabilisation, réhabilitation et renforcement des infrastructures SNEL de production (Inga & Nzilo) et de transport (courant continu et courant alternatif associées) dont la consistance inclut un certain nombre de travaux, dont la fiabilisation pôle n°2 de la liaison THTCC Inga - Kolwezi; la réalisation des actions urgentes du projet Nzilo; la remise en service du groupe n°3 de la centrale hydroélectrique de Nzilo; la réhabilitation du G28 ; la réhabilitation du G28 ; etc.
Ce projet est non seulement complémentaire aux projets SAPMP et PMEDE, mais il permet d’optimiser l’exploitation de la ligne THTCC lnga-Kolwezi à sa pleine capacité installée de 1 000 MW. De ces 1.000 MW, 500 MW sont destinés à l’exportation, tandis que 500 MW sont destinés pour la consommation du Katanga (près de 400 MW seront destinés aux industries qui ont monté le financement et 100 MW seront à la disposition de SNEL pour la population).
Faustin Kuediasala
© Le Potentiel
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